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jeudi 30 juin 2011

Balladur 95 : 23 millions de francs suspects

Le financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995 apparaît de plus en plus suspect aux yeux des juges d'instruction Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke, qui enquêtent sur le volet financier de l'affaire de Karachi. Mais les dernières révélations du Monde semblent privilégier la piste des fonds secrets, plutôt que celle de rétrocommissions liées aux ventes d'armes.

Alors qu'on savait déjà que l'ancien Premier ministre avait du mal à justifier l'origine d'un versement de 10,25 millions de francs (1,26 million d'euros) en liquide sur son compte de campagne, Le Monde indique que les sommes litigieuses se montent en fait à "23,6 millions de francs (l'équivalent aujourd'hui de 3 millions d'euros), dont 20 millions en espèces".

10,25 millions ont failli empêcher Balladur de voir ses comptes de campagne validés par le Conseil constitutionnel. S'y ajoutent notamment 2,7 millions censés correspondre à des "collectes d'espèces", 1,4 million qui serait justifié par des remboursements de voyage en train de sympathisants, et 1,6 million par un hypothétique règlement de repas par des militants. La société chargée de la sécurité des meetings aurait aussi été payée en liquide, pour plus de 5 millions de francs.

La piste des fonds secrets ?

Tous ces versements ont été faits en billets de 500 francs, ce qui jette le doute sur leur origine. Mais, alors que les juges devaient vérifier si cet argent ne provenait pas de rétrocommissions versées dans le cadre de contrats d'armements, les éléments recueillis par les enquêteurs, tels que décrits par Le Monde, renvoient plutôt vers une utilisation par Balladur des "fonds secrets", cet argent liquide qui était mis à disposition des ministères, jusqu'à ce que Lionel Jospin l'interdise, en 2002. C'est seulement en bas de page que les journalistes du quotidien relancent la thèse des rétrocommissions, qui a été défendue le 20 juin devant Van Ruymbeke par l'ancien contrôleur général des armées Jean-Louis Porchier (qui l'avait déjà affirmé)

Que l'une ou l'autre piste se vérifie, Balladur est dans une position compliquée, parce qu'il n'avait de toute façon pas le droit d'utiliser cet argent pour financer sa campagne. Est-ce pour cette raison qu'il a tenté de faire reporter l'audition par le juge de son ancien trésorier de campagne, René Galy-Dejean, et de le conseiller sur le choix d'un avocat ? C'est Galy-Dejean lui-même qui a confié au juge que l'ex-Premier ministre le lui avait proposé, ce qu'il a refusé. Et c'est la dernière révélation du Monde.

lundi 27 juin 2011

La dette Grecque vu par bruno bertez



L'article qui suit est à prendre avec des pincettes, mais je l'ai trouvé intéressant et donne un autre avis sur la dette Grecque.

Auteur : Bruno Bertez ancien directeur de La Tribune (1985)

Vous connaissez notre intérêt pour le vocabulaire, pour la sémantique, pour la désignation en général. Celui qui nomme, c’est à dire celui qui donne un nom aux choses ,aux événements ou aux situations, s’octroie en quelque sorte un pouvoir. En définissant, on influence et on contrôle.

La parole, l’écrit et l’image sont les vecteurs privilégiés de la propagande depuis l’avènement de ce que l’on appelle la communication. Surtout depuis le développement des services spécialisés chargés de soi-disant communiquer.

En fait, depuis les travaux de Bernays, le neveu de Freud, qui a détourné les enseignements de la psychologie et de la psychanalyse au profit des Pouvoirs, depuis les travaux de Bernays, la communication est le moyen privilégié de contrôler les citoyens, les médias, les marchés.

L’une des découvertes de Edward Bernays, c’est la découverte du fait que l’on pouvait tromper les gens sans leur mentir. Simplement, en escamotant les hiérarchisations, les véritables liens de causalité et surtout en annihilant les capacités de raisonnement, la logique et le bon sens par la toute puissance des perceptions.

La manipulation des perceptions et des réactions émotionnelles est devenue tellement courante que l’on ne la perçoit pour ainsi dire plus. Les perceptions ont un tel pouvoir d’évidence que les responsables de la conduite des affaires n’ont plus besoin d’arguments ou de justifications, encore moins de débats. La perception crée une évidence incontournable et c’est sur elle que les utilisateurs de la propagande s’appuient. Plus que sur le mensonge ou sur la torsion de la vérité.

Le génie suprême des grands communicants, comme de Gaulle, Reagan ou Obama, c’est le recours à l’évidence. Quand de Gaulle pour refuser l’intégration de la Grande-Bretagne dans l’Europe déclare « l’Angleterre est un île », il a tout dit et il a gagné.

