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dimanche 27 novembre 2011

2010 - 2020 La guerre est-elle notre avenir ?

Avis de Jacque Attali


Avis de Philippe Dessertine

De la crise à la guerre civile ? (France 24)


La prochaine guerre mondiale débutera en Iran 
(Le dessous des cartes)

 

Documentaire: City de Londres, la finance en eaux troubles



Pour éviter le krach ultime

Une interview de Pierre Larrouturou par Michel Visart  
Les remèdes appliqués aujourd’hui pour résoudre la crise nous conduisent droit dans le mur. « Pour éviter le krach ultime », c’est le titre de son dernier livre, l’économiste français Pierre Larrouturou demande aux dirigeants européens de changer radicalement leur fusil d’épaule. 


L’Europe va t-elle survivre à la crise ? (LCP)


Avec Henri Sterdyniack, Pierre Larrouturou, Noëlle Lenoir et Martine Billard.

Une agriculture sans irrigation, ni pesticide est-ce possible?

Jacky Dupéty nous explique une agriculture sans irrigation, ni pesticide.

samedi 12 novembre 2011

Explication de la mondalisation


Watch live streaming video from renovatio at livestream.com

Goldman Sachs:Les Nouveaux Maîtres du Monde

Réalisateur : Jean-Luc Leon
Comment Goldman Sachs, petite maison de courtage fondée en 1869 par un immigré allemand, est-elle devenue la banque d'affaires la plus puissante du monde ? Ce documentaire plonge au coeur de l'une des plus grandes institutions de Wall Street et lève le voile sur les méthodes de la finance mondiale. La première chose que l'on apprend chez Goldman Sachs c'est que l'on ne doit pas parler de Goldman Sachs. Les anciens ont peur. Les stagiaires se cachent. Depuis décembre 2006, les banquiers de Goldman Sachs savaient qu'une crise financière se préparait et en ont profité. Les Américains, eux, en ont subi les conséquences et commencent à se réveiller.




