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samedi 26 juin 2010

Fin du DARD


Patrick Sébastien a-t-il été menacé ?
Source : agoravox.fr
La nouvelle est tombée brutalement. Trois mois après avoir fondé le DARD, l’animateur de télévision Patrick Sébastien jette l’éponge. Il saborde son mouvement.
Le 24 juin au soir le site du Droit Au Respect et à la Dignité sera fermé. Définitivement. Raison invoquée par l’animateur dans son dernier post : l’Internet qui serait "une poubelle", selon lui.
Mais il évoque surtout des menaces politico-médiatiques, bien réelles celles-là... Le syndrome Coluche ?
Le Dard, expliquait Patrick Sébastien à Agoravox le 24 mars dernier"ce n’est pas un parti, mais un rassemblement humain et citoyen". Il s’agit de réunir hommes et femmes de bonne volonté, quelles que soient leurs origines et leurs classes sociales pour "remplacer le désespoir et la peur par l’espoir et la confiance".
L’idée était simple et efficace : chaque membre du DARD pouvait faire des propositions via le site internet de l’association. Celles-ci étant ensuite examinées par des spécialistes (médecins, magistrats, etc.) chargés de les mettre en forme.
Ces doléances devaient faire l’objet, en 2012, d’un « livre de promesses » que Patrick Sébastien aurait été présenter aux deux candidats restant en lice au deuxième tour des présidentielles. « Celui des deux qui s’engage à respecter ce livre, on lui donnera nos voix », affirmait alors l’initiateur du DARD qui n’hésitait pas à s’en prendre au pouvoir politique et en particulier à Nicolas Sarkozy.
A ce jour, le mouvement compte 26 000 membres qui ont apporté plus de 24 000 propositions. Après moins de deux moins d’existence on peut parler d’un franc succès. Alors pourquoi arrêter ?
"Le flot de commentaires haineux, débiles, narcissiques que j’ai pu lire sur le site du DARD, à la suite de la vidéo de fin du rassemblement, de la part de certains (toujours les mêmes), ne peut que me conforter dans ma décision de le dissoudre dans sa forme actuelle", explique Patrick Sébastien dans son billet publié aujourd’hui.
Une explication qui laisse songeur. De toute évidence la stratégie Internet de l’animateur télé était mauvaise. Il a été très mal conseillé. S’il lisait ne serait-ce que les commentaires laissé sur le site du Dard il apprendrait la nuance : "Comme vous le disiez Patrick le net et une ***poubelle**** mais heureusement que l’on trouve aussi des trésors même si ils sont dans le fond...".

L’Internet est l’arbre qui cache de réelles menaces, plus "dissuasives" : "J’ai aussi une famille et des amis sincères auxquels je tiens, et je ne veux pas leur imposer les séquelles de mon engagement personnel, souligne Sébastien. L’idéalisme est imparfait. Il s’arrête toujours à la sauvegarde de ceux qu’on aime plus que tout."
Pourquoi invoquer Internet quand "le pouvoir médiatique qui fabrique la lumière est à quatre vingt dix pour cent aux ordres du pouvoir politique, écrit encore le fondateur du DARD. La presse a été ironique ou muette. La radio m’a fait comprendre, éviction à l’appui, qu’il ne fallait pas mélanger les genres. Quant à la télé, elle a d’autres chats à fouetter. Elle est là pour endormir, pas pour réveiller".

Il n’est pas absurde de penser que les "trublions" dont a été victime le DARD et, à travers lui, son fondateur, auraient pu être télécommandés par des malfaisants venus d’en haut. Il est très facile de déstabiliser un site. Le fait qu’il passe la main aussi vite ne nous dit rien de bon. D’autres menaces, bien plus réelles et solides qu’une poignée de trolls, planaient sans doute au-dessus de sa tête.
Paradoxalement le fondateur du mouvement qui semble abandonner à la première tourmente, ne s’avoue pas vaincu. Un peu théâtralement il déclare que le combat continue dans l’ombre : "...n’abandonnez pas la croisade pas plus que je ne l’abandonnerais. Battez vous encore plus au quotidien. Faites grandir l’idée, dans l’ombre, de bouche à oreille.
Le moment venu, je sais que nous saurons nous mobiliser. Ne vous inquiétez pas, je vous appellerais. Multipliez vous et soyez prêts. Le rassemblement était une approche. J’aurais bien sûr souhaité qu’il devienne une force. Je me suis trompé de moyen. C’est ma deuxième erreur. La première était dans le titre du manifeste « une révolte, pas une révolution ».. Je n’ai pas mis « révolte » et « révolution » dans le bon ordre."
Une profession de foi messianique plutôt inhabituelle dans la bouche de l’amuseur public qui lance aux nombreux membres "infiniment blessés" : "à chacune de mes apparitions médiatiques, il y aura un mot pour vous. En crypté. (Bien obligé, il y a tant de guillotines dressées pour les empêcheurs de mépriser en rond). Je suis certain que vous le capterez. Quand nous nous croiserons, nous nous parlerons. Je vous dirais en privé tout ce qu’on ne peut pas se dire en public."
Coluche avait su s’arrêter à temps. Patrick Sébastien. Les plaisanteries les plus courtes ne sont-elles pas les meilleures ?

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