Nous-mêmes avons récemment utilisé des possibilités offertes par le vocabulaire pour imposer une idée que nous voulions elle aussi évidente: nous avons ainsi cessé de désigner la crise de la dette souveraine des périphériques européens par ce nom et nous l’avons remplacé par l’expression « crise du subprime européen ».

Nous voulions susciter l’analogie avec le subprime hypothécaire américain et suggérer la symétrique responsabilité des banques créditrices qui, par appât du gain, ont prêté à des débiteurs manifestement insolvables.


Les Pouvoirs récusent cette désignation. Pour eux, c’est une crise de gens qui vivent au-dessus de leurs moyens. Ils ne veulent pas que l’on introduise ou que l’on évoque la responsabilité des banques et surtout ils veulent continuer à faire croire que nous sommes non pas dans une crise de solvabilité comme dans les subprimes, mais dans une crise de liquidité.

Dans une crise de solvabilité, l’issue c’est la restructuration des dettes, le moratoire, l’effacement partiel des dettes. Dans une crise de liquidité, le remède, c’est l’octroi de nouveaux prêts, l’empilement d’une nouvelle couche de dettes, le « «kick the can » généralisé.

La crise de solvabilité débouche sur des faillites ou leur équivalent avec participation des créanciers aux pertes et aux solutions. La crise de liquidité débouche unilatéralement sur l’accroissement de l’endettement du débiteur, l’allongement de la durée de son endettement. Sur sa ruine, la perte de son statut social. Dans la crise de liquidité, le débiteur est enchaîné et pour longtemps.

La différence n’est pas seulement à ce niveau, elle est aussi dans la répartition de la charge et du fardeau de la dette.

Nous avons dit dès le début de la crise que l’enjeu final serait de savoir qui allait payer pour les excès des Banques Centrales, des gouvernements, du système bancaire officiel et du système bancaire occulte. Qui? En termes de pays. Qui? En termes de catégories sociales. La lutte est engagée, nous sommes en plein dans ce combat pour savoir qui va payer.

Dans la crise diagnostiquée de solvabilité, tout le monde paie. En tous cas, toutes les parties prenantes. Le débiteur, même si sa dette est partiellement réduite ou moratoriée; mais aussi le prêteur qui voit le montant de sa créance amputée. Il y a une sorte de justice dans ce partage. L’un et l’autre ont été légers, inconséquents, ont commis des erreurs, des fautes, et ils en subissent les conséquences.

Quand la crise est dite de liquidité, le prêteur refuse, avec l’aide des Banques Centrales, avec l’aide des gouvernements, avec l’aide de l’Armée, de la Police ou autres, de reconnaître la perte de valeur de sa créance et il propose, ou plutôt impose, comme solution, de prêter encore plus, d’augmenter sa créance et ses bénéfices futurs.

Le diagnostic de la crise en tant que crise de solvabilité est sain, il est porteur d’avenir car il réduit la masse de dettes dans le système, il diminue le poids des remboursements, il permet le maintien de l’activité et même la croissance future. En libérant du pouvoir d’achat, il permet par conséquent de l’emploi. Allégée, la mécanique économique peut repartir.

Le choix de l’étiquette « crise de liquidité » va dans le sens des évidences, n’est-ce pas: vous manquez d’argent pour payer vos dettes, on va vous en donner! Et après? Après, on verra. On verra quand, à la faveur de votre endettement, nous pourrons nous approprier l’essentiel de vos salaires, de vos revenus, de vos économies, de votre patrimoine. Après on verra.

Réfléchissez bien. C’est ce qui se passe, c’est que l’on essaie de faire passer en Grèce. Le cynisme du couple système bancaire/Banques Centrales va dans le cas de la Grèce jusqu’à affirmer « vous êtes solvables, la preuve c’est que vous pouvez nous vendre votre pays ».
Dans la version « crise de liquidité » il n’y a pas que les débiteurs qui sont dévastés et pillés, il y a aussi les tiers. Les tiers, ce sont les citoyens européens, les contribuables des pays qui abritent les banques créditrices qu’il faut protéger. Et bien sûr, tous les utilisateurs et détenteurs de l’euro.

La Banque Centrale, la BCE, est obligée d’avilir la monnaie et de procéder à des contorsions de moins en moins orthodoxes pour soutenir le système (bancaire bien entendu). Elle dilue par les créations monétaires la valeur des revenus et des patrimoines, elle spolie les épargnants par le maintien de rémunérations nulles des placements; elle prélève en fait sur les économies des classes moyennes. Les économies des classes moyennes étant soit des économies personnelles soit des économies collectives comme les pensions de retraite etc.

