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vendredi 30 septembre 2011

Un site internet fiche les policiers français

Le groupe Copwatch Paris-Ile de France fiche des policiers dont la photo et la fonction sont mis en ligne. Une plainte a été déposée et une une action en référé intentée dans le but de faire fermer le site web.

« Surveiller ceux qui nous répriment ». Depuis le 20 septembre, s’affiche sur le web, cette profession de foi des « copwatchs » français. Revendiquant une filiation avec le mouvement américain qui est né dans le sud de Berkeley aux Etats-Unis, par la diffusion de films amateurs témoignant sur le vif de bavures policières, le Copwatch Nord, Paris-Ile de France se distingue en fichant des policiers dont la photo et la fonction sont mis en ligne, accompagnées de commentaires.
Hier, le ministère de l’Intérieur a porté plainte contre ce site et a fait une action en référé dans le but de le faire fermer.  Selon la fiche d’enregistrement, il est domicilié à Paris, avenue des Champs-Elysées. Quant au numéro de téléphone, il est fantaisiste. Le porte-parole de Copwatch s’est exprimé hier matin sur la radio d’information continue France Info. Il s’agit d’un jeune de 20 ans de la région lilloise, qui se dit libertaire» et aurait des comptes à régler avec la police, après l’humiliation d’un de ses amis par la police. Il s’est déclaré serein concernant la plainte du ministère, car selon lui, le site ne pourra être fermé puisqu’il est hébergé aux Etats-Unis, contrairement à ce que fait apparaître son nom de domaine.
Hier, le porte-parole de la Direction générale de la police nationale, s’est émue que «chaque policier puisse être atteint dans son honneur et son intégrité à travers des propos inqualifiables ». Le secrétaire général du syndicat majoritaire chez les policiers en uniforme Alliance, qui fait partie des fichés, «il y a déjà des magistrats qui surveillent la police et celle-ci n’a pas attendu Copwatch pour travailler dans le cadre de règles déontologiques». Le porte-parole du site indique, lui, que cette base de données peut être un outil citoyen « pour lutter contre la violence et l’impunité policière ». Pour un policier lillois qui se trouve sur le site, c’est un fichage «qui peut être utilisé par quelqu’un de malveillant à l’égard du fonctionnaire ou de sa famille».

jeudi 22 septembre 2011

Rapport de la cour des comptes sur la Lutte Contre La Grippe a H1N1

Rapport de la cour des comptes sur la Lutte Contre La Grippe a H1N1

Votre commune est-elle infectée par un «emprunt toxique de Dexia»?

Source : Libération

Votre commune, votre région, votre département, votre communauté de communes, mais aussi l'hôpital du coin ou le syndicat qui s'occupe des ordures ménagères, sont-ils infectés par les «emprunts toxiques», ces produits très spéciaux distribués dans les années 2000 aux collectivités locales par les banques, et principalement par Dexia Crédit local? Y a-t-il un risque que tout ce beau monde fasse faillite?
Pour se faire une idée, rien de plus simple, jetez un coup d'oeil à la carte que publie Libération. Construite à partir du fichier 2009 des clients de Dexia (une information normalement confidentielle, mais que Libération s'est procurée), elle indique, collectivité par collectivité, le volume total des emprunts structurés contractés auprès de Dexia ainsi que le surcoût attendu que devra prendre à sa charge le contribuable.

Primaire PS : les militants du parite de gauche voteront-il pour Montebourg ?

Au Front de gauche, on rechigne à le crier sur tous les toits, mais certains militants pourraient bien se déplacer pour aller voter à la primaire socialiste. Quant à leur candidat fétiche, pas de doute là-dessus, il s’appelle bien Montebourg. 

 

Dans les allées de la Fête de l’Huma, le seul candidat à la primaire socialiste qui aura échappé aux quolibets de la foule est peut-être Arnaud Montebourg. Il est d'ailleurs resté huit heures sur place quand Martine Aubry et Ségolène Royal se sont contentées d'un passage-éclair d'une heure. « Il a même fallu l'exfiltrer, raconte Gaël Brustier, du staff Montebourg, par un passage privatisé tant le député de Saône et Loire était pressé par la foule. » Montebourg a visité plusieurs stands, dont celui du Parti des Travailleurs brésilien. Christophe Ventura de l'équipe Mélenchon, l'a présenté à son représentant présent sur place.
Paradoxalement, celui qui se débat sans cesse avec l’image aristocratique qui lui colle à la peau - sur son passage, un animateur de stand l'a même annoncé comme « Arnaud de Montebourg » - est le plus «mélencho-compatible» des socialistes. Pas étonnant quand on sait qu’il était déjà aux côtés de Jean-Luc Mélenchon en 2005 dans le camp du NON au traité constitutionnel. Et qu’avec ses concepts de « démondialisation » et de « VIe République», il parle davantage au « peuple de gauche » que tous les autres « socialistes austères » réunis. « Je suis là parce qu’il y a des éléments du programme du Front de gauche qui devraient être dans le projet PS » s’est targué le député de Saône-et-Loire devant la horde de journalistes qui couvrait l’événement à La Courneuve le weekend dernier. De quoi faire gonfler de contentement son ancien camarade Mélenchon.

Pour autant, les mélenchonistes dont le coeur balance pour Montebourg iront-ils vraiment voter à la primaire socialiste ? « C’est du baratin, on n’y crois pas », glisse-t-on du côté du secrétariat national du Parti de gauche (PG). Pour Christian Piquet les mélenchonistes se partageront en deux : d'un côté ceux qui voteront selon leurs idées, donc Montebourg, et les autres qui voudront barrer la route à François Hollande et donc glisser un bulletin Aubry dans les urnes. Officieusement, le mot d’ordre semble un peu plus nuancé : personne ne doit dire ouvertement s'il va voter à la primaire PS. « Ce serait légitimer les primaires en tant que telles et avouer qu’on a l’intention de perdre et qu’on soutiendra le candidat du PS au second tour », explique un sympathisant du PG de Paris qui résume le sentiment de certains de ses camarades mais ira tout de même voter. « Je ne suis pas convaincu de l’inutilité de voter à cette primaire », argumente-t-il en évoquant l’ébauche d’un axe Aubry/Royal/Montebourg préférable à celui que pourrait former Hollande et Valls. Une logique qui tord le cou au dogme du vote utile. C’est moins le candidat jugé le plus apte à battre Sarkozy – un Hollande galvanisé par les sondages – qui est privilégié que celui qui est le plus proche des idées défendus par le Front de gauche. Ou le « moins pire »...

Contrairement au Parti communiste, le PG est une toute jeune formation – elle-même composée de beaucoup de nouveaux militants, plutôt jeunes - dans laquelle la discipline n’est pas encore ancrée dans les moeurs. Certains d'entre eux cultivent donc une certaine indépendance et aiment donner leur avis, comme ceux qui ont répondu il y a quelques jours à l’appel à témoin lancé par LeMonde.fr à ses internautes.

Difficile, donc, de savoir avec certitude quel ampleur prendra ce vote. Mais Montebourg a visiblement la cote et pourrait bénéficier d’un apport appréciable de voix mélenchonistes. De quoi (peut-être) faire mentir les estimations des sondeurs – qui ont déjà été revues à la hausse depuis le premier débat de la primaire.  Et surtout préparer un renvoi d’ascenseur pour Mélenchon, disposé à accueillir tous les déçus du casting du PS et - pourquoi pas ? - à s'allier avec Montebourg au 1er tour de la présidentielle. Mais il ne s'agira pas de renvoi d'ascenseur organisé, auquel aucun des deux camps n'a vraiment intérêt...