 Source : SpreadTheTruth.fr

Goldman Sachs est l’une des banques d’investissement parmi les plus anciennes et prestigieuses de la planète. Couramment appelée The Firm (”La Firme”) dans certains milieux financiers, Goldman a été créée en 1869 et son siège est situé dans le Financial District de Manhattan à New York. Goldman a des bureaux dans toutes les grandes places financières mondiales dont New York, Chicago, Zurich, Paris, Francfort, Londres, Hong Kong, Tokyo ou encore Shanghaï. Cette société est unanimement reconnue dans le monde entier grâce à ses conseils financiers avisés, auprès des plus grandes entreprises, des gouvernements les plus influents et des plus riches familles de la planète, ce qui fait d’elle un interlocuteur direct de la Fed. Son domaine de compétence va du conseil en fusion-acquisition à la gestion des fortunes de personnes influentes en passant par les contrats d’assurance-vie, les investissements de capitaux et le commerce de biens. Noter que Peter Sutherland qui est président de l’European Policy Centre, de Goldman Sachs International, de BP (British Petroleum), et aussi de la section Europe de la Commission Trilatérale, est également membre du comité de direction du groupe Bilderberg. Il est aussi directeur non exécutif de la Banque Royale d’Écosse. En Juillet 2009, Matt Taibbi, journaliste américain pour le magazine RollingStone, a écrit un article dénonçant les pratiques malveillantes de la banque Goldman Sachs. L’article original est diffusé sur le web. Matt Taibbi accuse la banque Goldman Sachs, coutumièrement appelée « la firme », de manipuler Wall Street depuis la Grande Dépression. Création et explosion de la bulle internet, du logement et des subprimes, des cours vertigineux du pétrole, le truquage des « plans de sauvetage » des administrations Bush et Obama, tout est décortiqué, de manière plutôt “salée”. L’article aurait fait pas mal de remous dans le milieu des tradeurs, et même au congrès américain. En effet, les liens entre les administrations Bush, Obama, et les dirigeants de cette célèbre banque sont très nombreux. De plus, « la firme » a bénéficié d’une aide gouvernementale pour rester à flot, payé donc par le contribuable (13 milliards de dollars), mais se permet de reverser 11,4 milliards de dollars de bonus à ses employés pour le premier semestre 2009 ! Taibbi explique également comment Goldman Sachs est déjà en train de spéculer sur le marché des émissions de carbone (valeur estimée à plus de 1 000 milliards de dollars), les prix étant garantis par le gouvernement . Selon Taibbi, « Goldman Sachs n’aura même pas besoin de tricher, car le jeu est déjà truqué ». Pour faire simple, les plus gros ne cessent de grossir, dans la plus complète indécence, quand les petits meurent. Il parît difficile de se battre contre une telle pieuvre mais connaître sa véritable nature et ses méthodes de fonctionnement représente déjà une étape importante. “Des actions internet à la hausse du pétrole, Goldman Sachs a donc organisé toutes les grandes manipulations des marchés depuis la Grande Dépression et s’apprête à recommencer“, écrit Matt Taibbi dans le magazine Rolling Stone. Cette banque qui symbolise à elle-seule l’emprise de Wall Street sur la société et la vie politique américaine est une gigantesque machine extrêmement sophistiquée, dit-il, qui a largement concouru à diriger la richesse utile accumulée par la société vers une série de bulles spéculatives dont elle a favorisé l’apparition et qui ont provoqué la ruine de millions de foyers américains, au seul profit de quelques investisseurs fortunés. Source : www.contreinfo.info Une fois encore, le célèbre Matt Taibbi ne fait pas donc pas de cadeaux aux acteurs du monde de la finance dans son nouvel article publié En Juillet 2009. L’une des questions sur lesquelles il se penche porte sur le fait que plusieurs anciens dirigeants de Goldman Sachs, notamment des anciens PDG, solidement installés dans notre administration, ont été ou sont actuellement directeurs de diverse agences des banques de la Réserve Fédérale partout dans le pays. Comme l’affirme Matt Taibbi: “ils sont partout” et en lisant son article, on comprend bien quelle bande de « Banksta Ganstas » (gangsters financiers) ces gens forment. Les conflits d’intérêts sont incroyables et le degré de manipulation du marché boursier est stupéfiant. Il est intéressant de souligner qu’après la publication de cet article, Goldman Sachs s’est immédiatement mis à employer l’expression : théories du complot, ce qui est exactement ce que leurs chers amis de la Réserve Fédérale disent toujours chaque fois que quelqu’un révèle des vérités à leur sujet. Cet article débouche sur une polémique qui a vu Goldman Sachs répliquer que les “affirmations de Taibbi ne sont qu’ « une compilation hystérique de la théorie du complot » et un porte-parole ajoute : « nous rejetons les affirmations selon lesquelles nous faisons gonfler les bulles et profitons des faillites, car nous ne sommes que trop conscients de l’importance que nous avons en tant que force du bien. » Réagissant à ces propos, M. Taibbi explique que: “La vision de Goldman est imposée par ses anciens dirigeants, qui travaillent au département du Trésor américain, à la Bourse de New York, à la Banque Mondiale et occupent de nombreux autres postes importants. De même, ses anciens employés animent les principales émissions de télévision. C’est leurs points de vue que le président va prendre en considération, s’ils le veulent. Quelques extraits de l’article : “La première chose à savoir au sujet de Goldman Sachs, c’est qu’elle est omniprésente. La banque d’investissement, la plus puissante au monde, est un grand vampire aux longues tentacules qui s’enfoncent avec acharnement dans ce qui sent l’odeur de l’argent”. “Toute tentative de décrire les activités des anciens hauts responsables de Goldman Sachs, qui occupent des postes influents, devient vite un exercice absurde et superflu, comme de dresser la liste de toute chose”. “Les dirigeants de Goldman Sachs se mettent au cœur de la bulle spéculative et effectuent des placements de titres dont ils savent pertinemment qu’ils n’ont aucune valeur : Ensuite ils extorquent d’importantes sommes d’argent aux couches moyennes et basses de la société avec l’aide d’un Etat corrompu et handicapé qui leur permet de manipuler les règles et les règlements à leur avantage en échange de quelques miettes que la banque accorde aux adeptes du clientélisme”. “Au bout du compte, lorsque la faillite s’installe, des millions de citoyens ordinaire sont fauchés et crèvent de faim, ils recommencent tout le processus, prétendant voler à notre secours, Ils nous accordent des prêts, assortis d’intérêt, en puisant dans notre propre argent”. “Ce faisant, ils se présentent comme des hommes sans cupidité, un groupe de mecs super rusés qui permettent à la machine de continuer à fonctionner. Depuis les années 1920, Ils se livrent exactement à ce genre de coups, et désormais, ils s’apprêtent à recommencer, en créant ce qui pourrait être, jusqu’à maintenant, la bulle la plus grande et la plus audacieuse“. Goldman Sachs s’en est mieux tirée que quiconque pendant la « Grande Dépression » qui touchaient les contribuables. (et c’est encore vrai en 2009 ou la banque enregistre des bénéfices records en pleine crise économique”) “Immédiatement après le plan de sauvetage d’AIG, le Secrétaire au Trésor, Paulson a annoncé la mise en place d’un plan de sauvetage fédéral pour le secteur financier. Ce plan, connu sous le nom de Troubled Asset Relief Program (Programme de sauvetage des actifs à risque, le fameux TARP), est doté de 700 milliards de dollars. Pour gérer les fonds affectés à ce programme, Paulson a nommé, Neel Kashkari, banquier inconnu de 35 ans travaillant pour Goldman Sachs. Afin de satisfaire aux conditions requises pour bénéficier des fonds affectés au programme de sauvetage, Goldman annonça qu’elle changerait son statut de banque d’investissement pour adopter celui de société ayant un portefeuille bancaire. En effet, cette décision lui permet non seulement d’avoir accès à 10 milliards de dollars dans les fonds TARP, mais également de bénéficier de tout un autre ensemble de financements publics moins visibles, en particulier, la possibilité de bénéficier des conditions d’escompte de la Réserve Fédérale. Avant fin mars, la Réserve Fédérale aura octroyé ou garanti au moins 8,7 trillions dans le cadre de nouveaux programmes de sauvetage. Une loi obscure permet à la Réserve Fédérale de bloquer la plupart des audits commandés par le Congrès. De ce fait, aussi bien les montants que les bénéficiaires de ces fonds demeurent totalement secrets.” Matt Taibbi exprime clairement la vérité concernant ces menteurs et escrocs du monde de la finance qui nous dépouillent sans vergogne chaque fois qu’ils en ont l’occasion et dans un cadre « parfaitement légal.»

