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dimanche 7 août 2011

2012: L’impératif de vérité

«La vérité, comme la lumière, aveugle. Le mensonge, au contraire, est un beau crépuscule qui met chaque objet en valeur», Albert Camus.
- A Paris, le 21 octobre 2010. REUTERS/Charles Platiau -

Source : Slate

La propension des gouvernants à ne pas dire la vérité aux français est toxique. Elle rompt le lien de confiance qui devrait relier les citoyens à ceux qui ont la charge de l’intérêt général. En disant la vérité aux français sur les défis à relever, et les solutions possibles, les responsables politiques seraient plus à même de convaincre et de mobiliser le peuple. Alors la France s’éloignerait du modèle de défiance dans lequel elle s’est enlisée et tendrait vers la société de confiance que tous appellent de leurs vœux.

Pourquoi les dirigeants politiques ne disent pas la vérité aux français ?

Quatre principales raisons expliquent que les dirigeants politiques de notre pays ne disent pas la vérité aux français :

Parce qu’il faut gagner les élections

Faut-il rappeler que, sauf dans les dictatures, pour diriger un pays, les responsables politiques doivent être élus? D’où une propension marquée à privilégier, avant l’élection, ce qui est de nature à se faire élire, c’est-à-dire à plaire, à séduire, plutôt que la pédagogie sur les vrais enjeux, les difficultés, le réel. La vie en rose plutôt que la vraie vie.

François Mitterrand fut un maître en la matière. Il dit et fit ce qu’il fallait pour conquérir le Parti Socialiste, bâtir le Programme Commun, créer et diriger l’Union de la gauche et accéder à la Présidence de la République. En privé, il ironisait sur Pierre Mendès France, qui avait fait le choix inverse et n’avait jamais voulu, dans ses déclarations et engagements, sacrifier ses convictions. Même le Général de Gaulle n’accéda au pouvoir en 1958 qu’en avançant masqué sur le sujet de l’Algérie, se refusant, dans un premier temps, à exprimer ce qu’il savait pourtant inévitable, la nécessité de l’indépendance algérienne. A ce triste petit jeu, l’actuel Président de la République semble menacer de devenir un maitre…

Sauf à être un enfant de chœur, reconnaissons aux politiques le droit et le devoir à l’habileté. Le problème est qu’au fil des années et notamment depuis la détérioration de l’environnement économique international (la fin des Trente Glorieuses), le déséquilibre s’est accentué, entre le discours «honnête» et le discours «plaisant», au détriment du premier et au profit du second. L’habileté a pris le pouvoir. C’est la victoire des renards.

Parce qu’il faut stimuler le moral des acteurs économiques

Chacun sait que l’économie répond largement à des facteurs psychologiques. Si les chefs d’entreprise sont inquiets pour l’avenir, ils investissent et embauchent moins. Si les ménages (comme disent les économistes) sont inquiets, ils consomment et investissent moins. La croissance est alors ralentie. Or les prévisions économiques ne sont presque jamais évidentes. Les économistes divergent souvent sur l’avenir.

Comment s’étonner alors que les responsables politiques choisissent généralement de retenir les versions les plus optimistes des projections disponibles. Ils le font souvent avec bonne conscience, persuadés qu’ils contribuent ainsi au «moral» des acteurs économiques, donc au tonus de l’économie et ainsi, par ricochet, à la crédibilité de leurs propres prévisions.

Parce qu’il faut éviter de bloquer les réformes

Il y a quarante ans, alors que Georges Pompidou présidait la France, Jacques Duhamel, Ministre de l’Agriculture, publia un rapport sur l’avenir à long terme de l’agriculture française. Ce rapport, qui identifiait quelques tendances inévitables, notamment la continuation d’un important exode rural, suscita un tollé. Cet épisode confirma l’hypothèse de la plupart des responsables politiques: dire les choses telles qu’elles sont ou telles qu’elles vont se produire provoque des réactions trop négatives et, de ce fait, bloque les réformes en cours ou à lancer. Mieux vaut donc, si l’on veut réformer le pays, ruser et avancer comme un crabe, en flattant l’opinion, d’un côté, et en agissant dans une certaine pénombre, de l’autre.

Parce qu’ils ne la savent pas eux-mêmes.

La quatrième raison qui conduit les responsables politiques à ne pas dire la vérité aux français est la plus simple. Dans bien des cas, ils ne la connaissent pas.