L’appauvrissement des tiers ne se limite pas à celui qui est causé par la gestion monétaire, il s’étend aussi à la gestion fiscale.


Qui ne voit que l’exemple de ce qui se passe sur le subprime européen est précisément destiné… à faire exemple. Exemple sur les citoyens des autres pays. Implicitement, tout est conçu de façon à faire percevoir les choses de la façon suivante: si vous ne voulez pas subir ce que nous faisons subir aux Irlandais, aux Grecs… soyez raisonnables, acceptez dès maintenant ce que l’on vous impose, la modération de vos revenus, le laminage de votre pouvoir d’achat, l’amputation de vos protections sociales, le rabotage des niches et des avantages acquis, la réduction des retraites. Et puis, n’oubliez surtout pas de contribuer à cette œuvre nationale par une acceptation de l’accroissement de la pression fiscale directe et indirecte!

Ceci nous ramène à notre point de départ, la manipulation des foules par la parole et la communication. Nous avons assisté ces derniers jours à une véritable offensive des communicants du pouvoir pour faire peur. Noyer, Merkel, Juncker et beaucoup d’autres se sont relayés pour agiter la menace de la catastrophe. Les milieux financiers, les médias, bien sûr, relayent: nous serions dans une phase pré-Lehman. C’est à dire que nous serions, rendez-vous compte, dans les semaines qui ont précédé la plus grande crise financière de tous les temps. Avis aux Italiens, dont le rating de la dette vient d’être remis en question; avis aux Belges, carrément montrés du doigt par Juncker et bien sûr, avis aux Français s’ils ne se préparent pas à accepter les mesures qu’on leur concocte pour 2012.

L’utilisation de l’épouvantail Lehman est grotesque. Nous ne sommes pas dans une situation pré-Lehman, mais au contraire dans une situation post-Lehman. C’est à dire que Lehman, c’est passé et l’on sait maintenant que Bernanke et la Fed ont commis une erreur considérable, une erreur qui a provoqué la réaction enchaîne que l’on sait. Nous sommes post-Lehman, c’est à dire que l’option Lehman est totalement exclue à présent et le recours à l’épouvantail est simplement un moyen de paralyser la raison, de faire en sorte que les citoyens et leurs représentants acceptent n’importe quoi. Accepter n’importe quoi, c’est à dire le maintien des privilèges kleptocratiques des uns et la spoliation des autres.

La voie qui est suivie aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis, à des nuances près, est la même. Elle consiste, face à un excès de dettes improductives, face à un excès de capital qui a été inflaté par les largesses monétaires et les taux d’intérêt trop bas, à essayer de réduire encore la part de la valeur ajoutée qui va au travail vivant, à l’activité économique productive, et ce, au profit de ce qui est maintenant devenu une rente financière économiquement injustifiée.

Quand un créancier a commis une erreur, quand il a accumulé les fautes, sa créance cesse d’être économiquement justifiée, elle devient un fardeau pour la société. L’accumulation de dettes non productives depuis le début des années 80 est colossale. Cette dette ne sert qu’à s’auto-entretenir, s’auto-inflater au détriment d’emplois et d’investissements qui, eux, seraient producteurs de richesses concrètes, vraies, et non pas seulement nominales.

La dette improductive oblige à peser sur les salaires, sur la rémunération de la vraie épargne, pénalisant les revenus, elle pénalise la croissance, pénalisant la croissance, elle pénalise l’emploi.

Classement des Megalopoles 2010

1 Tokyo 36,67
2 Delhi 22,16
3 Sao Paulo 20,26
4 Mumbai (Bombay) 20,04
5 Ciudad de Mexico 19,46
6 New York-Newark 19,43
7 Shanghai 16,58
8 Kolkata (Calcutta) 15,55
9 Dhaka 14,65
10 Karachi 13,12
11 Buenos Aires 13,07
12 Los Angeles 12,76
13 Beijing 12,39
14 Rio de Janeiro 11,95
15 Manila 11,63
16 Osaka-Kobe 11,34
17 Al-Qahirah (Cairo) 11,00
18 Lagos 10,58
19 Moskva (Moscow) 10,55
20 Istanbul 10,52
21 Paris 10,49
22 Seoul 9,77
23 Chongqing 9,40
24 Jakarta 9,21
25 Chicago 9,20
26 Shenzhen 9,01
27 Lima 8,94
28 Guangzhou, Guangdong 8,88
29 Kinshasa 8,75
30 London 8,63

Chiffres établis en million d'habitants

Des résidus de médicaments dans l’eau ?