mercredi 21 septembre 2011

40% de suicides en plus en Grèce depuis la crise

Une crise suicidaire se superposerait-elle à la crise financière que connaîtrait la Grèce? Un bien triste constat sur lequel revient le Wall Street Journal, dans un pays où, selon le ministère de la Santé, le nombre de suicides a pratiquement doublé depuis le début de la crise, qui a entraîné chômage et incapacité des ménages à rembourser leurs dettes. Selon l’autorité statistique grecque, le taux de suicide de la Grèce figurait parmi les plus bas de l’Union européenne entre 1990 et 2009.
Plus précisément, les Grecs seraient plus de 40% de plus à s'être suicidés dans les cinq premiers mois de l'année, selon le ministère de la Santé.
Klimaka est une organisation caritative qui tient une ligne téléphonique d’urgence de prévention du suicide, dont les employés témoignent recevoir plus de 100 appels par jour au lieu de 10 avant la crise. Ils estiment que la catégorie la plus concernée par le risque de suicide est des hommes entre 35 et 60 ans qui sont financièrement ruinés. Dans la ville de Thessalonique, un homme d’une cinquantaine d’années s’est immolé (attention, certaines images peuvent choquer) à l’entrée d’une banque; il a survécu après avoir été rapidement conduit à l’hôpital.
«Ces hommes ont perdu une part de leur identité, en tant que mari et gagne-pain de la famille, et ne se considèrent plus comme des hommes d’après nos standards culturels», explique Aris Violatzis, psychologue de l’organisation Klimaka.
La psychologue insiste sur «un nouveau phénomène d’entrepreneurs, sans aucun précédent de maladie mentale, qui sont retrouvés morts toutes les deux semaines».
Yiannis Kakoutis est l’un d’entre eux, témoigne le Wall Street Journal. Fournisseur de matériel médical aux hôpitaux grecs, aux finances devenues incontrôlables, il ne pouvait couvrir ses frais avec le retard pris par les hôpitaux pour le payer. Sa femme l’a retrouvé pendu dans la cave. Elle a pu retracer l’ensemble des factures et chèques de son défunt mari; elle y a retrouvé la preuve que son mari avait fait appel à des prêts usuriers auprès de certains chirurgiens et avait remboursé près de 3 millions d’euros pour un prêt de 1,3 million d’euros. Elle souhaite les mettre en examen pour «usure». «J’ai besoin de justice», affirme-t-elle.

lundi 19 septembre 2011

No comment


Discourt de cloture de la fête de l'huma



MediaPorte: «Moi, j'ai jamais eu rendez-vous avec...




Voter FN, pour certains ouvriers, c’est retrouver une identité collective

Entretien avec Céline Braconnier, sociologue à l’université de Cercy-Pontoise, qui décrypte les témoignages des salariés de M-Real, une papeterie en Haute-Normandie touchée par la crise.
"Quand on fait des sondages à la sortie des urnes, on constate qu’en milieu populaire, un électeur sur quatre se décide au dernier moment. Et le biais déclaratif et très fort : certains peuvent très bien vous dire pour qui ils voteraient sans jamais se rendre au bureau de vote. C’est pour cela qu’il est très difficile d’analyser l’abstention à la lumière des entretiens." Céline Braconnier, sociologue à l’université de Cergy-Pontoise, est spécialiste du vote ouvrier ou populaire.


Barack Obama veut faire payer les riches

Source : France Info

Barack Obama présente son plan de lutte contre le déficit américain, qui portera sur un nouveau montant de 3 à 4.000 milliards de dollars. Le dispositif devrait notamment comprendre la "règle Buffet", du nom du milliardaire Warren Buffet, un nouvel impôt concernant les millionnaires.

Le président américain n’a pas tourné autour du pot. Pour Barack Obama "riches et entreprises doivent payer leur part contre le déficit" . Sans surprise son plan prévoyant de réduire le déficit budgétaire vise en premier lieu les grandes fortunes américaines.
"Nous ne pouvons pas sortir de ce gouffre (la crise, NDLR) en réduisant seulement les dépenses", a déclaré Barack Obama lors d’une allocution très attendue par les investisseurs du monde entier. "Il est normal que nous demandions à tous de payer leur juste part", a-t-il ajouté.
Les propositions de la Maison Blanche doivent être transmises à une commission parlementaire bi-partisane, qui devrait en retoquer la majorité, les Républicains, majoritaires à la Chambre des représentants ayant déjà exclu toute augmentation des impôts pour réduire la dette abyssale du pays.

"Ce n’est pas de la lutte des classes, c’est mathématique" (B. Obama)

Ces mesures incluent une large révision du barème fiscal conçue pour lever 1.500 milliards de dollars, essentiellement en ne renouvelant pas des exemptions fiscales pour les plus riches et en supprimant des avantages pour les entreprises.
Le plan Obama intègrerait aussi une "taxe Buffet", un nouvel impôt du nom de l’investisseur Warren Buffet qui visera les contribuables gagnant au moins un million de dollars par an. Dans une tribune publiée le mois dernier dans le New York Times, Warren Buffett a plaidé pour un effort accru des Américains les plus riches.



Les propositions d’Obama conduiront à une réduction totale du déficit de 4.400 milliards de dollars sur dix ans, ont indiqué les responsables. Ce chiffre inclut 1.200 milliards de dollars en réduction des dépenses discrétionnaires de l’Etat, déjà convenue par Obama en août dans le cadre d’un accord avec les Républicains.
Il comprend également une diminution de 580 millions de dollars dans tous les programmes de dépenses fédérales obligatoires et 1.100 milliards de dollars d’économie sur le déploiement de troupes en Afghanistan et en Irak.
Caroline Caldier

dimanche 18 septembre 2011

Le feuilleton des sondages

Article de Jean Luc Mélenchon

Extrait d'article

Il s’agit de François Hollande. J’avais posé une question. Comment se faisait-il que dès la disparition de DSK, en cinq jours, alors que Martine Aubry était le numéro deux des sondages, François Hollande soit passé en tête ? Quel acte avait-il posé pendant ces cinq jours qui l’avait signalé au grand public en le propulsant si haut, si vite, si fort ? Aucun acte, aucun discours en particulier. Rien. Donc c’était un pur miracle. Le doigt de Dieu surgissant des nuages pour se poser sur son front aussitôt rayonnant. Un observateur attentif a cependant tôt fait de repérer les ficelles qui agitent les marionnettes.  Là aussi. Voyons cela. Le champignon sondagier a éclos dans un journal dirigé par un de ses partisans les plus fidèle, Laurent Joffrin, au « Nouvel Observateur ». C’est un sondage TNS-SOFRES. Pile poil efficace pour créer la prophétie auto réalisatrice et le panurgisme médiatique habituel après un moment de sidération et en profitant du vide. Ce qui s’est produit. Cela s’appelle du conditionnement. Mais peut-être que la photo était bonne ce jour-là, pour parler avec le vocabulaire parapluie des amis des sondages. Une « honnête-enquête-un-thermomètre-a-un-moment-donné » bla bla. Peut-être une autre fois. Mais pas celle-là. Et ce n’est pas moi qui le dit. Voici en effet la mise au point publiée par la Commission des sondages que l’on aimerait trouver plus souvent aussi vigilante. Lisez et méditez par quels moyens nait une réputation. Voici le texte de la mise en garde de la Commission des sondages : « Dans son édition du 25 mai 2011, Le Nouvel Observateur a publié un sondage relatif aux premier et deuxième tours de l'élection présidentielle de 2012 réalisé par l'institut TNS-Sofres ».  « Les choix retenus par l'institut pour établir, à partir des redressements effectués, les intentions de vote relatives aux hypothèses de premier comme de second tour sont caractérisés par un défaut de cohérence interne au regard de l'objet d'un sondage qui, dépourvu de toute valeur prédictive, doit se borner à refléter l'état de l'opinion au moment de sa réalisation. » Défaut de cohérence ! Mazette ! Voici la suite qui n’arrange rien. « En conséquence, et en l’absence de toute manœuvre imputable à l’institut, la commission exprime des réserves sur le caractère significatif des intentions de vote publiées qui ne reflètent pas les résultats de l’enquête après application aux réponses des personnes interrogées des méthodes de redressement habituellement admises. »  

Ah ! Ah ! « Les intentions de vote ne correspondent pas aux réponses des personnes interrogées ». Bigre c’est grave ! Surtout que la Commission ne parle pas des résultats bruts. Elle parle des résultats une fois « redressés », ce qui est déjà bien aimable. Mais, dans ce cas, la Commission met en cause un usage du « redressement » qui ne correspond pas aux « règles habituellement admises » ! A cette occasion donc ont été appliquées des règles spéciales. Lesquelles ? En quoi ont-elles permis le miracle dont a bénéficié François Hollande ? Voilà ce que chacun doit pouvoir imaginer. Bien sûr, cette fois là encore, les rédacteurs qui ont commenté cette puissante « enquête » ont avalé tout rond le résultat. Ils ont glosé dessus sans autre forme de scrupule. Sans doute devait-il leur convenir assez pour qu’ils se sentent dispensés du devoir professionnel de vérification des sources. S’ils l’avaient fait peut-être se seraient-ils rendu compte, comme la Commission l’a fait, que des « règles » qui ne sont pas « habituellement admises » avaient été appliquées ? Mais peut-être qu’un autre résultat ne les intéressaient pas. Oublions les amis bien placés de François Hollande. Ils font leur travail. Ce qui est drôle c’est de voir comment ses concurrents sont naïfs et peu aguerris au combat. Ils méritent de perdre ! Car face à Sarkozy et à l’extrême droite il faut des coriaces qui ne se laissent pas intimider par un « institut de sondage »! Mais ça ne veut pas dire que si Hollande sait comment avoir de bons sondages il soit capable de les transformer en vote.

