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samedi 12 novembre 2011

Sarkozy donne le nucléaire à Alexandre Djouhri et au Qatar


Le 30 juin 2009, l'état décide d'augmenter le capital d'Areva et de réserver l'augmentation à trois investisseurs : Mitsubishi Heavy Industries (MHI), Kuwait Investment Authority (KIA) et Qatar Investment Authority (QIA) - l'Elysée marquant là une nouvelle fois son orientation pour les émirats et notamment celui du Qatar. Il est intéressant  de noter que QIA est conseillé par le crédit suisse, banque d'affaire dont les fonds souverain qatari est actionnaire de référence et dont le vice-président Europe est François Roussely.
 Dominique Strauss-Kahn et Ramzy Khiroun
Les différentes pièces du puzzles vont rapidement commencer à s’assembler. Un petit groupe de personnes a décidé, seul, de placer sous sa coupe la filière nucléaire française. A la manœuvre, Henri Proglio, Alexandre Djouhri, Claude Guéant, François Roussely, assisté de l'agence de stratégie et communication Euro RSCG appuyée par un nouveau et puissant personnage Ramzy Khiroun, conseiller spécial d'Arnaud Lagardère et ami de Dominique Strauss-Kahn. Meilleur relais politique de ce groupe : Jean-Louis Borloo, numéro deux du gouvernement, ministre de l'écologie et de l'énergie. Ses relation avec Henri Proglio sont intimes. Ils se donnent du "mon frère", Proglio a embauché la fille de Borloo à Veolia, à Hongkong. Le projet commun prend rapidement forme : Henri Proglio doit être nommé patron d'EDF au lieu et place de Pierre Gadonneix ; le nucléaire doit être ensuite  placé sous la dépendance d'EDF ; enfin, il faut faire éclater le géant Areva, séparer l'activité minière proprement dite (et donner aux qataris, qui en rêvent, la possibilité de devenir un actionnaire significatif) et laisser à EDF la possibilité de reprendre telle ou telle de ses branches (très rentables).
 Anne Lauvergeon et Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy a endossé à cent pour cent les vues du lobby, lequel irrite au plus haut point le premier ministre François Fillon, non seulement parce qu'il s'en prend sauvagement à Anne Lauvergeon, qu'il apprécie, mais aussi parce qu'il déteste l'irruption d'un personnage comme Alexandre Djouhri dans un dossier aussi stratégique et sensible que le nucléaire. l'analyse de la bataille sanglante autour d'AREVA, qui se termine le 16 juin 2011, par le licenciement d'Anne Lauvergeon, ce qui permet de voir ou en tout cas d'apercevoir l'équipe de ce lobby à l’œuvre.
Alexandre Djouhri organise un travail de sape contre Anne Lauvergeon et fonctionne en équipe avec son ami Yazid Sabeg, le commissaire à la diversité et à l'égalité des chances.

Yazid Sabeg a fait part, en novembre 2009, de son analyse à Claude Guéant. Tout en se positionnant comme le remplaçant potentiel d'Anne Lauvergeon , il envois, le 8 mars 2010, une note à Nicolas Sarkozy insistant sur l’inefficacité du modèle intégré d'Areva, sur les erreurs du groupe et sur la nécessité de reconstituer une équipe de France en faisant éclater Areva.
Le 19 mars, le site Mediapart annonce la nomination de Yazid Sabeg au poste d'Anne Lauvergeon : la nomination serait faite à la mi-avril. Mi-juin 2010, le rapport Roussely intitulé "Avenir de la filière française du nucléaire civil" est classé secret défense. Son contenu est explosif. La camarilla autour de M. Alexandre y expose toutes ses thèses. Entre autres perles, il y est dit grosso modo que l'autorité de sûreté française est allée trop loin : qu'il faut revenir sur le exigences de sûreté concernant les nouveaux réacteurs ; que l'EPR est beaucoup trop sûr ; qu'il faut revenir à des réacteurs plus rustiques, moins chers, qui seront compétitifs face aux réacteurs produits par les chinois !
L'objectif du lobby affairo-nucléaire, outre les satisfactions d'ego, semble bien être de mettre la main sur le géant du nucléaire.
Avec 9 milliards d'euros de chiffre d'affaire annuel, dont 75% à l'exportation, assurément Areva pourrait se muet en l'un des plus gros producteurs de commissions potentielles au cours des prochaines années.
Gageons que la campagne électoral de Nicolas Sarkozy aura un arrière goût de pétrole.

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