Source: afssaps

La présence de substances émergentes1 dans l’environnement à l’état de traces2 et notamment celle de résidus de médicaments dans les eaux interroge depuis quelques années l’opinion publique, la communauté scientifique et les autorités publiques. La question des risques sanitaires liés à ces substances est en particulier posée.
Actuellement, il n’existe pas de limite de qualité pour les résidus de médicaments dans les eaux et les réglementations, européenne et française, ne prévoient pas de les rechercher.

Une campagne nationale couvrant le quart de la population
Dans ce contexte et bien qu’aucune étude n’ait démontré à ce jour de risque sanitaire lié à la présence de résidus de médicaments dans l’eau, le ministère chargé de la santé a souhaité dresser un bilan de la présence de ces substances dans les eaux destinées à la consommation humaine.
Il a ainsi renforcé dès 2006 la recherche de ces éléments et a lancé en septembre 2009, en collaboration avec le laboratoire Anses3 d’hydrologie de Nancy, une campagne nationale de mesures de 45 substances pharmaceutiques d’origine humaine, vétérinaire ou de leurs métabolites4 , sur la base d’une liste5 établie par l’Anses et l’Afssaps.

La stratégie de sélection des sites de prélèvements a permis de couvrir près d’un quart de la population en France métropolitaine et dans les DOM. Tous les départements ont pu être investigués. Les prélèvements ont été effectués sur des ressources utilisées pour la production d’eau destinée à la consommation humaine (eau de surface et eau souterraine) et sur des eaux traitées, en sortie de station de potabilisation.
Cette campagne a pris fin en juin dernier. Ces résultats concernent les eaux brutes (superficielles ou souterraines avant traitement de potabilisation) et les eaux traitées7 . L’exploitation finale des résultats, prenant notamment en compte des éléments de contexte, a été remise en janvier 2011.

Premiers résultats
S’agissant des eaux brutes, environ 285 échantillons ont été analysés, 2/3 des échantillons étant des eaux d’origine souterraine et 1/3 des eaux d’origine superficielle. Les eaux traitées correspondant à ces eaux brutes représentent en termes de débit d’eaux distribuées 24% de la population de l’ensemble du territoire national.
Sur la base du travail de hiérarchisation réalisé par l’Afssaps et l’Afssa en 2008, 45 molécules ont pu être recherchées dans le cadre de cette étude. Les principales classes pharmacologiques de médicaments y sont représentées.

Pour environ 75% des échantillons d’eau traitée qu’elles soient d’origine souterraine ou superficielle, aucune de ces 45 molécules n’a été quantifiée (hors caféine qui est par ailleurs un marqueur de l’activité humaine).
Pour les 25% d’échantillons positifs, les analyses révèlent généralement la présence simultanée d’une à quatre molécules.

Parmi les 45 molécules recherchées, 26 n’ont jamais été retrouvées. Dix-neuf ont été détectées au moins 1 fois, parmi lesquelles 5 étaient présentes à des concentrations trop faibles pour pouvoir être quantifiées7 .
Hormis la caféine, les molécules les plus fréquemment retrouvées sont la carbamazépine (médicament soignant l'épilepsie et régulant l'humeur, ) et son principal métabolite8 ainsi que l’oxazépam (anxiolytique) qui est à la fois une molécule mère et un métabolite de benzodiazépines.

Plus de 90% des échantillons présentent une concentration maximale cumulée inférieure à 25 ng/L et moins de 5% des échantillons présentent une concentration maximale cumulée supérieure à 100 ng/L.

Dans les eaux brutes, on retrouve les trois mêmes molécules principales. Toutefois, un plus grand nombre de substances (30 vs 19) a pu être identifié à des concentrations parfois plus fortes que dans les eaux traitées. La valeur maximale retrouvée n’excède pas 450 ng/L et ne concerne qu’une seule substance. La comparaison eaux brutes/eaux traitées semble ainsi illustrer l’efficacité des filières de traitement.

Les résultats de cette étude ont également montré que la carbamazépine pourrait constituer une molécule « témoin » attestant de la présence et de la persistance de médicaments dans l’eau.

Vers l’évaluation des risques
Concomitamment à la préparation de cette campagne, l’Anses et l’Afssaps ont été saisies par la Direction générale de la santé afin de réaliser l’évaluation des risques sanitaires liés à la présence de résidus de médicaments dans les eaux destinées à la consommation humaine.
L’objectif de cette évaluation des risques est d’estimer la pertinence d’intégrer ou non certaines molécules dans le contrôle sanitaire des eaux. L’évaluation des risques sanitaires est particulièrement complexe, notamment en raison des faibles concentrations rencontrées et des effets biologiques variables qu’il faudrait investiguer. Les concentrations trouvées dans les eaux traitées sont 1 000 à 1 million de fois inférieures aux doses utilisées dans le cadre des doses thérapeutiques.