Sarkozy donne le nucléaire à Alexandre Djouhri et au Qatar


Le 30 juin 2009, l'état décide d'augmenter le capital d'Areva et de réserver l'augmentation à trois investisseurs : Mitsubishi Heavy Industries (MHI), Kuwait Investment Authority (KIA) et Qatar Investment Authority (QIA) - l'Elysée marquant là une nouvelle fois son orientation pour les émirats et notamment celui du Qatar. Il est intéressant  de noter que QIA est conseillé par le crédit suisse, banque d'affaire dont les fonds souverain qatari est actionnaire de référence et dont le vice-président Europe est François Roussely.
 Dominique Strauss-Kahn et Ramzy Khiroun
Les différentes pièces du puzzles vont rapidement commencer à s’assembler. Un petit groupe de personnes a décidé, seul, de placer sous sa coupe la filière nucléaire française. A la manœuvre, Henri Proglio, Alexandre Djouhri, Claude Guéant, François Roussely, assisté de l'agence de stratégie et communication Euro RSCG appuyée par un nouveau et puissant personnage Ramzy Khiroun, conseiller spécial d'Arnaud Lagardère et ami de Dominique Strauss-Kahn. Meilleur relais politique de ce groupe : Jean-Louis Borloo, numéro deux du gouvernement, ministre de l'écologie et de l'énergie. Ses relation avec Henri Proglio sont intimes. Ils se donnent du "mon frère", Proglio a embauché la fille de Borloo à Veolia, à Hongkong. Le projet commun prend rapidement forme : Henri Proglio doit être nommé patron d'EDF au lieu et place de Pierre Gadonneix ; le nucléaire doit être ensuite  placé sous la dépendance d'EDF ; enfin, il faut faire éclater le géant Areva, séparer l'activité minière proprement dite (et donner aux qataris, qui en rêvent, la possibilité de devenir un actionnaire significatif) et laisser à EDF la possibilité de reprendre telle ou telle de ses branches (très rentables).
 Anne Lauvergeon et Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy a endossé à cent pour cent les vues du lobby, lequel irrite au plus haut point le premier ministre François Fillon, non seulement parce qu'il s'en prend sauvagement à Anne Lauvergeon, qu'il apprécie, mais aussi parce qu'il déteste l'irruption d'un personnage comme Alexandre Djouhri dans un dossier aussi stratégique et sensible que le nucléaire. l'analyse de la bataille sanglante autour d'AREVA, qui se termine le 16 juin 2011, par le licenciement d'Anne Lauvergeon, ce qui permet de voir ou en tout cas d'apercevoir l'équipe de ce lobby à l’œuvre.
Alexandre Djouhri organise un travail de sape contre Anne Lauvergeon et fonctionne en équipe avec son ami Yazid Sabeg, le commissaire à la diversité et à l'égalité des chances.

Yazid Sabeg a fait part, en novembre 2009, de son analyse à Claude Guéant. Tout en se positionnant comme le remplaçant potentiel d'Anne Lauvergeon , il envois, le 8 mars 2010, une note à Nicolas Sarkozy insistant sur l’inefficacité du modèle intégré d'Areva, sur les erreurs du groupe et sur la nécessité de reconstituer une équipe de France en faisant éclater Areva.
Le 19 mars, le site Mediapart annonce la nomination de Yazid Sabeg au poste d'Anne Lauvergeon : la nomination serait faite à la mi-avril. Mi-juin 2010, le rapport Roussely intitulé "Avenir de la filière française du nucléaire civil" est classé secret défense. Son contenu est explosif. La camarilla autour de M. Alexandre y expose toutes ses thèses. Entre autres perles, il y est dit grosso modo que l'autorité de sûreté française est allée trop loin : qu'il faut revenir sur le exigences de sûreté concernant les nouveaux réacteurs ; que l'EPR est beaucoup trop sûr ; qu'il faut revenir à des réacteurs plus rustiques, moins chers, qui seront compétitifs face aux réacteurs produits par les chinois !
L'objectif du lobby affairo-nucléaire, outre les satisfactions d'ego, semble bien être de mettre la main sur le géant du nucléaire.
Avec 9 milliards d'euros de chiffre d'affaire annuel, dont 75% à l'exportation, assurément Areva pourrait se muet en l'un des plus gros producteurs de commissions potentielles au cours des prochaines années.
Gageons que la campagne électoral de Nicolas Sarkozy aura un arrière goût de pétrole.

vendredi 11 novembre 2011

Alexandre Djouhri – L’énigmatique


Il est un intime de Dominique de Villepin, mais compte aussi de solides appuis à l'Elysée et dans la police. Comment le gamin de banlieue, devenu un financier flamboyant, s'est-il ouvert presque tous les cercles du pouvoir? Son itinéraire ne cesse de fasciner ou d'inquiéter. 


Nous nous promenons entre des ombres, ombres nous-mêmes pour les autres et pour nous." Alexandre Djouhri a fait sienne la maxime de Diderot : à 52 ans, alors que La République des mallettes (Fayard), livre réquisitoire du journaliste Pierre Péan, le propulse en pleine lumière, l'homme d'affaires demeure à bien des égards une énigme. Inconnu du grand public, intime du pouvoir chiraquien puis sarkozyste, il croise depuis vingt-cinq ans dans les eaux des lucratifs contrats internationaux, là où l'argent réconcilie affaires et politique. Il impose - parfois avec fracas - sa mise impeccable et son visage en lame de couteau au bar des palaces ou dans des aéroports de fortune. Toujours là où il faut être vu, jamais où on l'attend.  
Résidant en Suisse, Alexandre Djouhri puise dans son carnet d'adresses pour proposer aux groupes industriels français des partenariats dans l'aéronautique, le recyclage des eaux usées (en 1990, il entre à Vivendi Environnement, devenu Veolia.) et même, désormais, le nucléaire. Il est présenté comme « l'homme sans qui son PDG Henri Proglio n'est rien ».Henri Proglio confiait que son amitié avec Djouhri remontait "à plus de dix ans" et refusait d’infirmer la rumeur persistante selon laquelle l’intermédiaire serait détenteur d’une importante participation dans Véolia (dont Proglio fut le PDG) tout en précisant : "Veolia est une belle entreprise. Beaucoup d'observateurs recommandent d'y investir."
Ses terrains de chasse de prédilection - hier, l'Afrique, le Moyen-Orient et la Libye - s'élargissent aujourd'hui à la Russie et à la Chine. A Londres, le siège d'une de ses sociétés, Adenergy Limited, se situe dans un appartement qu'il loue dans un luxueux immeuble du quartier de Knightsbridge. Mais ses véritables bureaux sont ailleurs : dans les palaces, comme le Ritz ou le Crillon, à Paris, où il régale ses convives à coups de Château Latour, à près de 3 000 euros la bouteille.

