Le quatrième opérateur mobile a encore un espace économique pour diviser par deux la facture des utilisateurs de mobiles en France, estime une étude CM-CIC. Les trois opérateurs sortants vont accuser d'autres baisses de profits.
Source : Les Echos
Le chantier des tarifs mobiles n'en finit plus : non-répercussion de la hausse de la TVA, nouveaux forfaits à prix cassés de La Poste, de Numericable, de Prixtel, dynamisme commercial de Virgin Mobile, essor des réductions pour le multiéquipement ou le « quadruple play », refonte de la gamme SFR avec des cadeaux pour les clients persévérants... Free, qui se lance dans le mobile en 2012, voire avant Noël cette année, va-t-il pouvoir tenir sa promesse de diviser par deux la facture du client mobile français ?
Selon une étude CM-CIC, le pari sera tenu. Car il y a des marges de manoeuvre, avec un taux de pénétration du mobile moins élevé que chez les voisins européens, et un revenu moyen par utilisateur (Arpu) plus juteux : 22 % de plus en France qu'au Royaume-Uni et 67 % de plus qu'en Allemagne. Orange, SFR et Bouygues Telecom, qui ont déjà vu stagner ou baisser leurs profits l'an dernier, doivent se préparer à encaisser de nouveaux chocs. L'autre raison de penser que Free tiendra son pari, c'est la baisse importante et rapide des tarifs de gros dans le mobile, à 0,8 centime la minute dès 2013. Pour l'analyste de CM-CIC, « avec une offre tout illimitée ou quasi illimitée pour 30 euros par mois, Iliad serait de loin le mieux-disant, les offres équivalentes étant facturées de 80 à 90 euros chez ses trois concurrents ».
Bouygues serait le plus touché
Seuls des opérateurs mobiles virtuels proposent des offres illimitées voix et données pour 40 à 50 euros, ajoute-t-il. Le « quasi-illimité » pourrait signifier plus de quinze heures de voix, selon lui. L'étude estime également crédibles les scénarios de l'Association des utilisateurs de Free (Aduf), qui avaient imaginé des forfaits avec deux heures d'appel ou cinq heures pour respectivement 14,99 euros et 19,99 euros : soit 31 % et 46 % de moins que les trois grands opérateurs « sortants ». Baisser les prix, mais à quel coût ? Pour CM-CIC, les ajustements tarifaires, qui ont commencé en 2010, « vont se poursuivre en 2012 et même probablement en 2013 », avec pour conséquence une érosion de 3 à 4 % par an en moyenne de l'Arpu d'Orange, SFR et Bouygues Telecom d'ici à 2015. Les trois devraient voir leur chiffre d'affaires baisser. Les marges d'Ebitda, supérieures à 35 % pour Orange et SFR vont glisser à 32-33 % en cinq ans. Le plus touché sera Bouygues (de 26 % à 22 %). L'analyste parie sur un Arpu mobile trimestriel de 25 euros pour Free dès 2012, alors qu'il était supérieur à 31 euros pour ses trois concurrents en 2010. Le nouvel opérateur mobile prendrait 10 % de part de marché et atteindrait l'équilibre opérationnel dès 2015.
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