L’Anses et l’Afssaps travaillent à la définition d’une méthodologie générale pour l’évaluation de ces risques. Un premier volet relatif à l’évaluation de l’exposition hydrique a été publié en juin 20109 . Les travaux sur la méthodologie globale se poursuivent et leur application est testée sur la carbamazépine, substance la plus fréquemment retrouvée. Une fois la méthodologie générale d’évaluation des risques consolidée, l’évaluation se poursuivra pour certaines molécules-type, quantifiées dans l’eau au cours de cette campagne, utilisées en médecine humaine et/ou vétérinaire.

Pour mémoire, l’évaluation du risque environnemental lié aux résidus de médicament est déjà conduite par les agences sanitaires lors de l’examen des demandes de mise sur le marché des médicaments aussi bien à usage humain que vétérinaire et constitue une première étape de réduction du risque.

Le plan de maîtrise des résidus de médicaments constitue la suite des travaux du Plan national santé environnement 2004-2008 (PNSE1) et s’inscrit dans le PNSE 2 (2009-2013) parmi les risques émergents et, à un moindre degré, parmi les contaminants de l’eau. En effet, à ce titre, viennent en premier lieu les substances dangereuses connues, en particulier les HAP (hydrocarbures aliphatiques polycycliques), les nitrates, les pesticides afin d’en limiter les apports dans le milieu aquatique et les sous-produits de désinfection dans la maîtrise de la qualité de l’eau distribuée.

Dans ce contexte, un plan interministériel d'actions sur les résidus de médicaments dans les eaux, co-piloté par les ministères chargés de l'environnement et de la santé, structurera la recherche dans ce domaine. Ce plan vise, à titre préventif, à améliorer la réduction des rejets dans l’environnement. Toutes les parties prenantes ont été associées aux travaux préparatoires : institutionnels, professionnels de santé, universitaires, chercheurs, industriels, associations d’usagers, de patients et de défense de l’environnement. La publication du plan d’actions est prévue pour le 1er trimestre 2011.

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1 Nouveaux polluants ou contaminants de l’eau
2 Concentrations de l’ordre du milliardième ou du millionième de gramme par litre en ce qui concerne les résidus de médicaments dans l’eau
3 Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail
4 Produits de métabolisation des médicaments dans l’organisme
5 Rapport « Hiérarchisation des résidus de médicaments d’intérêt pour l’analyse des ressources et des eaux traitées »
6 En sortie de station de potabilisation c’est à dire prêtes à être distribuées jusqu’au robinet du consommateur
7 Concentrations inférieures à 1 à 50 nanogrammes par litre (ng/l) selon les molécules ce qui correspond à 1 à 50 milliardièmes de gramme
8 10-11 époxycarbamazépine
9 Rapport « Résidus de médicaments dans les eaux destinées à la consommation humaine : Volet « Méthodologie générale d’évaluation de l’exposition de l’Homme aux résidus de médicaments via l’eau destinée à la consommation humaine »

Quatre cents investissements d'avenir déjà sélectionnés

Huit milliards d'euros seront consacrés à la recherche. (Crédits photo : AP)
Huit milliards d'euros seront consacrés à la recherche. (Crédits photo : AP)

Ces projets bénéficieront d'une douzaine de milliards d'euros d'argent public, constituant la première tranche du grand emprunt. Nicolas Sarkozy fera le point lundi lors d'une conférence de presse.

Source: Le Figaro

Appels d'offres pour les réseaux électriques intelligents et pour la valorisation des déchets, annonce des six premiers instituts technologiques et de la première vague des équipements d'excellence, création du fonds national d'amorçage qui disposera de 400 millions pour investir dans de jeunes entreprises innovantes… Rien que ces derniers jours, les opérations liées au programme d'investissements d'avenir n'ont pas manqué ! Et cela dure depuis dix-huit mois…

Ce programme, qui doit préparer «la France de demain», sera l'objet de la conférence de presse du chef de l'État, ce matin. «Nicolas Sarkozy trouve que ce sujet est primordial et qu'on ne parle pas assez de cette initiative qui doit redonner de la compétitivité à la France», dit son entourage . Et pourtant, René Ricol la mène à la baguette. Nommé commissaire général à l'investissement pour piloter le programme, l'ancien médiateur du crédit a un objectif en tête : créer de la richesse et de l'emploi en France sur la durée.