Retrouvez la totalité de l'article ici
 

Les Etats-Unis entre hyperpuissance et hyperhégémonie

Je vous mets cette article avec beaucoup de retard, car il date de décembre 2001, mais c'est un papier qui fait date dans l'histoire du journalisme.

Source : Le Monde diplomatique

Par Noam Chomsky

Terrorisme, l’arme des puissants

Pourquoi, s’interrogeait le président Bush, des gens « peuvent nous détester », alors que « nous sommes si bons » ? Les dirigeants américains n’ont pas toujours conscience des effets à moyen et à long terme de leur détermination à toujours l’emporter contre n’importe quel adversaire. Et leurs exploits d’hier peuvent se payer demain d’un prix très lourd. M. Ben Laden fut le produit de la victoire des Etats-Unis contre les Soviétiques en Afghanistan ; quel sera le coût de leur nouveau triomphe dans ce pays ?

Il nous faut partir de deux postulats. D’abord que les événements du 11 septembre 2001 constituent une atrocité épouvantable, probablement la perte de vies humaines instantanée la plus importante de l’histoire, guerres mises à part. Le second postulat est que notre objectif devrait être de réduire le risque de récidive de tels attentats, que nous en soyons les victimes ou que ce soit quelqu’un d’autre qui les subisse. Si vous n’acceptez pas ces deux points de départ, ce qui va suivre ne vous concerne pas. Si vous les acceptez, bien d’autres questions surgissent.
Commençons par la situation en Afghanistan. Il y aurait en Afghanistan plusieurs millions de personnes menacées de famine. C’était déjà vrai avant les attentats ; elles survivaient grâce à l’aide internationale. Le 16 septembre, les Etats-Unis exigèrent pourtant du Pakistan l’arrêt des convois de camions qui acheminaient de la nourriture et d’autres produits de première nécessité à la population afghane. Cette décision n’a guère provoqué de réaction en Occident. Le retrait de certains personnels humanitaires a rendu l’assistance plus problématique encore. Une semaine après le début des bombardements, les Nations unies estimaient que l’approche de l’hiver rendrait impossibles les acheminements, déjà ramenés à la portion congrue par les raids de l’aviation américaine.
Quand des organisations humanitaires civiles ou religieuses et le rapporteur de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont demandé un arrêt des bombardements, cette information n’a même pas été rapportée par le New York Times ; le Boston Globe y a consacré une ligne, mais dans le corps d’un article traitant d’autre chose, la situation au Cachemire. En octobre dernier, la civilisation occidentale s’était ainsi résignée au risque de voir mourir des centaines de milliers d’Afghans. Au même moment, le chef de ladite civilisation faisait savoir qu’il ne daignerait répondre ni aux propositions afghanes de négociation sur la question de la livraison de M. Oussama Ben Laden ni à l’exigence d’une preuve permettant de fonder une éventuelle décision d’extradition. Seule serait acceptée une capitulation sans condition.
Mais revenons au 11 septembre. Nul crime, rien, ne fut plus meurtrier dans l’histoire - ou alors sur une durée plus longue. Au demeurant, les armes ont, cette fois, visé une cible inhabituelle : les Etats-Unis. L’analogie souvent évoquée avec Pearl Harbor est inappropriée. En 1941, l’armée nippone a bombardé des bases militaires dans deux colonies dont les Etats-Unis s’étaient emparés dans des conditions peu recommandables ; les Japonais ne se sont pas attaqués au territoire américain lui-même.
Depuis près de deux cents ans, nous, Américains, nous avons expulsé ou exterminé des populations indigènes, c’est-à-dire des millions de personnes, conquis la moitié du Mexique, saccagé les régions des Caraïbes et d’Amérique centrale, envahi Haïti et les Philippines - tuant 100 000 Philippins à cette occasion. Puis, après la seconde guerre mondiale, nous avons étendu notre emprise sur le monde de la manière qu’on connaît. Mais, presque toujours, c’était nous qui tuions, et le combat se déroulait en dehors de notre territoire national.
Or on le constate dès qu’on est interrogé, par exemple, sur l’Armée républicaine irlandaise (IRA) et le terrorisme : les questions des journalistes sont fort différentes selon qu’ils exercent sur une rive ou l’autre de la mer d’Irlande. En général, la planète apparaît sous un autre jour selon qu’on tient depuis longtemps le fouet ou selon qu’on en a subi les coups pendant des siècles. Peut-être est-ce pour cela au fond que le reste du monde, tout en se montrant uniformément horrifié par le sort des victimes du 11 septembre, n’a pas réagi de la même manière que nous aux attentats de New York et de Washington.
Pour comprendre les événements du 11 septembre, il faut distinguer d’une part les exécutants du crime, d’autre part le réservoir de compréhension dont ce crime a bénéficié, y compris chez ceux qui s’y opposaient. Les exécutants ? En supposant qu’il s’agisse du réseau Ben Laden, nul n’en sait davantage sur la genèse de ce groupe fondamentaliste que la CIA et ses associés : ils l’ont encouragé à sa naissance. M. Zbigniew Brzezinski, directeur pour la sécurité nationale de l’administration Carter, s’est félicité du « piège » tendu aux Soviétiques dès 1978 et consistant, au moyen d’attaques des moudjahidins (organisés, armés et entraînés par la CIA) contre le régime de Kaboul, à attirer ces Soviétiques sur le territoire afghan à la fin de l’année suivante (1).
Ce n’est qu’après 1990 et l’installation de bases américaines permanentes en Arabie saoudite, sur une terre sacrée pour l’islam, que ces combattants se sont retournés contre les Etats-Unis.

