Pages

vendredi 14 octobre 2011

Washington est à la recherche des armes perdues en Libye


Les Etats-Unis ont déployé une équipe de 14 experts en Libye et s'apprêtent à en envoyer une cinquantaine d'autres pour retrouver les armes du régime déchu du colonel Mouammar Kadhafi, a affirmé vendredi un membre du gouvernement américain à Bruxelles.
La menace représentée par les missiles sol-air et les roquettes portables "nous préoccupe fortement et nous faisons tous les efforts" pour éviter leur dissémination, a indiqué Andrew Shapiro, sous-secrétaire d'Etat chargé des Affaires militaires. "Nous savons que des groupes terroristes ont exprimé leur intérêt à acquérir ces armes", a-t-il ajouté. "Si elles tombent entre de mauvaises mains, elles peuvent représenter une menace pour l'aviation civile", selon lui.

Les Etats-Unis ont décidé de financer à hauteur d'environ 30 millions de dollars le programme destiné à aider les nouvelles autorités libyennes à sécuriser les stocks d'armes, a-t-il précisé à des journalistes. Le régime de Mouammar Kadhafi aurait acquis quelque 20.000 missiles SAM-7, des armes de technologie russe militairement obsolètes mais relativement faciles à déplacer et à manier.
M. Shapiro a indiqué ne pas être en mesure d'évaluer le nombre d'armes disparues mais a affirmé que "des milliers avaient été détruites", notamment par les bombardements des avions participant à l'opération de l'OTAN.
Le secrétaire-général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, avait récemment indiqué que la question des stocks d'armes relevait du Conseil national de transition, "comme l'a dit clairement la résolution du Conseil de sécurité" sur la Libye. Le CNT "doit s'assurer que les armes soient sécurisées, contrôlées ou détruites", avait-il ajouté.