En décembre 2009, Nicolas Sarkozy fixait les priorités d'avenir financées par le grand emprunt. Suivant les recommandations du rapport Rocard-Juppé, il annonçait 35 milliards d'euros d'investissements et rejetait finalement l'idée d'un emprunt populaire - une forme de financement trop coûteuse à un moment où la dette la France est sous l'œil des marchés. Cinq axes prioritaires étaient retenus : enseignement supérieur et formation, recherche, industrie et PME, développement durable et enfin numérique. Aujourd'hui, la totalité des 35 milliards d'euros est aux mains des opérateurs publics (l'Ademe, Oséo, la CDC…) qui sont chargés de distribuer l'argent.


«La France de l'excellence»

Avec eux, le Commissariat général à l'investissement a signé des conventions fixant les règles du jeu pour les appels d'offres, les sélections et le déblocage des fonds. À ce jour, une douzaine de milliards a été fléchée - mais pas décaissée tout de suite - sur quelque 400 projets sélectionnés sur tout le territoire. À terme, les 35 milliards d'euros publics devraient se transformer en plus de 70 milliards d'investissements au total. Car l'idée est de co-investir avec l'Europe, les collectivités territoriales et surtout le privé.

«Ces projets, c'est la France de l'excellence, s'enthousiasme René Ricol. Cela va de la recherche pour traiter les problèmes psychologiques des enfants, au développement du numérique pour traiter la dépendance ou à l'éclosion de nouvelles énergies. La vie de tous les jours est faite de cette complexité et de cette variété que l'on retrouve dans les investissements d'avenir.»

Reste qu'il leur faudra du temps pour sortir de terre. «Le chef de l'État se pose en gestionnaire dans la durée, il ne sacrifie pas les investissements à un calendrier politique», souligne un proche. Au bout du compte, les investissements bénéficieront aux générations futures. Pour l'heure, ils permettent de donner une image innovante de la France. Ce lundi, le chef de l'État devrait évoquer un sondage montrant qu'en termes d'attrac­tivité pour les entreprises étrangères, les investissements d'avenir sont désormais cités devant le crédit impôt recherche, pourtant plébiscité.

Migration de remplacement: est-ce une solution pour les populations en déclin et vieillissantes ?

Rapport de l'ONU concernant le vieillissement de la population qui résultent des taux bas de fécondité et de mortalité.

La Division de la population du Département des affaires économiques et sociales a publié un nouveau rapport intitulé « Migration de remplacement: est-ce une solution pour les populations en déclin et vieillissantes ? ». Le concept de migration de remplacement correspond à la migration internationale dont un pays aurait besoin pour éviter le déclin et le vieillissement de la population qui résultent des taux bas de fécondité et de mortalité.

Les projections des Nations Unies indiquent que, entre 1995 et 2050, la population du Japon ainsi que celles de pratiquement tous les pays d’Europe va probablement diminuer. Dans de nombreux cas, comprenant l’Estonie, la Bulgarie et l’Italie, des pays vont perdre entre un quart et un tiers de leur population. Le vieillissement de la population sera généralisé, élevant l’age médian de la population à des hauts niveaux sans précédents historiques. Par exemple, en Italie, l’age médian augmentera de 41 ans en 2000 à 53 ans en 2050. Le rapport de support potentiel, c’est-à-dire le nombre de personnes en age de travailler (15-64 ans) par personne de plus de 65 ans, diminuera souvent de moitié, de 4 ou 5 à 2.

Le rapport se concentre sur ces deux tendances remarquables et cruciales, et examine en détail le cas de huit pays à basse fécondité (Allemagne, Etats-Unis, Fédération de Russie, France, Italie, Japon, République de Corée et Royaume-Uni) et deux régions (Europe et Union Européenne). Dans chaque cas on considère différents scénarios pour la période 1995-2050, en mettant en relief l’impact que différents niveaux d’immigration auraient sur la taille et le vieillissement de la population.