Appui à des régimes brutaux

Si l’on veut maintenant expliquer le réservoir de sympathie dont disposent les réseaux Ben Laden, y compris au sein des couches dirigeantes des pays du Sud, il faut partir de la colère que provoque le soutien des Etats-Unis à toutes sortes de régimes autoritaires ou dictatoriaux, il faut se souvenir de la politique américaine qui a détruit la société irakienne tout en consolidant le régime de M. Saddam Hussein, il faut ne pas oublier le soutien de Washington à l’occupation israélienne de territoires palestiniens depuis 1967.
Au moment où les éditoriaux du New York Times suggèrent qu’« ils » nous détestent parce que nous défendons le capitalisme, la démocratie, les droits individuels, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, le Wall Street Journal, mieux informé, explique après avoir interrogé des banquiers et des cadres supérieurs non occidentaux qu’ils « nous » détestent parce que nous avons entravé la démocratie et le développement économique. Et appuyé des régimes brutaux, voire terroristes.
Dans les cercles dirigeants de l’Occident, la guerre contre le terrorisme a été présentée à l’égal d’une « lutte menée contre un cancer disséminé par des barbares ». Mais ces mots et cette priorité ne datent pas d’aujourd’hui. Il y a vingt ans, le président Ronald Reagan et son secrétaire d’Etat, M. Alexander Haig, les énonçaient déjà. Et, pour mener ce combat contre les adversaires dépravés de la civilisation, le gouvernement américain mit alors en place un réseau terroriste international d’une ampleur sans précédent. Si ce réseau entreprit des atrocités sans nombre d’un bout à l’autre de la planète, il réserva l’essentiel de ses efforts à l’Amérique latine.
Un cas, celui du Nicaragua, n’est pas discutable : il a en effet été tranché par la Cour internationale de justice de La Haye et par les Nations unies. Interrogez-vous pour savoir combien de fois ce précédent indiscutable d’une action terroriste à laquelle un Etat de droit a voulu répondre avec les moyens du droit a été évoqué par les commentateurs dominants. Il s’agissait pourtant d’un précédent encore plus extrême que les attentats du 11 septembre : la guerre de l’administration Reagan contre le Nicaragua provoqua 57 000 victimes, dont 29 000 morts, et la ruine d’un pays, peut-être de manière irréversible (lire « Occasion perdue au Nicaragua » et « “Contras” et “compas”, une même amertume).
A l’époque, le Nicaragua avait réagi. Non pas en faisant exploser des bombes à Washington, mais en saisissant la Cour de justice internationale. Elle trancha, le 27 juin 1986, dans le sens des autorités de Managua, condamnant l’« emploi illégal de la force »  par les Etats-Unis (qui avaient miné les ports du Nicaragua) et mandant Washington de mettre fin au crime, sans oublier de payer des dommages et intérêts importants. Les Etats-Unis répliquèrent qu’ils ne se plieraient pas au jugement et qu’ils ne reconnaîtraient plus la juridiction de la Cour.
Le Nicaragua demanda alors au Conseil de sécurité des Nations unies l’adoption d’une résolution réclamant que tous les Etats respectent le droit international. Nul n’était cité en particulier, mais chacun avait compris. Les Etats-Unis opposèrent leur veto à cette résolution. A ce jour, ils sont ainsi le seul Etat qui ait été à la fois condamné par la Cour de justice internationale et qui se soit opposé à une résolution réclamant... le respect du droit international. Puis le Nicaragua se tourna vers l’Assemblée générale des Nations unies. La résolution qu’il proposa ne rencontra que trois oppositions : les Etats-Unis, Israël et El Salvador. L’année suivante, le Nicaragua réclama le vote de la même résolution. Cette fois, seul Israël soutint la cause de l’administration Reagan. A ce stade, le Nicaragua ne disposait plus d’aucun moyen de droit. Tous avaient échoué dans un monde régi par la force. Ce précédent ne fait aucun doute. Combien de fois en avons-nous parlé à l’université, dans les journaux ?
Cette histoire révèle plusieurs choses. D’abord, que le terrorisme, cela marche. La violence aussi. Ensuite, qu’on a tort de penser que le terrorisme serait l’instrument des faibles. Comme la plupart des armes meurtrières, le terrorisme est surtout l’arme des puissants. Quand on prétend le contraire, c’est uniquement parce que les puissants contrôlent également les appareils idéologiques et culturels qui permettent que leur terreur passe pour autre chose que de la terreur.
L’un des moyens les plus courants dont ils disposent pour parvenir à un tel résultat est de faire disparaître la mémoire des événements dérangeants ; ainsi plus personne ne s’en souvient. Au demeurant, le pouvoir de la propagande et des doctrines américaines est tel qu’il s’impose y compris à ses victimes. Allez en Argentine et vous devrez rappeler ce que je viens d’évoquer : « Ah, oui, mais nous avions oublié ! »
Le Nicaragua, Haïti et le Guatemala sont les trois pays les plus pauvres d’Amérique latine. Ils comptent aussi au nombre de ceux dans lesquels les Etats-Unis sont intervenus militairement. La coïncidence n’est pas forcément accidentelle. Or tout cela eut lieu dans un climat idéologique marqué par les proclamations enthousiastes des intellectuels occidentaux. Il y a quelques années, l’autocongratulation faisait fureur : fin de l’histoire, nouvel ordre mondial, Etat de droit, ingérence humanitaire, etc. C’était monnaie courante alors même que nous laissions se commettre un chapelet de tueries. Pis, nous y contribuions de façon active. Mais qui en parlait ? L’un des exploits de la civilisation occidentale, c’est peut-être de rendre possible ce genre d’inconséquences dans une société libre. Un Etat totalitaire ne dispose pas de ce don-là.
Qu’est-ce que le terrorisme ? Dans les manuels militaires américains, on définit comme terreur l’utilisation calculée, à des fins politiques ou religieuses, de la violence, de la menace de violence, de l’intimidation, de la coercition ou de la peur. Le problème d’une telle définition, c’est qu’elle recouvre assez exactement ce que les Etats-Unis ont appelé la guerre de basse intensité, en revendiquant ce genre de pratique. D’ailleurs, en décembre 1987, quand l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution contre le terrorisme, un pays s’est abstenu, le Honduras, et deux autres s’y sont opposés, les Etats-Unis et Israël. Pourquoi l’ont-ils fait ? En raison d’un paragraphe de la résolution qui indiquait qu’il ne s’agissait pas de remettre en cause le droit des peuples à lutter contre un régime colonialiste ou contre une occupation militaire.
Or, à l’époque, l’Afrique du Sud était alliée des Etats-Unis. Outre des attaques contre ses voisins (Namibie, Angola, etc.), lesquelles ont provoqué la mort de centaines de milliers de personnes et occasionné des destructions estimées à 60 milliards de dollars, le régime d’apartheid de Pretoria affrontait à l’intérieur une force qualifiée de « terroriste », l’African National Congress (ANC). Quant à Israël, il occupait illégalement certains territoires palestiniens depuis 1967, d’autres au Liban depuis 1978, guerroyant dans le sud de ce pays contre une force qualifiée par lui et par les Etats-Unis de « terroriste », le Hezbollah. Dans les analyses habituelles du terrorisme, ce genre d’information ou de rappel n’est pas courant. Pour que les analyses et les articles de presse soient jugés respectables, il vaut mieux en effet qu’ils se situent du bon côté, c’est-à-dire celui des bras les mieux armés.
Dans les années 1990, c’est en Colombie que les pires atteintes aux droits humains ont été observées. Ce pays a été le principal destinataire de l’aide militaire américaine, à l’exception d’Israël et de l’Egypte, qui constituent des cas à part. Jusqu’en 1999, derrière ces pays, la première place revenait à la Turquie, à qui les Etats-Unis ont livré une quantité croissante d’armes depuis 1984. Pourquoi à partir de cette année-là ? Non pas que ce pays membre de l’OTAN devait faire face à l’Union soviétique, déjà en voie de désintégration à l’époque, mais afin qu’il puisse conduire la guerre terroriste qu’il venait d’entreprendre contre les Kurdes.
En 1997, l’aide militaire américaine à la Turquie a dépassé celle que ce pays avait obtenue pendant la totalité de la période 1950-1983, celle de la guerre froide. Résultats des opérations militaires : 2 à 3 millions de réfugiés, des dizaines de milliers de victimes, 350 villes et villages détruits. A mesure que la répression s’intensifiait, les Etats-Unis continuaient de fournir près de 80 % des armes employées par les militaires turcs, accélérant même le rythme de leurs livraisons. La tendance fut renversée en 1999. La terreur militaire, naturellement qualifiée de « contre-terreur » par les autorités d’Ankara, avait alors atteint ses objectifs. C’est presque toujours le cas quand la terreur est employée par ses principaux utilisateurs, les puissances en place.
Avec la Turquie, les Etats-Unis n’eurent pas affaire à une ingrate. Washington lui avait livré des F-16 pour bombarder sa propre population, Ankara les utilisa en 1999 pour bombarder la Serbie. Puis, quelques jours après le 11 septembre dernier, le premier ministre turc, M. Bülent Ecevit, faisait savoir que son pays participerait avec enthousiasme à la coalition américaine contre le réseau Ben Laden. Il expliqua à cette occasion que la Turquie avait contracté une dette de gratitude à l’égard des Etats-Unis, laquelle remontait à sa propre « guerre antiterroriste » et au soutien inégalé que Washington y avait alors apporté.

Réduire le niveau de terreur

Certes, d’autres pays avaient soutenu la guerre d’Ankara contre les Kurdes, mais aucun avec autant de zèle et d’efficacité que les Etats-Unis. Ce soutien bénéficia du silence ou - le mot est peut-être plus juste - de la servilité des classes éduquées américaines. Car elles n’ignoraient pas ce qui se passait. Les Etats-Unis sont un pays libre après tout ; les rapports des organisations humanitaires sur la situation au Kurdistan appartenaient au domaine public. A l’époque, nous avons donc choisi de contribuer aux atrocités.
L’actuelle coalition contre le terrorisme comporte d’autres recrues de choix. Le Christian Science Monitor, sans doute l’un des meilleurs journaux pour ce qui concerne le traitement de l’actualité internationale, a ainsi confié que certains peuples qui n’aimaient guère les Etats-Unis commençaient à les respecter davantage, particulièrement heureux de les voir conduire une guerre contre le terrorisme. Le journaliste, pourtant spécialiste de l’Afrique, citait comme principal exemple de ce retournement le cas de l’Algérie. Il devait donc savoir que l’Algérie conduit une guerre terroriste contre son propre peuple. La Russie, qui mène une guerre terroriste en Tchétchénie, et la Chine, auteur d’atrocités contre ceux qu’elle qualifie de sécessionnistes musulmans, ont également rallié la cause américaine.
Soit, mais que faire dans la situation présente ? Un radical aussi extrémiste que le pape suggère qu’on recherche les coupables du crime du 11 septembre, puis qu’on les juge. Mais les Etats-Unis ne souhaitent pas avoir recours aux formes judiciaires normales, ils préfèrent ne présenter aucune preuve et ils s’opposent à l’existence d’une juridiction internationale. Mieux, quand Haïti réclame l’extradition de M. Emmanuel Constant, jugé responsable de la mort de milliers de personnes après le coup d’Etat qui a renversé le président Jean-Bertrand Aristide, le 30 septembre 1991, et présente des preuves de sa culpabilité, la demande n’a aucun effet à Washington. Elle n’est même pas l’objet d’un débat quelconque.
Lutter contre le terrorisme impose de réduire le niveau de la terreur, pas de l’accroître. Quand l’IRA commet un attentat à Londres, les Britanniques ne détruisent ni Boston, ville dans laquelle l’IRA compte de nombreux soutiens, ni Belfast. Ils cherchent les coupables, puis ils les jugent. Un moyen de réduire le niveau de terreur serait de cesser d’y contribuer soi-même. Puis de réfléchir aux orientations politiques qui ont créé un réservoir de soutien dont ont ensuite profité les commanditaires de l’attentat. Ces dernières semaines, la prise de conscience par l’opinion américaine de toutes sortes de réalités internationales, dont seules les élites soupçonnaient auparavant l’existence, constitue peut-être un pas dans cette direction.