Une plaie ouverte dans la démocratie ?

"Djouhri ? Une balle entre les deux yeux !" cinglait Nicolas Sarkozy, il y a encore quelques années, voyant en lui un possible financier occulte du clan Chirac. Depuis 2006, le banni est revenu en grâce. Il a séduit Claude Guéant, en faisant profiter Paris de ses contacts à Tripoli. Il s'est imposé à l'Elysée sans pour autant cesser de fréquenter l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin, qu'il surnomme "le Poète", sur les pistes de Megève et à Monaco. 
Ses amis décrivent une sorte de corsaire attachant, négociant au mieux de ses intérêts, mais toujours "soucieux de porter haut les couleurs de la France". Ses détracteurs brossent le portrait d'un flibustier sans foi ni loi, ensorcelant les puissants afin d'en faire ses obligés. Une plaie ouverte dans la démocratie ? Dans son livre, Pierre Péan lui prête cette phrase pleine de pragmatisme à défaut de poésie : "Je les tiens tous par les couilles !" Dans les milieux d'affaires internationaux, pareil style détonne. Ses manières jurent avec celles de son principal concurrent, et ennemi, le Franco-Libanais Ziad Takieddine. Ce dernier est issu d'une famille de la bourgeoisie druze. Alexandre Djouhri, lui, s'est fait une place au soleil, à travers la grisaille de la banlieue nord de Paris.  
Originaire de Kabylie, en Algérie, sa famille, s'installe à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), puis à Sarcelles (Val-d'Oise), alors que les blocs de béton commencent à coloniser les champs. Les parents ont choisi d'appeler leur fils "Ahmed", mais, dès l'adolescence, celui-ci préfère "Alexandre", en référence, d'après ses copains de l'époque, à Alexandre le Grand... "Alex a grandi parmi cinq frères et cinq soeurs", se souvient l'un de ses amis. Son ascenseur social comptera quatre étages, le "show-biz", les milieux diplomatiques, les services de renseignement, avant la reconnaissance suprême : l'accession aux cercles de pouvoir, industriels et politiques. Lorsque la machinerie menace de se bloquer, l'impatient peut compter sur la franc-maçonnerie, utilisée comme un escalier de service.


Blessé dans le dos par une balle de 11.43


Au milieu des années 1980, Alexandre Djouhri fréquente les discothèques branchées de la capitale. Il range sa BMW aux sièges de cuir blanc ou ses motos devant l'Apocalypse ou le Beaugrenelle, très en vogue dans le milieu. Il se lie avec Anthony Delon, fils de la star, fasciné par les voyous et leurs amitiés viriles. Ensemble, ils ont l'idée de lancer la marque de vêtements Anthony Delon, ce qui aiguise les appétits. La brigade criminelle y voit l'origine d'une série de règlements de comptes, commis entre 1985 et 1989, en région parisienne. 
Le soir du 4 avril 1986, alors qu'il quitte un atelier de confection, "Alex" est blessé dans le dos par une balle de 11.43. Le test de poudre effectué sur ses mains semble démontrer qu'il a riposté à coups de 9 mm... Alexandre Djouhri, lui, conteste avoir tiré. Il n'a d'ailleurs jamais été poursuivi pour des affaires de banditisme. Trois ans plus tard, les inspecteurs de la PJ, qui ont placé la petite bande sur écoutes, le surprennent en pleine conversation avec... le grand patron de la police, François Roussely, aujourd'hui vice-président du Crédit suisse en Europe. "Ils échangeaient des banalités sans lien avec le dossier, mais ce coup de téléphone montrait déjà la proximité d'Alex avec le pouvoir", analyse un enquêteur. 
Cette page, Alexandre Djouhri voudrait l'effacer. Il est vrai qu'il a rompu, d'un coup, avec ses relations de jeunesse, devenues encombrantes. Et lorsqu'on évoque cette période de sa vie, il fustige une attaque raciste.
Ainsi Bernard Squarcini, patron de la DCRI, a admis avoir délivré en 2005 une attestation de moralité pour Djouhri pour le dédouaner de toute responsabilité dans une affaire de règlement de comptes remontant à 1986. Le grand flic expliquait de plus avoir organisé, en 2006 dans les salons de l’hôtel Bristol, une "réconciliation" entre l’intermédiaire et Nicolas Sarkozy : "Il fallait lever le malentendu [entre Djouhri et Sarkozy ].
Djouhri sert notre pays et le bleu-blanc-rouge. Bien sûr, il fait des affaires pour lui, mais il en fait profiter le drapeau… Claude Guéant a été surpris et émerveillé par son relationnel.
Aujourd'hui, à l'international, soit on se repose sur Kouchner [à l’époque ministre des affaires étrangères], soit on veut aller droit au but et prendre un circuit court... ".