Les principaux résultats de ce rapport comprennent:

  • Les projections indiquent que, dans les prochaines 50 années, les populations de presque tous les pays développés deviendront plus petites et plus vieilles, en conséquence de la faible fécondité et de l’accroissement de la longévité. Par contre, la population des Etats-Unis augmentera de presque un quart. La variante moyenne des projections des Nations-Unies indique que, parmi les pays étudiés dans ce rapport, c’est l’Italie qui subira la plus grande perte relative de population, moins 28 pour cent entre 1995 et 2050. La population de l’Union Européenne surpassait celle des Etats-Unis de 105 millions en 1995, mais sera inférieure de 18 millions en 2050.
  • Le déclin de la population est inévitable, en l’absence de migration de remplacement. La fécondité peut rebondir dans les décades à venir, mais peu de spécialistes croient qu’elle pourra remonter suffisamment dans la plupart des pays pour atteindre le niveau de remplacement dans un futur prévisible.
  • Tous les pays et régions étudiés dans ce rapport auront besoin d’immigration pour éviter que leur population ne diminue. Cependant le niveau d’immigration, relatif à l’expérience passée, varie beaucoup. Pour l’Union Européenne, une continuation des niveaux d’immigration observés dans les années 1990s suffirait à peu près à éviter une diminution de la population totale, tandis que pour l’Europe dans son ensemble, il faudrait deux fois le niveau d’immigration observé dans les années 1990s. La République de Corée n’aurait besoin que d’un niveau modeste d’immigration, mais c’est cependant un changement majeur pour un pays qui jusqu’ici était un pays d’émigration. L’Italie et le Japon auraient besoin d’une forte augmentation de leur nombre d’immigrants. Par contre, la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis pourraient conserver leur nombre d’habitants avec moins d’immigrants que ce qu’ils ont reçu dans le passé récent.
  • Les nombres d’immigrants nécessaires pour éviter un déclin de la population totale sont beaucoup plus grands que ceux qui ont été envisagés dans les projections des Nations-Unies. La seule exception concerne les Etats-Unis.
  • Les nombres d’immigrants nécessaires pour éviter les déclins de la population en age de travailler sont plus grands que ceux nécessaires pour éviter les déclins de la population totale. Dans quelques cas, comme ceux de la République de Corée, de la France, du Royaume-Uni ou des Etats-Unis, ils sont de deux à quatre fois plus grands. Si de tels flux d’immigrants se produisaient, les immigrants d’après 1995 et leurs descendants constitueraient une fraction impressionnante de la population totale en 2050 – entre 30 et 39 pour cent dans le cas du Japon, de l’Allemagne et de l’Italie.
  • Relativement à la taille de leur population, l’Italie et l’Allemagne auraient besoin du plus grand nombre d’immigrants pour conserver la taille de leurs populations d’age actif. L’Italie aurait besoin en moyenne chaque année de 6.500 immigrants par million d’habitants et l’Allemagne de 6.000. Les Etats-Unis auraient besoin du plus petit nombre – 1.300 immigrants annuellement par million d’habitants.
  • Les niveaux d’immigration nécessaires pour éviter le vieillissement de la population sont beaucoup de fois plus élevés que ceux qui sont nécessaires pour éviter le déclin de la population. Maintenir à leurs niveaux les rapports de support potentiel demanderait dans tous les cas des volumes d’immigration sans aucune commune mesure avec l’expérience passée et avec ce que l’on peut raisonnablement attendre.
  • En l’absence d’immigration, on pourrait maintenir à leurs niveaux actuels les rapports de support potentiel en augmentant la limite supérieure de l’age actif à environ 75 ans.
  • Les nouveaux défis posés par des populations en déclin et vieillissantes exigeront le réexamen fondamental de beaucoup de politiques et de programmes établis, avec une perspective à long terme. Les questions cruciales qu’il faut examiner comprennent: (a) les ages appropriés pour la retraite; (b) les niveaux, types et natures des prestations de retraite et de soins de santé pour les personnes âgées; (c) la participation à l’activité économique; (d) les montants des contributions des travailleurs et des employeurs pour financer les retraites et soins de santé des retraités; et (d) les politiques et programmes ayant trait aux migrations internationales, en particulier aux migrations de remplacement et à l’intégration de grands nombres d’immigrants récents et de leurs descendants.

On peut accéder à ce rapport sur le site internet de la Division de la population

(http://www.un.org/esa/population/unpop.htm).

Retraite:Les femmes gagnent en moyenne 30% de moin que les hommes

Source : INSEE

Montant moyen de la retraite globale selon l'âge et le sexe




























en 2008, en euros





65 à 69 ans 70 à 74 ans 75 à 79 ans 80 à 84 ans 85 ans et plus Ensemble




Femmes










Retraite globale 1 116 1 045 1 060 1 135 1 186 1 102




Avantage principal de droit direct 942 801 731 699 658 777




Droit dérivé 130 198 281 388 474 278




Allocations du minimum vieillesse 7 8 8 8 14 9




Autres avantages accessoires 36 38 39 39 40 39




Hommes










Retraite globale 1 627 1 553 1 549 1 586 1 658 1 588




Avantage principal de droit direct 1 546 1 462 1 448 1 468 1 524 1 489




Droit dérivé 9 12 15 24 39 16




Allocations du minimum vieillesse 13 16 17 19 20 16




Autres avantages accessoires 60 63 69 75 76 67




Ecart des montants (1) féminins / masculins pour la retraite globale (en %) -31 -33 -32 -28 -28 -31




(1) : (femmes - hommes)/hommes.