Les travaux continus à Fukushima (image du 15 et 16 septembre 2011)

 
Le coffrage du réacteur 1 se poursuit 

Équipe travaillant sur le coffrage du réacteur 1


Abords des réacteurs 3 et 4







 

Les abords du réacteur 3 au 16 septembre 2011
État du réacteur 4 au 15 septembre 2011

Équipe qui travail sur le réacteur 4





Pompes de refroidissement des réacteurs 5 et 6

vendredi 16 septembre 2011

Forfaits mobiles : Free démarrera à 5,99€

L'arrivée imminente de Free sur le marché des mobiles inquiétait déjà les autres opérateurs. Mais les premiers détails livrés par deux sites spécialisés devraient faire l'effet d'une bombe chez la concurrence. D'après Iphoneaddict , le forfait d'entrée de gamme serait fixé par Free à 5,99 euros. Le site, qui s'appuie sur des sources internes à l'entreprise, explique que, pour ce prix, le client aurait 2 heures de communication, des SMS illimités, des appels illimités vers les fixes Freebox. L'accès à Internet ne serait pas compris mais il serait possible de se connecter gratuitement aux bornes wi-fi.
Pour 9,99 euros, le client bénéficierait de 5 heures de communication, de SMS illimités, des appels illimités vers tous les fixes de France ainsi qu'une connection à Internet limitée à 2Go. Enfin, le dernier forfait serait fixé à 29,99 euros (19,99 euros pour les abonnés Free), selon le site Iphoneaddict. Pour ce prix, le client aura des appels illimités vers fixes et portables en France, aux Etats-Unis et au Canada, ainsi que des SMS illimités et un forfait Internet illimité.
Attendue dans un premier temps pour novembre, l'arrivée de Free sur le marché mobile est désormais prévue pour décembre.

jeudi 15 septembre 2011

Les biens fait de la crise sur la planète

Dans le climat de morosité actuel où nous sommes à nous demander qui va payer les erreurs de certain (ne cherchez pas c'est vous), il est bon de positiver un petit peu. D'autant que nous sommes inondés de chiffres plus alarmants les uns que les autres, tel que les cotations des banques, le déficit du commerce extérieur, les dettes des pays...
Alors quand une bonne nouvelle arrive je ne peux m’empêcher de vous la communiquer.
2009 fût une grande année pour la planète, vous allez me demander mais pourquoi, mais pourquoi? (sussspensss)


2009 a enregistré la plus importante baisse d'émissions à effet de serre, nous avons économisé plus de 350 millions de tonnes de CO 2 rien que sur cette année. Cette baisse est essentiellement attribuée aux ralentissements économiques et à la réduction  de produits manufacturé.




Prenons un par un les différents secteurs émetteurs de rejets 


les Européens ont généré approximativement les mêmes quantité de déchets ménagers par habitant, comme en 2000 (environ 500 kg par personne et par an). Toutefois, des améliorations dans le traitement des ordures ont entraîné une baisse des émissions de 19,4% entre 2000 et 2009 soit une économie de 35 milles tonnes.


Pour l’agriculture, pour réduire  leurs rejets il a fallut  diminuer le nombre de tête de bétail (bovins, porcs, chèvres et moutons) et de petites quantités d'engrais azotés utilisés. Résultat -7.5%, c'est une baisse de plus de 38 milles tonnes de CO 2  en 10 ans.


Les transports ont été le seul secteur où les émissions ont continué d'augmenter, c'est 19 milles tonnes soit +2,2% sur la période étudiée, qui peut être expliquée par l'augmentation des volumes de transport et le fait de fabriquer de plus en plus loin les produit que nous consommons (Chine, Inde ect).


La plus grande diminution de rejet avec une économie de 168 milles tonnes a été réalisée par les fabricants industriels et de constructions où les émissions ont enregistré une chute de 24,1% 
 
Ça fait plaisir de vous voir sourire

De Claire Chazal au Point, les dessous du plan média de DSK


L'ancien directeur du FMI, conseillé par Anne Sinclair, peaufine son dispositif de reconstruction médiatique. En voici les détails. 

Par Renaud Revel

A peine rentré à Paris, Dominique Strauss-Kahn a rameuté ses troupes et organisé la riposte. Décidé à réhabiliter au plus vite son image décrépie auprès d'une opinion majoritairement critique à son égard, l'ancien patron du FMI - qui avait réuni le 10 septembre, en compagnie d'Anne Sinclair, son premier cercle, sur une péniche des bords de Seine - a longuement travaillé son "plan média".  
Et c'est entouré d'un quatuor de fidèles, composé des communicants de l'agence Euro-RSCG, Anne Hommel et Stéphane Fouks, du conseiller d'Arnaud Lagardère et autre sherpa historique, Ramzy Khiroun et du théoricien du clan, Gilles Finkelstein, que le couple Strauss-Kahn-Sinclair met la dernière main au dispositif médiatique supposé purger une bonne fois pour toute l'invraisemblable épisode du "Sofitel Gate". 
Pour cela, DSK et Anne Sinclair ont décidé de s'appuyer sur des relais fidèles, de faire appel à des journalistes qui n'auraient pas, à leurs yeux, participé à la traque ou pris ostensiblement leurs distances quand l'histoire basculait de l'autre côté de l'Atlantique. Si Anne Sinclair récuse le terme de "liste noire" - auquel elle dit préférer la liste de celles et ceux qui ne les ont jamais lâché durant ces semaines de cauchemar - elle a gardé en mémoire les écrits des uns et les propos des autres. Et ce n'est donc pas un hasard si DSK semble avoir décidé de réserver sa première intervention publique à Claire Chazal, dont il devrait être l'invité ce week-end.  
Cela fait des années que le couple entretient des relations plus que chaleureuses avec celle qui aura fait preuve d'une grande retenue durant toute l'affaire DSK. A l'image de TF1 qui n'a pas "couvert" cette affaire de la même manière que France 2, où le cas DSK a été examiné sous toutes ses coutures des semaines durant, au travers de très nombreux directs et d'enquêtes fouillées. Un traitement chirurgical que n'a pas souhaité TF1. L'autre explication tient à Anne Sinclair. L'ancienne journaliste de 7 sur 7 a toujours conservé de profonds liens d'amitié avec la présentatrice du 20 heures. L'épouse de Dominique Strauss-Kahn n'a jamais oublié l'attitude de cette dernière, quand évincé de la chaîne en 2001, après de violents désaccords avec son ancien PDG, Patrick Le Lay, elle reçut de celle-ci un soutien sans failles. Sommée de quitter ses bureaux dans l'heure, après un traitement rugueux, Anne Sinclair trouva chez Claire Chazal une épaule et une oreille attentive. Depuis cet épisode, les deux femmes ont toujours conservé des relations étroites, qui se sont manifestées par des échanges téléphoniques durant cet été noir.  
TF1, pour l'image et Le Point, pour l'écrit. C'est en effet l'hebdomadaire de Franz Olivier Giesbert qui devrait hériter du premier témoignage, en presse écrite, de DSK. Là aussi, tout n'est que connivences. Indépendamment du fait que ce magazine a sans doute moins lourdement traité cette affaire que nombre de ses confrères, il abrite en son sein quelques plumes qui entretiennent de longue date des relations ténues et anciennes avec l'ex locataire de la prison de Rikers Island. Qu'il s'agisse du rédacteur en chef du service société, Claude Askolovitch, un familier du Ryad du couple à Marrakech qui avait démarré avant que n'éclate l'affaire une biographie de DSK, ou encore du journaliste politique Hervé Gattegno, l'un des rares, avec Jean-Pierre Elkabbach, à avoir rencontré en tête à tête Dominique Strauss-Kahn à son domicile new-yorkais, quand il y était confiné.  
Ce n'est donc pas Paris-Match qui héritera des premiers commentaires de l'ancien directeur du FMI, comme on l'a pensé à un moment. L'hebdomadaire du groupe Lagardère, qui a toujours entretenu d'excellentes relations avec celui-ci, - notamment en raison du soutien d'Arnaud Lagardère, lui-même, et de l'influence de son conseiller, Ramzy Khiroun - pourrait néanmoins jouer un rôle dans la stratégie de reconstruction médiatique de DSK. Il n'est pas dit, en effet, que l'hebdomadaire ne dégoupille pas dans les semaines qui viennent un reportage photo ripoliné, montrant le couple sous le soleil de Marrakech ou les boiseries de leur appartement de la place des Vosges...L'autre feuilleton DSK, médiatique celui-ci, ne fait que démarrer.  