L’actualité de la crise par François Leclerc


Alors que les ministres des finances et banquiers centraux du G20 sont réunis à Paris pour tenter de sauver le prochain sommet de Cannes, une certitude se confirme : telle qu’elle est combattue, la crise européenne n’a pas d’issue. Depuis des mois et des mois, les obstacles tardivement dressés sur sa route ont été à chaque fois balayés ; les autorités européennes sont plus que jamais dépassées, car ce sont à la fois les banques et les États qu’il faut désormais conforter. Le constat est donc simple à dresser, à lire leurs propres déclarations… ou à enregistrer leur silence.
Les mégabanques ne s’y réfugient pas, pour le moins, qui mènent en Allemagne et en France une bataille ouverte contre leur recapitalisation, comme l’on n’en a jamais vue. À Berlin, cela prend la dimension d’une véritable révolte. On se souvient, à ce propos, que Christine Lagarde, qui connaît son monde, avait précisé que celle-ci devait être obligatoire, c’est à dire imposée si nécessaire. Faudrait-il donc sauver les banques malgré elles, en finit-on par se demander ?
Une autre interprétation peut être donnée de cette situation ubuesque. Ne voulant pas être recapitalisées, les banques veulent porter un coup d’arrêt à des restructurations de dette à répétition qui ne sont plus le tabou qu’elles ont été et qui les menacent, n’étant pas non plus prêtes à accepter que l’on mette le nez dans leurs affaires. Frédéric Oudéa, Pdg de la Société Générale, vient de tenir à cet égard un raisonnement éclairant mais inquiétant : « à quoi servira, a-t-il dit, d’injecter quelques milliards dans les banques si l’Italie venait à faire défaut, car cela ne serait pas suffisant », se réfugiant par ailleurs dans l’affirmation que « le risque sur l’Italie n’est pas avéré » ? Mais que faire alors s’il le devient ?
Les affrontements en cours vont être l’occasion, une fois connu leur dénouement, de mieux apprécier la toute puissance des banques, habituées à ce que leur avis soit écouté et suivi sans discuter.
Raison pour laquelle on peut craindre que les autorités européennes placent comme de coutume les curseurs selon des critères biaisés et finalement arrangeants. De Berlin à Paris, on entend déjà qu’il faudra agir… là où le besoin se fera sentir. Amenant, si l’on veut aller au fond de la question, à s’interroger sur le sens que peut bien avoir un pansement, s’il n’est pas suivi du traitement intensif des causes profondes de la fragilité constatée.
Goldman Sachs vient à son tour de rendre public des simulations, qui aboutissent à des besoins de recapitalisation des banques européennes de 298 milliards d’euros. Les hypothèses de départ sont intéressantes à connaître : décotes de 60% sur les titres grecs, 40 % sur les irlandais et portugais, 20 % sur les espagnols et les italiens, en utilisant un ratio de 9 % des fonds propres durs et les hypothèses de dégradation macro-économiques des précédents stress tests. 68 banques sur 91 échoueraient à des tests menés dans ces conditions, dont les principales banques allemandes et françaises.
Ce qui est valable pour les banques va aussi l’être pour les États. L’échec du plan A était déjà patent depuis des semaines, mais il se confirme que non seulement les autorités sont incapables de concevoir un plan B, mais aussi qu’elles vont enfanter dans la douleur d’un simulacre de plan A’, bricolé à la hâte pour tenter de l’afficher à Cannes. Comme on le sait, l’objectif est de trouver un levier pour augmenter la capacité d’intervention financière du FESF, afin d’empêcher l’Italie et l’Espagne de tomber dans le trou, car ce serait la fin de tout. On parle d’une assurance par le FESF garantissant certaines émissions obligataires à hauteur de 20 %, dans l’intention de couvrir d’éventuelles pertes ne dépassant pas cet ordre de grandeur, afin de rassurer les investisseurs. C’est mince.
Pendant ce temps-là, tels des rouleaux compresseurs, les mesures de rigueur budgétaire créent dans les pays qui les empilent allègrement – Royaume-Uni, Espagne, Portugal et Grèce – une détérioration de la situation sociale impressionnante, désespérée et parfois explosive. Sans pour autant aboutir à la réduction poursuivie des déficits publics, en raison de leurs effets sur la croissance et par ricochet sur les recettes fiscales.
La Grèce est progressivement paralysée par les grèves qui se multiplient dans tous les secteurs, ainsi que par des actes de désobéissance civile et d’occupation de ministères. Les salariés sont pris en étau entre la diminution de leur revenu et l’augmentation des impôts et taxes. La Troïka en est venue à exiger la diminution du salaire minimum, au prétexte qu’il est plus élevé qu’en Espagne, au Portugal et dans les pays de l’Europe de l’Est.