 
Il lance l'Agence de presse euro-arabe

Plus haut, plus loin : les années 1990 sont celles de l'envol. En discothèque, le jeune homme sympathise avec Fara M'Bow, fils du directeur général de l'Unesco, à Paris. Ses relations lui ouvrent les portes de l'international, notamment en Afrique noire et au Maghreb. Dès lors, Alexandre Djouhri étoffe son carnet d'adresses, lançant l'Agence de presse euro-arabe. Il fréquente aussi Souha Arafat, épouse du chef de l'OLP, et tente de s'implanter en Algérie. "En 2006, lors de l'hospitalisation du président Bouteflika à Paris, Alexandre s'est plié en quatre pour lui rendre le séjour agréable", se souvient l'un de ses associés en affaires.


"Il s'efforce de pénétrer l'intimité de ses maîtres"

Un tel activisme attire rapidement l'attention des services de renseignement (RG, DST, DGSE). Alexandre Djouhri devient l'ami de plusieurs policiers corses, dont François Casanova, sans doute l'un des meilleurs limiers des RG. Par son entremise, il se fait présenter son supérieur, le commissaire Bernard Squarcini, spécialiste de la lutte antiterroriste. En 1996, quand la mairie de Bordeaux (Gironde) est visée par un attentat du FLNC, ce haut responsable policier est sur le point d'être évincé, car Matignon lui reproche de n'avoir pas su empêcher l'attaque. Djouhri se démène alors pour convaincre son ami Maurice Gourdault-Montagne, directeur du cabinet du Premier ministre, du professionnalisme de Squarcini. Le couperet est passé si près que ce dernier saura s'en souvenir. Dix ans plus tard, il permet d'aplanir le différend entre Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et Alexandre Djouhri, taxé de chiraquisme : l'armistice est signé, en 2006, lors d'un déjeuner de réconciliation à l'hôtel Bristol, à deux pas de la place Beauvau. 
Dans le jeu politique et industriel, Alexandre Djouhri aurait pu ne rester qu'une simple marionnette. "Mais, chaque fois, il s'efforce de pénétrer l'intimité de ses maîtres", avance Pierre Péan. Son entrée dans le monde du CAC40 marque l'ultime étape de son ascension. Son arrivée chez Vivendi Environnement (aujourd'hui Veolia), au début des années 2000, suscite une vive controverse. Malgré les mises en garde, et la fuite opportune de rapports de police, Alexandre Djouhri devient un proche conseiller du principal dirigeant de l'entreprise à l'époque, Henri Proglio. Considéré comme intouchable, "M. Alexandre" s'attache alors à "dézinguer" un à un ses ennemis au sein de la société. Sa force ? Rester lui-même. Conserver ce côté "canaille" qui bluffe et distrait les puissants. "Il les fait rêver. Il offre un appel d'air à ces gens entourés de conseillers compassés", souligne un homme d'affaires qui l'observe depuis des années.  
Cette énergie est parfois difficile à canaliser : en novembre 2009, Alexandre Djouhri est condamné par le tribunal de police de Paris pour avoir rossé un concurrent dans une chambre de l'hôtel George-V. Henri Proglio lui-même, devenu entre-temps PDG d'EDF, semble prendre ses distances. A Pierre Péan le grand patron a avoué apprécier le côté "marrant, hors normes et assez séducteur" du bonhomme, mais confie qu'il a "mal évolué dans les dernières années". Alexandre Djouhri, lui, fustige des "rumeurs fantaisistes et malveillantes" colportées dans La République des mallettes, lui prêtant un pouvoir et une influence qu'il n'a "jamais eus". De ce personnage de roman, difficile de brosser un portrait nuancé, tant il déploie d'énergie à se faire aimer. Et d'application à se faire détester.

Alexandre Djouhri n'a pas toujours eu que des amis à l'Elysée. Ainsi, il s'est opposé à l'ex-conseiller pour la justice de Nicolas Sarkozy, Patrick Ouart. Celui-ci affirme même avoir été informé de menaces proférées à son encontre, en 2009, devant témoins, par l'homme d'affaires. Ce jour-là, "Alex" Djouhri aurait lancé : "Avec son format, une balle ne peut pas le rater !"  
L'Express a fait état de l'incident le 11 mars 2010. Contestant avoir tenu de tels propos, Alexandre Djouhri a intenté des poursuites en diffamation contre l'hebdomadaire, réclamant 850 000 euros. Lors de l'audience, L'Express a produit une attestation de Patrick Ouart confirmant ses informations. Selon lui, "deux personnes dignes de foi" lui avaient rapporté les "vifs reproches et menaces" d'Alexandre Djouhri. Hasard du calendrier, le jugement est attendu le 14 septembre, le jour de la sortie du livre de Pierre Péan, qui revient sur l'épisode. 
Le différend a pour toile de fond le dossier de l'Angolagate, une affaire de vente d'armes à destination de Luanda. En octobre 2009, des intermédiaires, soupçonnés d'avoir touché de substantielles commissions, attendent avec anxiété le jugement du tribunal correctionnel de Paris. Parmi eux, l'homme d'affaires Pierre Falcone, protégé de l'Angola. 
Selon plusieurs sources concordantes, Alexandre Djouhri se fait alors le "messager" du président angolais Dos Santos, qui souhaite obtenir la relaxe de Falcone. L'intervention du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, est sollicitée. Dans ces conditions, Pierre Falcone et son entourage sont persuadés de bénéficier de la clémence des juges. Pourtant, à leur grande surprise, le prévenu écope de six ans de prison et est arrêté à l'audience, le 27 octobre 2009. Alexandre Djouhri aurait imputé la responsabilité de cette sanction au conseiller justice de l'Elysée, Patrick Ouart.  
En appel, à la fin d'avril 2011, la peine de Pierre Falcone a été réduite à trente mois d'emprisonnement ferme.  
E. P. et J.-M. P.

mercredi 9 novembre 2011

La carte du monde des dettes d'État

relégués en fond de classe. Pour ces derniers, le redressement pourrait durer dix ans.