mercredi 14 septembre 2011

Italie: le modèle Berlusconi

« L’homme neuf » qui avait promis un second « miracle italien » nous est apparu très vite, dès son entrée en politique, il y a deux décennies,  davantage comme un illusionniste que comme le médecin ou  l’homme d ‘Etat dont l’Italie a besoin.
Voici deux ans, L’Express avait même attribué  au Cavaliere, en Une, le titre de « Bouffon de l’Europe ».
Le feuilleton politico-sexuel qui a émaillé la chronique depuis lors aura prouvé que ce jugement était tout sauf immérité.
Pourtant, il faut reconnaître avec humilité que la dernière initiative du Président du Conseil force l’admiration.
Face à un endettement massif (plus de 120% du PIB) et à la tempête des marchés, Rome est contrainte de donner des gages d’austérité.
A l’issue d’un long déjeuner dans sa luxueuse propriété d’Arcore, le chef du gouvernement italien a donc annoncé, entre autres, une réforme constitutionnelle destinée à trouver des économies.
Silvio Berlusconi s’est engagé à faire supprimer les 110 provinces – l’équivalent des départements français – du pays dont les compétences seraient redéployées dans les régions. Mieux, il annonce la division par deux du nombre de parlementaires. De 630 les députés passeraient à 315, les sénateurs de 315 à 158.
L’opposition ergote, la presse  parle de « bricolages ».
Nous, on applaudit.
Cela représenterait une économie de 2 milliards plus 130 millions d’euros.
Face à une « caste » politique italienne, pléthorique, fort bien rémunérée et pourtant secouée par des scandales de corruption, ce nettoyage au Karcher ne peut être que salutaire.

Un plan Marshall chinois pour l’Europe?

Source : nomades express 

par Jean-Michel Demetz :

Dans la bourrasque financière que traverse l’Europe, un chevalier blanc se tient prêt à intervenir dans la coulisse: la Chine.
Grâce à ses formidables excédents commerciaux et des réserves de change conséquentes, Pékin assure pouvoir, le moment venu,  « tendre la main » selon les termes du premier ministre Wen Jiabao aux États européens impécunieux. A condition, toutefois, que ceux-ci prennent leurs « responsabilités ».
La Chine, comme d ‘autres puissances émergentes mais peut-être plus encore, ne veut pas d’une Europe durablement affaiblie. Par souci de préserver la solvabilité d’un marché de 500 millions de consommateurs, naturellement. Parce qu’il faut bien, aussi, recycler les énormes capitaux accumulés par le made in China, ensuite. Mais aussi, parce que Pékin redoute un monde qui  se réduirait à un face-à-face avec Washington.
En échange de son aide, la Chine demande aux Européens de coordonner leur réponse et de lui consentir le statut de pleine ‘ »économie de marché » – ce qui lui ouvrirait davantage le marché du vieux continent et la mettrait à l’abri de litiges commerciaux.
Cela vous rappelle quelque chose?
C’était les conditions posées par les États-Unis après la Seconde guerre pour aider le Vieux continent en ruines à se reconstruire. Jeter les bases d’un embryon d’une plus grande unité européenne et démanteler les barrières, notamment pour les films d’Hollywwod
Près de sept décennies après, Pékin ressort une mouture asiatique du vieux plan Marshall. On ne change pas une recette qui marche.

En quelques mois, la Chine a multiplié les rachats de dettes souveraines et les investissements dans des infrastructures stratégiques (ports, autoroutes, terminaux pétroliers...).

La Chine, premier fournisseur de l'Europe des Quinze

Source : JDN
C'est un rapport de la Commission européenne qui l'affirme : la Chine est le premier fournisseur de biens manufacturés de l'Europe des Quinze. Alors que les discussions sont tendues entre Pékin et Washington, l'Europe joue la carte du pragmatisme et considère l'Empire du milieu comme une formidable manne de croissance pour les entreprises européennes. A condition que la Chine veuille bien revoir ses barrières non tarifaires parmi lesquelles l'imposition de standards chinois et le manque de transparence des marchés publics. Chaque année, ce sont plus de 21 milliards d'euros qui sont perdus par les entreprises européennes.

 

Dernières images de fukushima (9 septembre)

Pompes de refroidissement du réacteur 5 (ou ce qui l'en reste)

Pompes de refroidissement du réacteur 5 (une grue est tombée dessus)

Pompes de refroidissement du réacteur 4

Pompes de refroidissement du réacteur 3

Pompes de refroidissement du réacteur 3

Pompes de refroidissement du réacteur 2  (vue de haut)

État des pompes de refroidissement du réacteur 2

Etat des pompes de refroidissement du reacteur 1

Vue aérienne de la centrale

La situation actuelle à l'intérieur de bâtiment d'entreposage de fûts

Construction sur l'unité 1 de structures d'acier pour la couverture des bâtiment réacteur terminée

Manifestation en Espagne du 01 et du 06 septembre 2011


Chiffres des accidents mortels de la route en Europe

Année 2009
Source : OCDE

    Allemagne : 310 806 morts pour plus de 81 millions d'habitants soit 0,0038%
             Italie : 210 000  "                       "    60                                         0,0035%
Royaume-Uni : 169 805                               59                                         0,0028%
        Espagne : 88 251                                 46                                         0,0019%
          France : 72 315                                 65                                         0,0011%
       Belgique : 48 827                                 11                                         0,0044%
      Pays-Bas : 6 927                                   17                                         0,0004%
       Norvège : 6 922                                  4,7                                         0,0001%
       Finlande : 6 414                                  5,3                                         0,0001%
   


et le champion du monde

Japon : 736 688 morts pour 127 millions d'habitants soit 0,0058%

Les banques, un empire incontrôlé

Source : Regards.fr 
La mondialisation financière a eu pour effet de créer des établissements de crédit colossaux, devenus intouchables, aliénés par la course au profit, mais protégés par les États. Face à l’hégémonie du lobbying bancaire, des contre-pouvoirs s’organisent.
 
Si les Indignés se mettaient à couper des têtes, à n’en pas douter, ils commenceraient par celles des banquiers. Dans la débâcle de l’automne 2008, on nous avait promis un sévère tour de vis, une grande « moralisation ». Trois ans plus tard, le bilan est indigent : les grandes banques restent intouchables. Il n’est que les folles fluctuations des « marchés  » qui continuent d’obséder les banquiers. Rétives à tout contrôle, les banques sont-elles devenues souveraines ?

Impossible de se passer des banques

La libéralisation financière a bouleversé le paysage bancaire  : « Aujourd’hui il n’y a plus de banque, analyse Dominique Plihon, économiste et président du conseil scientifique d’Attac. Avec la mondialisation financière, elles se sont internationalisées, concentrées, et sont devenues « des mastodontes », résume l’économiste, parmi lesquels s’affichent nos champions nationaux. » En outre, la concurrence des marchés financiers a privé les banques des gros épargnants et des grandes entreprises, leurs meilleurs clients, avec pour corrélat le déclin de leurs fonctions traditionnelles – collecte des dépôts et octroi de crédits –, au profit d’un redéploiement de leurs activités vers les domaines ouverts par la déréglementation. Crédits plus risqués, gestion de portefeuilles, prise de participations, assurances, innovations financières, etc. : les groupes bancaires offrent désormais l’intégralité des services financiers, «  d’autant plus en France, précise Dominique Plihon, où beaucoup d’investisseurs institutionnels ont été créés par les banques elles-mêmes  ».
Elles conservent néanmoins leur monopole d’accès à la monnaie de la Banque centrale, ce qui leur donne la capacité de créer la monnaie qu’elles prêtent. Ce privilège leur confère le rôle – et la responsabilité – d’arracher le pari de l’investissement, dépense colossale, au carcan de l’épargne disponible à un moment donné. Sans cette capacité de création monétaire par le crédit, le tunnel sous la Manche, par exemple, n’aurait jamais vu le jour. N’en déplaise à Cantona, impossible, donc, de se passer des banques. Mais, la déréglementation financière a rendu les banquiers fous et dangereux.
Sur le terrain de jeu de la finance globalisée, les acteurs courent après une rentabilité financière qui peut parfois atteindre les 40 %, bien plus que les perspectives qu’offre l’économie réelle. Et, privilège de banquier – vous en rêviez, Goldman Sachs l’a inventé –, les banques ont mis leur pouvoir de création monétaire au service d’une spéculation pour compte propre (par l’intermédiaire de filiales, ce qui, pour l’actionnaire, revient au même).