Utilisant une expression particulièrement adaptée à la situation, Klaus Regling, le directeur du FESF, a estimé que la Portugal pourrait devenir une « success story », au moment même où le gouvernement présentait son projet de budget 2012, annonçant, « au nom de l’urgence nationale », la suppression temporaire des 13 et 14éme mois pour les fonctionnaires et retraités dont les revenus dépassent 1.000 euros mensuels, la contrepartie accordée en raison de bas salaires. Ainsi qu’une hausse des taux intermédiaires de la TVA et des coupes dans le budget de la santé et de l’éducation. Afin de l’aider, et sur le mode de ce qui a déjà été réalisé pour la Grèce, la Commission va constituer une « task force » chargée de mettre le pays sous surveillance et sous contrôle.
Prise dans le même tourbillon, l’Espagne va rater son objectif de réduction du déficit et Standard & Poor’s, après Fitch, la dégrade, tandis que le programme de privatisation connaît un nouveau coup d’arrêt. Tout s’en mêle : les 17 régions ne contiennent pas leur déficit, les banques sinistrées ne trouvent pas acquéreurs, la croissance n’est pas au rendez-vous comme annoncé et le chômage atteint officiellement le taux de 21 %. Sans compter que le secteur bancaire est envahi d’actifs hypothécaires et de crédits accordés aux promoteurs immobiliers que l’on fait rouler faute de pouvoir obtenir leur remboursement.
Selon l’OCDE, l’Irlande donne « des signes encourageants de reprise », une croissance de 1,2 % étant attendue en 2011. « Des progrès satisfaisants sont réalisés dans la réduction du déficit public, mais il faut faire beaucoup plus », estime-t-elle sans surprendre, considérant ses « atouts structurels (…), un environnement favorable aux entreprises [une fiscalisation avantageuse maintenue contre vents et marées], la flexibilité du marché du travail et une main d’œuvre qualifiée ».
En Italie, la croissance s’est affaiblie comme presque partout, tandis que d’après la Banque d’Italie plane la menace d’un resserrement du crédit, les banques tentant ainsi d’améliorer le ratio de leurs fonds propres par rapport à leurs engagements. À son tour, le pays s’engage dans une spirale récessive tandis que l’inflation continue de monter.
Hors zone euro, mais en dépendant totalement, la stagflation est déjà installée au Royaume-Uni, dont 40 % des exportations sont dirigées vers l’eurozone, en baisse en dépit de la dévalorisation de la livre sterling qui ne joue donc pas son effet. Il en était attendu le contraire, afin de compenser les conséquences de l’austérité et de la baisse de la consommation intérieure. Selon une étude de l’Institute for Fiscal Studies, 600.000 enfants supplémentaires vont entrer dans la pauvreté entre 2009 et 2012, du fait d’une baisse moyenne des revenus de 7 % sur la même période, sans équivalent depuis 35 ans, alors que l’inflation atteint presque 5 % et que les allocations sociales ont été diminuées.
Mais il serait erroné de croire que l’Allemagne et la France sont épargnées. Les prévisions de croissance sont à nouveau diminuées en Allemagne, passant pour 2012 de 2 % initialement à 0,8 %. La demande intérieur est incertaine tandis que les exportations, moteur traditionnel, sont à la baisse après un feu de paille dû au rattrapage. Elles subissent le contrecoup de la récession ou de la faible croissance des pays européens, leur premier débouché. Un resserrement du crédit est également craint, phénomène général à toute la région.
En France, la croissance devrait être de 1 % maximum en 2012, en chute par rapport à cette année (1,6 %), impliquant l’adoption de nouvelles mesures de rigueur, une fois le cap des élections présidentielles passé.
Puisque l’on ne peut pas l’ignorer, que peut-on attendre du prochain G20 ? Des discussions à propos de la taxe sur les transactions financières, qui permettront à ceux qui l’auront défendue de reporter sur les autres la faute du fait qu’elle ne soit pas adoptée. De vague déclarations tarabiscotées sur la réforme à venir du système monétaire international, qui n’iront pas jusqu’à proposer un calendrier, et l’adoption d’un « code de bonne conduite » pour gérer les flux de capitaux perturbant l’économie des pays émergents, faisant ainsi de nécessité vertu. Ainsi que des généralités sur la relance économique, auxquels les pays disposant d’excédents vont être invités à contribuer, les autres se consacrant à la « consolidation budgétaire ». À propos de la stabilisation de la zone euro, on entendra les pays du BRICS proposer de participer à une recapitalisation du FMI, afin que celui-ci continue d’y prendre toute sa part. Y voyant une opportunité de prendre les États-Unis, qui ne veulent pas cotiser, à contre-pied et de justifier leur montée en puissance au sein du Fonds. Tout cela est maigre.

Images de fukushima entre le 22/08 et 08/09/2011


Vue du réacteur n°3
Vue du ciel du réacteur n°3
Vue du réacteur n°4
Pose du toit du réacteur n°1
Coffrage du réacteur n°1
Salle des commandes des unité 1 et 2









Manif à Wall Street en images du 06/09/2011