1991-2011. En l'espace de vingt ans, les mauvais élèves sont devenus les modèles d'aujourd'hui. En 1991, les pays «en voie de développement» (on ne les appelait pas encore les «émergents») sont endettés. Les pays occidentaux leur font la leçon et leur impose la bonne gestion de leurs comptes via la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.
Aujourd'hui, les rôles sont inversés: Européens et Américains se font tancer par les puissances émergentes, Brésil et Chine en tête. Deux chiffres pour saisir l'écart actuel entre les finances publiques de ces deux grands groupes de pays : en 2010, la dette des États occidentaux était plus élevée de deux tiers de celle des émergents (70% contre 45%), d'après une étude Moody's.

Les émergents reviennent de loin

«L'essentiel des pays qui se trouvaient à l'épicentre des crises précédentes (Mexique en 1994, pays asiatiques et Russie en 1998, Brésil et Argentine début 2000, NDLR), sont désormais sortis hors de la zone dangereuse en matière de finances publiques», expliquent les économistes Daniel Cohen et Cécile Valadier dans une étude récente. Un exemple : l'Indonésie, frappée par la crise asiatique à la fin des années 1990, traînait une dette publique représentant 95% de son produit intérieur brut (PIB) en 2000. Aujourd'hui, elle se limite à 27%.
Les pays émergents reviennent donc de loin. «Pendant la dernière décennie, et spécialement entre 2003 et 2008, les pays émergents se sont désendettés, note Jean-Louis Martin, économiste chez Crédit agricole. Cette évolution contraste avec celle des pays développés, où la dette a stagné par rapport au PIB, avant de s'envoler depuis trois ans.»
Deux principaux facteurs expliquent la bonne santé des émergents aujourd'hui. D'abord, ils ont amélioré leur discipline budgétaire au tournant des années 1990-2000 sur les conseils de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Ils ont également profité d'une croissance beaucoup plus forte que les pays développés, ce qui a contribué à réduire leur dette (grâce à plus de recettes fiscales notamment). Le Pérou a par exemple connu une croissance de 5,5% sur la dernière décennie. En outre, 29 pays ont bénéficié de l'effacement de leur dette par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Cette dernière politique a beaucoup profité aux États africains entre 1994 et 2009.

Explosion des dettes

En revanche, les pays occidentaux n'ont pas connu de très forte croissance et n'ont pas non plus, pour certains, appliqué une discipline budgétaire à toute épreuve. La plupart ont abordé la crise avec des finances publiques déjà mal en point. Résultat, les pays qui connaissent le plus de problèmes d'endettement* ont vu leur ratio de dette sur PIB exploser de 134% depuis le début de la crise, ont calculé les économistes américains Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff.
Selon leurs travaux effectués sur les pays émergents ces vingt dernières années, il faut sept ans à un État pour assainir ses comptes. Ils prédisent, pour les pays occidentaux en difficulté, une douloureuse «décennie de la dette» jusqu'en 2017, au moins.

* États-Unis, Royaume-Uni, Irlande, Islande, Portugal, Espagne, Grèce

samedi 5 novembre 2011

Fausse alerte à Fukushima ?