Le haut rendement, une idée fixe

Si bien que, aujourd’hui, la croissance du crédit accompagne davantage la progression de la « pompe à phynance », que celle de la production. Une privatisation de l’argent en quelque sorte. L’idée fixe de la finance, c’est le haut rendement ; et toujours plus que le concurrent, car l’enjeu réside dans le classement. Toujours plus risqué, donc. Malgré l’innovation de la titrisation censée dissoudre le risque par dissémination, les crises bancaires s’accélèrent donc, et s’aggravent. Mais, si un fonds spéculatif mal géré peut faire faillite – après tout, c’est le jeu capitaliste – les grandes banques se savent désormais too big to fail. Beaucoup sont notoirement systémiques  : si l’une s’effondre, les autres, fortement interconnectées, tombent avec et plombent l’économie mondiale. Les pouvoirs publics n’hésitent alors jamais à allonger les milliards nécessaires. La socialisation des pertes bancaires est une pratique aussi ancienne que la libéralisation financière : dès les années 1980, l’Etat américain y avait engouffré l’équivalent de 3,4 % de son PIB de 1990.
Chaque sauvetage fournit alors aux banques des capitaux peu chers, à l’affût de nouvelles rentabilités. Hier, les dettes souveraines, aujourd’hui, le rachat d’infrastructures publiques. Goldman Sachs a récemment indiqué son ambition de devenir un grand propriétaire des services publics privatisés en masse par les municipalités et les Etats américains pour se désendetter. Le monde privatisé par les banques : le voeu néolibéral exaucé par la « pression des marchés ». Et honorer la dette passe pour une injonction morale : il n’y a pas d’alternative. Alors que Bâle 2 avait lamentablement trébuché sur la crise des subprimes, le Comité de la Banque des règlements internationaux (dit de Bâle), chargé d’élaborer des recommandations de régulation bancaire, a produit l’an dernier un troisième volet de propositions (Bâle 3), censé prévenir une nouvelle crise. L’essentiel réside dans l’augmentation de la qualité et de la quantité des fonds propres des banques rapportée à leurs activités de marché et de crédits.

Régulation et moralisation vaines

Mais, ces mesures, encore en négociations internationales, semblent déjà vaines : nombre de professionnels les jugent très insuffisantes, et le calendrier d’adoption discuté (2019) laisse largement le temps de voir éclater une nouvelle crise. En outre, deux énormes failles demeurent dans l’effort de supervision : les filiales déréglementées (et horsbilan) des banques et les paradis fiscaux. Dans ce contexte, toute modification réglementaire incite seulement les banques à transférer leurs risques vers des filiales moins exposées aux régulateurs. Inutile également de compter sur une « moralisation » des acteurs, comme l’explique Frédéric Lordon  : « Les marchés financiers sont le lieu du profit hors norme. Et l’on voudrait que des capitalistes, dont la vocation existentielle est le profit, fassent la démonstration d’une chrétienne retenue ? » Attac propose de rendre traders et dirigeants des banques responsables des prises de risque excessives sur leurs biens personnels. Pour le lobby bancaire, l’idée est bien sûr saugrenue.

De la démocratie à la bancocratie

« Les banquiers ? Je les vois plus souvent que les syndicats  », confie Liêm Hoang Ngoc, député européen et secrétaire national adjoint en charge de l’économie du PS. Alors que 70 % des textes sur les banques viennent de l’Europe, le lobbying bancaire auprès des dirigeants européens est féroce. Et il a le bras long : le prochain gouverneur de la BCE, Mario Draghi, est un ancien de Goldman Sachs, et le « parrain » de la banque française, Michel Pébereau, est le conseiller officieux de Nicolas Sarkozy sur ces questions. Nos démocraties ont viré à la bancocratie.
Mais des contre-feux s’allument. A l’échelle européenne, la nouvelle organisation Finance Watch démarre cette automne son travail de contre-expertise auprès des décideurs européens (voir encadré ). Et en France, la campagne A nous les banques !, lancée par Attac et les Amis de la Terre, tente de contraindre les grandes banques à «  rendre des comptes sur les impacts économiques, sociaux et environnementaux de leurs comportements ». Les premiers résultats de leur enquête soulignent la « médiocrité » de la transparence des banques. Pire : deux d’entre-elles n’ont pas répondu, et c’est d’autant plus regrettable qu’il s’agit de deux grandes banques mutualistes – le Crédit Mutuel - CIC et Banque Populaire - Caisse d’Epargne – qui semblent alors se comporter comme des banques capitalistes.

Contrôle social du crédit

Face à la question bancaire, nombre d’analystes plaident pour une mise sous contrôle social du crédit. Pour Dominique Plihon, « des banques démocratiques permettraient une meilleure allocation du capital en faisant intervenir toutes les parties prenantes : usagers, salariés, Etats, collectivités locales, etc.  ». Plus qu’une nationalisation, il s’agirait d’une socialisation des banques, voire d’une « communalisation », terme qui a l’avantage d’« insister sur le commun : c’est essentiel pour les projets productifs et l’emploi  ». Une activité bancaire de proximité, encadrée par un relatif protectionnisme et interdite de paradis fiscaux, réduirait la concurrence et le risque et remettrait la création monétaire au service de la production.
A cet égard, la crise des dettes souveraines pourrait être plus utile qu’il n’y paraît : « Les banques ont encore construit quelque chose de tellement fragile que la probabilité d’une nouvelle crise financière est très forte. Si elle se produit, il faudra se battre, cette fois, pour nationaliser les banques », assène François Chesnais. Cet économiste, dans le sillage du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM) (voir encadré), appelle de ses voeux une mobilisation citoyenne pour dénoncer l’illégitimité des dettes souveraines et remettre les choses à l’endroit : sauvetage des peuples, et austérité pour les banques.
Par Amélie Jeammet

La dette : l’arnaque du siècle

Source : Regards.fr
En réponse à la dette, l’échiquier politique est presque unanime et la chanson est reprise en choeur par les médias : austérité. Et si le régime minceur et la soumission aux marchés n’était pas un passage obligatoire ?
Voici le nouvel horizon indépassable : la réduction de la dette et son corollaire, l’austérité. Matin, midi et soir, à la télé, dans les journaux, de Bruxelles à Paris, la rigueur s’impose avec la force de l’évidence. Le peuple n’a qu’à bien se tenir et comprendre que le salut passe par un régime minceur des budgets publics et une soumission aux marchés. Toute autre porte de sortie, aussitôt qualifiée d’irréaliste, non sérieuse, irresponsable, sera balayée d’un revers de la main. Fermer le ban.
La dette est devenue le pivot du débat public. L’espace de la politique s’en trouve considérablement réduit, étriqué, dépecé. D’ailleurs, Valérie Pécresse, ministre du Budget, ne s’en cache pas : elle a expliqué sur France Inter que, s’il faut inscrire dans le marbre européen l’objectif de réduction drastique des déficits, c’est pour éviter que ce dogme ne soit soumis aux aléas des « changements politiques », aux « décisions des parlements ». Vive la démocratie  ! La terreur qui s’installe avec le piège de la dette enferme dans un étroit carcan le champ des possibles. Il s’agit de poser les termes du débat de telle sorte qu’une seule solution émerge et s’impose. Hier, sur les retraites, c’est parce que le système courait à sa perte qu’il fallait baisser le niveau des pensions. Aujourd’hui, le consensus au sommet édicte une priorité et une feuille de route des politiques publiques : le désendettement, sésame de la bonne gestion. Les plans d’austérité qui en découlent sont l’occasion de franchir une étape vers la privatisation de la protection sociale et le démantèlement des services publics.
Comme à son habitude en matière de logique néo-libérale, l’Union européenne donne le la, en frappant haut et fort : la « règle d’or » qu’elle s’apprête à adopter vise à fédérer les Etats autour de l’objectif délirant et contraignant de l’équilibre budgétaire (zéro déficit). En France, pour revenir à l’équilibre à partir de la situation actuelle, la purge nécessaire serait de 110 milliards d’euros, soit 40 % des dépenses de l’Etat ! Qu’importe la cure de minceur des aides sociales, des emplois publics, etc., pourvu que soit préservé le triple A, qualifié par Alain Minc de « trésor national ».
L’essentiel, c’est de « rassurer les marchés ». Bercy s’est donc engagé à réduire ses déficits prévus de 5,7 % à 4,5 % du PIB en 2012 pour arriver au sacrosaint 3 % en 2013 ou 2014. Les travaux pratiques ont été lancés fin août, avec une série d’annonces asphyxiantes pour les budgets de l’Etat et des collectivités locales. D’un côté, une taxe symbolique provisoire sur les revenus du travail et du capital des plus riches qui devrait rapporter 200 millions par an. De l’autre, une augmentation des impôts indirects (TVA), une hausse des prix du tabac de 6 % ainsi qu’une augmentation des taxes sur l’alcool et les sodas. Au total, sur onze milliards de coupes budgétaires, les riches en donneront à peine 10 %, et encore à titre « exceptionnel  ». Les banques, en dépit des superprofits de près de 21 milliards réalisés l’an passé, et les grands groupes du CAC 40 peuvent dormir tranquille. Leur crise, le peuple doit la payer.