Champ : Retraités de 65 ans ou plus, nés en France ou à l'étranger, résidents en France ou à l'étranger, ayant au moins un avantage de droit direct dans un régime de base. Les retraités ne percevant qu'une pension de réversion sont exclus.










Source : Drees, Echantillon interrégimes de retraités 2008.










La hausse des prix en Europe

IPCH : indice des prix à la consommation harmonisé utilisé pour les comparaisons entre les pays membres de l'Union européenne.








Variation (en %) Févr. Mars Avri. Variation (en %) Févr. Mars Avri.
sur un an 2011 2011 2011 sur un an 2011 2011 2011
Pays de l'Union économique et monétaire (UEM) Portugal +3,5 +3,9 +4,0
Allemagne +2,2 +2,3 +2,7 Slovénie +2,0 +2,4 +2,0
Autriche +3,1 +3,3 +3,7 (1) Slovaquie +3,5 +3,8 +3,9
Belgique +3,5 +3,5 +3,3 Ensemble de l'UEM +2,4 +2,7 +2,8 (1)
Chypre +3,1 +3,2 +3,5 Pays de l'Union européenne (UE) non membres de l'UEM
Espagne +3,4 +3,3 +3,5 Bulgarie +4,6 +4,6 +3,3
Estonie +5,5 +5,1 +5,4 Danemark +2,6 +2,5 +2,8
Finlande +3,5 +3,5 +3,4 Hongrie +4,2 +4,6 +4,4
France +1,8 +2,2 +2,2 Lettonie +3,8 +4,1 +4,3
Grèce +4,2 +4,3 +3,7 Lituanie +3,0 +3,7 +4,4
Irlande +0,9 +1,2 +1,5 Pologne +3,3 +4,0 +4,1
Italie +2,1 +2,8 +2,9 République tchèque +1,9 +1,9 +1,6
Luxembourg +3,9 +4,0 +4,0 Roumanie +7,6 +8,0 +8,4
Malte +2,7 +2,8 +2,4 Royaume-Uni +4,4 +4,0 ND
Pays-Bas +2,0 +2,0 +2,2 (1) Suède +1,2 +1,4 +1,8




Ensemble de l'UE (IPCE*) +2,9 +3,1 +3,2 (1)
Source : Eurostat - Chiffres publiés le 18 mai 2011 - ND Non disponibles (1) Données estimées ou provisoires (2) Données révisées
* L'IPCE (indice européen des prix à la consommation tel que défini dans le règlement du Conseil (CE) n° 2494/95 du 23 octobre 1995) est l'agrégat officiel de l’UE. Il couvre 15 États membres jusqu’en avril 2004, 25 États membres de mai 2004 à décembre 2006 et 27 États membres à partir de janvier 2007. Les nouveaux États membres sont intégrés dans l’IPCE à partir de leur date d'entrée selon une formule d’indice-chaîne. Cela signifie, par exemple, que le taux de variation annuel de mai 2004 correspond à l'évolution entre mai 2003 et avril 2004 pour les 15 anciens États membres combinée à l’évolution entre avril 2004 et mai 2004 pour les 25 États membres.

En France les prix de l’alimentation sont en hausse

Les prix de l’alimentation sont en hausse en mai 2011 (+1,0 % ; +1,3 % sur un an). Après une baisse en avril, les prix des produits frais repartent à la hausse au mois de mai (+3,4 % ; —2,8 % sur un an) : les prix des fruits frais augmentent de 8,1 % (—1,0 % sur un an), ceux des poissons et crustacés frais de 0,9 % (+7,8 % sur un an), tandis que ceux des légumes frais diminuent de 0,2 % (—8,7 % sur un an). Hors produits frais, les prix de l’alimentation s’accroissent de 0,6 % au mois de mai (+2,0 % sur un an), après une hausse de 0,5 % en avril et de 0,6 % en mars. L’augmentation des cours des matières premières alimentaires continue notamment de se transmettre aux prix du café, thé et cacao (+2,1 % ; +6,2 % sur un an), des huiles et graisses (+1,4 % ; +4,7 % sur un an), du pain et des céréales (+0,6 % ; +1,7 % sur un an) et de la viande (+0,6 % ; +2,2 % sur un an). Les prix du regroupement « lait, fromage et œufs » sont en hausse de 0,7 % (+2,1 % sur un an).