Reacteur-2 La détection de Xenon-135 a fait croire à une réaction en chaîne dans le réacteur N°2 de Fukushima Dai-ichi. C'est du moins ce qu'annonçait l'opérateur TEPCo jeudi, déclenchant une série d'annonces plus ou moins fantaisistes sur un accident de criticité - une réaction en chaîne incontrôlée.
Puis une analyse plus précise des quantités mesurées a permis d'identifier l'origine de ce Xénon. Il aurait pu provenir de la fission d'uranium, ce qui se produit en situation normale d'exploitation d'un réacteur nucléaire dans le cadre de la réaction en chaîne contrôlée. C'est d'ailleurs l'un des gaz émis en très grandes quantités lors de l'accident, en mars dernier. Comme les ingénieurs ont suspecté une telle réaction, ils ont injecté de l'eau chargée en bore dans le réacteur, le bore absorbant les neutrons, il est utilisé pour stopper une réaction en chaîne (voir le schéma ci-dessous).
Toutefois, il ne s'agissait pas de cela, annonce désormais la TEPCo. Le xénon mesuré provenait de la désintégration radioactive spontanée d'atomes de curium-242 et 244, des produits des réactions nucléaires qui se retrouvent dans les combustibles usés. Ces désintégrations spontanées surviennent statistiquement Shemafissionsans avoir besoin d'une réaction en chaîne mais produisent beaucoup moins de xénon qu'une reprise de réaction en chaîne dans les conditions actuelle du coeur détruit. C'est la mesure des quantités de xénon, très petites, qui a permis d'éliminer l'hypothèse de la réaction en chaîne expliquée sur le schéma ci-contre.
Le dernier bilan de la surveillance médicale par anthropogammamétrie des ingénieurs, techniciens et ouvriers qui interviennent sur la centrale nucléaire dévastée montre que depuis l'accident 14.800 travailleurs se sont rendus au moins une fois sur le site (le bilan de septembre ne comptait que 10.700 travailleurs surveillés). Ce chiffre montre l'ampleur du chantier en cours qui se poursuit en particulier pour le traitement des eaux contaminées et la diminution des températures enregistrées sur les cuves (RPV) des réacteurs, inférieures désormais à 78°C au bas (lire ici une note qui présente les enjeux de ce chantier).
Parmi ces 14.800 travailleurs, 99 ont reçu une dose de radioactivité supérieure à 100 millisieverts dont 77 entre 100 et 150 mSv, 14 entre 150-200mSv,  2 entre  200-250mSv,  et six à plus de 250mSv entre 309 et 678mSv. La limite autorisée par le gouvernement sur le chantier est de 250 mSv.
Sondage japonAssez curieusement, un sondage publié par la chaîne de télévision NHK affirme que 24% des Japonais interrogés veulent un arrêt définitif de toutes les centrales nucléaires du pays, 42% exigeant seulement une réduction de leur nombre. C'est un résultat assez surprenant.
► Par ailleurs, l'IRSN a publié une analyse révisant la quantité de matériaux radioactifs déversés dans l'océan. En voici le résumé que l'Institut publie sur son site (le document complet est ici) :
«Une forte contamination radioactive du milieu marin s’est produite après l’accident survenu dans la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi le 11 mars 2011. Elle a eu pour principale origine le déversement direct d’eaux contaminées depuis la centrale, qui a duré environ jusqu’au 8 avril, et dans une moindre mesure, les retombées dans l’océan d’une partie des radionucléides rejetés dans l’atmosphère entre le 12 et le 22 mars.
A proximité immédiate de la centrale, les concentrations dans l’eau de mer ont atteint fin mars et début Cesium océan IRSN avril jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de becquerels par litre (Bq/L) pour les césiums 134 et 137 et même dépassé 100 000 Bq/L pour l’iode 131. L’iode 131 a rapidement diminué en raison de sa période radioactive courte (8 j) et les résultats de mesure sont passés sous la limite de détection fin mai. Les concentrations en césiums 137 et 134 ont commencé à décroitre dans cette zone à partir du 11 avril et, depuis mi-juillet, sont passées en dessous des limites de détection (5 Bq/L) des techniques de mesure utilisées pour la surveillance.
En interprétant les résultats de mesure de césium 137 dans l’eau de mer, l’IRSN a actualisé son estimation de la quantité totale de césium 137 rejeté directement en mer du 21 mars jusqu’à mi-juillet. La valeur ainsi obtenue est de 27.10 puissance 15 Bq, la majorité (82 %) ayant été rejetée avant le 8 avril. Ce rejet radioactif en mer représente le plus important apport ponctuel de radionucléides artificiels pour le milieu marin jamais observé. (le graphique ci-dessus est tiré du rapport complet).
Toutefois, la localisation du site de Fukushima a permis une dispersion des radionucléides exceptionnelle, avec un des courants les plus importants du globe qui a éloigné les eaux contaminées vers le large dans l'océan Pacifique. Ainsi, les résultats de mesure obtenus dans l'eau de mer et les sédiments côtiers laissent supposer que les conséquences de l'accident, en termes de radioprotection, deviendraient faibles pour les espèces pélagiques à partir de l'automne 2011 (concentrations faibles dans l'eau de mer et stockage sédimentaire limité).
Cependant, une pollution significative de l’eau de mer sur le littoral proche de la centrale accidentée pourrait persister dans le temps, à cause des apports continus de substances radioactives transportées vers la mer par le ruissellement des eaux de surface sur des sols contaminés. De plus, certaines zones du littoral, non encore identifiées, pourraient montrer des conditions de dilution ou de sédimentation moins favorables que celles observées jusqu’à présent. Enfin, la présence éventuelle d’autres radionucléides persistants, comme le strontium 90 ou le plutonium, n’a pas été suffisamment caractérisée par des mesures.
Les résultats de mesure récents montrent la persistance d’une contamination des espèces marines (poissons principalement) pêchées sur les côtes de la préfecture de Fukushima. Les organismes benthiques et filtreurs ainsi que les poissons au sommet de la chaine alimentaire sont, dans la durée, les plus sensibles à la pollution au césium. Il est donc justifié de poursuivre une surveillance des espèces marines prélevées dans les eaux côtières de Fukushima.

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Deux agents de police tiennent une femme pendant les affrontements à Rome, samedi, le 15 octobre, 2011. La police italienne a tiré du gaz lacrymogène et des canons à eau contre les manifestants à Rome
      

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Les agents de police russes retiennent une manifestante dans le centre ville Moscou, Russie, lundi, le 24 octobre 2011. (Ivan Sekretarev)

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Jeudi 8 septembre 2011, une manifestante, fait le signe la victoire lors d'une manifestation à Sanaa, Yémen