UMP et PS s’écharpent

UMP et PS s’écharpent non pas pour savoir s’il faut payer la dette, en posant la question de sa nature, de son volume et de son possible effacement — au moins partiel —, mais sur le caractère plus ou moins juste, plus ou moins brutal, de l’austérité jugée incontournable. Le PS avait inscrit dans son programme l’objectif de réduction des déficits de 3 % durant le mandat de 2012 à 2017. Sans crier gare, Hollande en tête, pour qui « la dette est l’ennemie de la France et de la gauche  », il s’est finalement moulé dans le calendrier de Sarkozy. Les difficultés boursières de l’été et la pression européenne sont passées par là : les socialistes ont flanché et ses principaux leaders ont avancé une nouvelle échéance pour atteindre les 3 % en 2014, voire 2013. La « papandréouisation » est en marche. Comme l’écrit Jean- Luc Mélenchon sur son blog, «  le ralliement surprise du PS au 3 % de déficit est consternant. Il apporte de l’eau au moulin du catastrophisme dominant qui sert surtout à alimenter le consentement à la politique d’austérité dont Nicolas Sarkozy a besoin. » Le leader du Front de gauche fait partie des voix dissonantes à gauche qui n’entendent pas plier au chantage de la dette. Isolé dans son parti, le socialiste Arnaud Montebourg semble, lui aussi, tenir bon, en dénonçant « la règle dure pour les peuples », « la victoire des marchés », « la saignée de Molière dont on meurt guéri  ». Pour lui, « le respect d’un déficit de 3 % en 2013, en France, (serait) intenable socialement (et) contre-productive, car il convient de soutenir et non d’étouffer la reprise de la croissance et des recettes fiscales associées » (lire l’entretien qu’il accordé à Regards). Chez les écolos, la candidate Eva Joly a également dénoncé l’objectif des 3 % car « l’austérité n’est pas une fatalité ». La campagne d’Attac (voir encadré) et les prises de position « d’économistes atterrés  » contribuent à ouvrir un front de résistance.

D’où vient la dette ?

Et pour cause… D’où vient cette dette ? La peur d’une banqueroute des budgets publics est-elle bien sérieuse ? Quelle alternative au dégraissage de nos dépenses, sans lesquelles le progrès humain et la justice sociale ne sont que de vains mots ? L’explosion des dépenses publiques est brandie par la pensée dominante comme la raison majeure du creusement des déficits. Les Etats seraient trop dispendieux. La réalité est toute autre : les dépenses sont restées globalement stables, avant la crise financière. La succession de réformes de l’impôt sur le revenu, puis les importants cadeaux fiscaux faits aux riches et aux grandes entreprises, constituent l’une des sources majeures de l’endettement. Le taux marginal d’imposition, c’est-à-dire de la tranche de revenus la plus élevée, était de 65 % il y a vingt ans ; il s’élève actuellement à 41 %. L’impôt sur les sociétés n’est pas progressif et comporte de nombreuses mesures dérogatoires qui profitent aux plus grandes entreprises. Ainsi, le taux implicite, réel, d’imposition est de 28 % pour les très petites entreprises, de 13 % pour celles qui emploient plus de 2 000 salariés et de seulement 8 % pour les entreprises du CAC 40. Le paquet fiscal de Sarkozy a également creusé les déficits et les inégalités sociales. Les baisses d’impôts cumulées depuis 2002 représentent aujourd’hui un manque à gagner annuel de 60 milliards ! Rien qu’avec cette somme, le service de la dette n’est plus un problème. Focaliser sur les dépenses permet d’évacuer la cause centrale de la dette qui se niche dans les recettes ayant subi de fortes baisses.
Par ailleurs, les Etats ont décidé d’emprunter sur les marchés financiers, et non auprès des banques centrales, pour éponger leur dette. Ils se sont mis sous l’emprise des de ces marchés, subissant les variations des taux d’intérêt. Avec la loi de 1973 en France, interdisant au Trésor public d’emprunter directement à la Banque de France à des taux faibles ou nuls, et l’indépendance de la Banque centrale européenne, nous nous sommes défaits des outils permettant de maîtriser la politique monétaire, ce qui rend les Etats dépendants des marchés financiers. Autrement dit, nous devons en partie nous serrer la ceinture pour payer les intérêts de la dette au privé, pour engraisser les rentiers.
Cette partie de la dette est-elle légitime ? Voilà une question qui ne saurait échapper au débat démocratique. Taxer à égalité les revenus du travail et du capital (aujourd’hui, le travail est taxé, en moyenne à 41 % ; les revenus du capital le sont à seulement 19 %) est une piste sérieuse et juste pour renflouer les caisses. Annuler au moins partiellement la dette doit être mis à l’ordre du jour. Construire une autre politique monétaire et combattre l’orientation néo-libérale de l’Europe sont indispensables pour dégager une issue favorable au plus grand nombre face aux méfaits de la crise financière.

Les banques française et les dettes des pays européens

Source: Blog de Paul Jorion (sociologue et anthropologue)
Une banque ne peut pas perdre chaque jour 10 % de sa valeur boursière indéfiniment. Elle peut bien sûr le faire davantage que dix jours, puisque 10 % d’une somme qui va diminuant représentent un chiffre de plus en plus faible, mais quand même…
J’évoquais le 6 mai 2008, la « drôle de crise »  au sein de laquelle nous étions. J’avais calqué l’expression sur celle de « drôle de guerre » dont on avait désigné la période qui devait s’écouler entre le 1er septembre 1939 et le 10 mai 1940, entre la déclaration de guerre de la France et de la Grande-Bretagne à l’Allemagne, et la réaction dévastatrice de cette dernière.
La « drôle de crise » de 2008 sépare la chute de Bear Stearns, la cinquième grande banque d’investissement de Wall Street, le 16 mars, de celle de Lehman Brothers, la quatrième, le 15 septembre de la même année. Hank Paulson, le Secrétaire au Trésor, le ministre des finances américain, avait déclaré qu’une opération du type du « sauvetage » de Bear Stearns (son rachat par JP Morgan Chase, la Federal Bank of New York prenant à son compte ses effets les plus pourris) ne pourrait être renouvelée, alors que les quatre autres étaient alignées comme au casse-pipe : dans l’ordre, Lehman Brothers, Merrill Lynch, Morgan Stanley et Goldman Sachs.
Pendant la « drôle de crise » de 2008, les baisses de 10% quotidiennes de la valeur des actions de ces banques furent nombreuses et j’en ai fait la chronique à l’époque. Mais l’issue était inéluctable. Lehman Brothers disparut, Merrill Lynch fut récupérée in extremis par son absorption dans Bank of America. Morgan Stanley et Goldman Sachs furent transformées – là aussi in extremis – en banques commerciales et mises sous perfusion le 28 octobre 2008 dans le cadre du plan TARP. Elles sont toujours parmi nous. Mais elles reviennent de loin.
BNP PARIBAS26,12 €-12,35%
SOCIETE GENERALE15,57 €-10,75%
CREDIT AGRICOLE4,83 €-10,64%

Quelle est la forme que prendra la perfusion pour la BNP, la Société Générale et le Crédit Agricole ? C’est la seule question qui se pose.