Manifeste des indignés espagnol


Nous sommes des per­son­nes cou­ran­tes et ordi­nai­res. Nous sommes comme toi : des gens qui se lèvent tous les matins pour étudier, pour tra­vailler ou pour cher­cher un boulot, des gens qui ont famille et amis. Des gens qui tra­vaillent dur tous les jours pour vivre et donner un futur meilleur à celles et ceux qui les entou­rent.
Parmi nous, cer­tain-e-s se consi­dè­rent plus pro­gres­sis­tes, d’autres plus conser­va­teurs. Quelques un-e-s croyants, d’autres pas du tout. Quelques un-e-s ont des idéo­lo­gies très défi­nies, d’autres se consi­dè­rent apo­li­ti­ques. Mais nous sommes tous très préoc­cupé-e-s et indi­gné-es par la situa­tion poli­ti­que, économique et sociale autour de nous. Par la cor­rup­tion des poli­ti­ciens, entre­pre­neurs, ban­quiers, ... . Par le manque de défense des hommes et femmes de la rue.
Cette situa­tion nous fait du mal quo­ti­dien­ne­ment ; mais, tous ensem­ble, nous pou­vons la ren­ver­ser. Le moment est venu de nous mettre au tra­vail, le moment de bâtir entre tous une société meilleure. Dans ce but, nous sou­te­nons fer­me­ment les affir­ma­tions sui­van­tes :
  • L’égalité, le progrès, la solidarité, le libre accès à la culture, le développement écologique durable, le bien-être et le bonheur des personnes doivent être les priorités de chaque société avancée.
  • des droits basiques doivent être garantis au sein de ces sociétés : le droit au logement, au travail, à la culture, à la santé, à l’éducation, à la participation, au libre développement personnel et le droit à la consommation des biens nécessaires pour une vie saine et heureuse.
  • Le fonctionnement actuel de notre système politique et gouvernemental ne répond pas à ces priorités et il devient un obstacle pour le progrès de l’humanité.
  • La démocratie part du peuple, par conséquent le gouvernement doit appartenir au peuple. Cependant, dans ce pays, la plupart de la classe politique ne nous écoute même pas. Ses fonctions devraient être de porter nos voix aux institutions, en facilitant la participation politique des citoyens grâce à des voies directes de démocratie et aussi, procurant le plus de bienfait possible à la majorité de la société, et pas celle de s’enrichir et de prospérer à nos dépens, en suivant les ordres des pouvoirs économiques et en s’accrochant au pouvoir grâce à une dictature partitocratique menée par les sigles inamovibles du PPSOE [1].
  • La soif de pouvoir et son accumulation entre les mains de quelques-uns crée inégalités, crispations et injustices, ce qui mène à la violence, que nous refusons. Le modèle économique en vigueur, obsolète et antinaturel, coince le système social dans une spirale, qui se consomme par elle-même, enrichissant une minorité et le reste tombant dans la pauvreté. Jusqu’au malaise.
  • La volonté et le but du système est l’accumulation d’argent, tout en la plaçant au-dessus de l’efficience et le bien-être de la société ; gaspillant nos ressources, détruisant la planète, générant du chômage et des consommateurs malheureux.
  • Nous, citoyens, faisons parti de l’engrenage d’une machine destinée à enrichir cette minorité qui ne connait même pas nos besoins. Nous sommes anonymes, mais, sans nous, rien de cela n’existerait, car nous faisons bouger le monde.
  • Si, en tant que société nous apprenons à ne pas confier notre avenir à une abstraite rentabilité économique qui ne tourne jamais à notre avantage, nous pourrons effacer les abus et les manques que nous endurons tous. Nous avons besoin d’une révolution éthique. On a placé l’argent au-dessus de l’Etre Humain, alors qu’il faut le mettre à notre service. Nous sommes des personnes, pas des produits du marché. Je ne suis pas que ce que j’achète, pourquoi je l’achète ou à qui je l’achète.
A la vue de cela, je suis indi­gné/e
Je crois que je peux le chan­ger.
Je crois que je peux aider.
Je sais que, tous ensem­ble, on le peut.
Sors avec nous. C’est ton droit.

[1] Addition de PP et de PSOE, les deux partis de droite et gauche qui alternent au pouvoir.

Les indignés à la défense

Affaire Madoff : près d'un milliard de dollars réclamé à BNP Paribas

Le liquidateur Irving Picard, chargé de récupérer des fonds pour les victimes de l'escroc Bernard Madoff, a porté plainte contre la banque française BNP Paribas, l'accusant de receler 975,46 millions de dollars placés par le fonds rabatteur Harley International, basé aux îles Caïmans.

Selon la plainte, datée de jeudi 3 novembre, "Harley a reçu de l'argent" du fonds créé par Bernard Madoff. "Une partie ou la totalité de ces transferts initiaux a été ensuite transférée directement ou indirectement à l'accusé BNP Paribas Arbitrage", précise la plainte. Dans sa plainte, le liquidateur Irving Picard précise que dans une décision du 10 novembre 2010, le tribunal des faillites a ordonné au fonds Harley de reverser 1,07 milliard de dollars. Toutefois "le liquidateur n'a recouvré aucun fonds résultant de ce jugement". "Le liquidateur poursuit son enquête", a-t-il précisé, se réservant le droit de compléter ses accusations.
Bernard Madoff a été condamné en 2009 à cent cinquante ans de prison pour son escroquerie, estimée entre 23 et plus de 65 milliards de dollars, selon que l'on compte ou pas les intérêts. Son escroquerie, consistant à piocher dans les finances de ses nouveaux clients pour rétribuer ou rembourser les clients plus anciens, avait éclaté en décembre 2008, lorsque avec la crise un nombre croissant d'investisseurs avaient demandé à récupérer leur dû.
Depuis lors, M. Picard multiplie les procédures en justice pour tenter de récupérer des fonds au bénéfice des victimes, auprès notamment de diverses institutions financières. Il avait annoncé le mois dernier qu'il était en mesure de distribuer de premiers remboursements aux investisseurs floués, pour un total de 312 millions de dollars. La justice américaine avait approuvé en juillet un premier versement de 272 millions de dollars. Le liquidateur ayant soldé des contentieux entre-temps, le montant disponible pour les plaintes liées à quelque 1 230 comptes était en octobre de 312 millions de dollars.
L'administrateur judiciaire a jusqu'à présent recueilli quelque 8,7 milliards de dollars, soit la moitié des 17,3 milliards de dollars perdus par les victimes ayant déposé plainte auprès du liquidateur.