Prenons deux exemples. François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ont tous les trois conduit des politiques qui ont augmenté le déficit des finances publiques. Ils l’ont fait notamment parce qu’ils se sont convaincus que le déficit généré par leurs initiatives serait temporaire et que le retour de la croissance économique induirait, plus tard, le redressement des finances publiques françaises. Ils manifestaient ainsi à la fois leur méfiance envers les avis et les prévisions, jugés souvent trop pessimistes, des experts (les «technocrates»), leur confiance en l’avenir, sans laquelle un homme politique a du mal à se lever le matin, et une certaine inculture économique.

En simplifiant, on pourrait dire: un tiers d’optimisme, un tiers de ruse et un tiers d’ignorance. Très récemment, Nicolas Sarkozy semble avoir fait son aggiornamento sur ce sujet des finances de l’État. Nous verrons si sa conversion est durable et profonde.

Deuxième exemple. Marine Le Pen présente un programme économique pour la France complètement irresponsable. Les maquizards ne connaissent pas personnellement Madame Le Pen, mais nous affirmons que si elle croit ce qu’elle dit – ce que disent différentes personnes qui l’ont rencontrée- cela démontre, de sa part, une profonde ignorance des sujets qu’elle traite. En effet, si son programme était mis en œuvre, et en particulier la sortie préconisée de la France de la zone Euro, les conséquences en seraient catastrophiques pour la France et les français et surtout pour les plus défavorisés de nos concitoyens. Il est donc manifeste qu’elle ne connaît pas les sujets dont elle parle.

Pourquoi il est pourtant préférable de dire la vérité aux français ?

En France, «chacun ressent ce qui lui manque plutôt que ce qu’il a», disait déjà de Gaulle

Alors, quoi, nous sommes français, cyniques mais sympathiques? Malins comme Rouletabille, pudiques comme Cyrano, courageux comme Jean Valjean? Non, l’affaire est autrement sérieuse. Entre le peuple et ses dirigeants, le pacte est rompu et il doit être reconstruit.

Il peut l’être. C’est encore de Gaulle qui disait «Quand les français croient en la grandeur de la France, ils font de grandes choses; quand ils se sentent abandonnés, ils font de petites choses

Parce que, sans confiance, la démocratie ne fonctionne pas.

Récemment, interrogé par Jean-Pierre Pernaut, Nicolas Sarkozy répondit: «Vous savez la perte de confiance des français, elle n’est pas seulement sur les médicaments, elle est sur tant de choses».

En effet! Selon une étude du CEVIPOF (le Centre de Recherches Politiques de Sciences Po), 83% des français estiment que les responsables politiques ne se préoccupent pas ou peu de ce qu’ils pensent; 57% (en hausse de 9 points en un an) jugent que la démocratie ne fonctionne pas en France; pour 64%, élus et dirigeants nationaux sont «plutôt corrompus». Les français n’ont donc pas confiance en leurs dirigeants politiques. Pratiquement, cela signifie que lorsque ces dirigeants s’expriment, les français ne les croient pas. C’est une catastrophe.

Certes, les français se distinguent depuis longtemps par leur capacité à critiquer, mais nous atteignons la cote d’alerte. Nous l’avons même dépassée. Le niveau de cynisme actuel rappelle celui en vogue en France à la fin des années 30, une période de sombre mémoire et qui termina dans l’abime.

Parce que la défiance nourrit la déprime qui nourrit la défiance

Eric Le Boucher rappelait récemment dans une de ses chroniques que le goût français pour la plainte a d’anciennes racines paysannes: «Monsieur le Marquis, les récoltes n’ont jamais été aussi mauvaises». Mais nous n’en sommes plus là, la plainte s’est détachée de ses causes objectives pour se nourrir elle-même comme celle d’un déprimé qui jouit de sa déprime.

Si les français dépriment, ils sont moins enclins que jamais à croire les dirigeants politiques, même quand ceux-ci leur disent la vérité. Il faut rompre ce cercle vicieux.

Parce que la confiance suppose que les mots aient un sens.

Quand Jacques Chirac s’exprime le même jour, dans un grand quotidien pour y dire «N’attendez pas de moi que je m’immisce dans le débat présidentiel (…). Je ne fais plus de politique» et y souligner l’«exigence d’unité et de rassemblement» et en Corrèze pour marteler sous les micros et les caméras: «Je peux dire que je voterai Hollande!», l’intéressant n’est pas l’évidence de ce double discours. Il est plutôt dans les sourires entendus de nos concitoyens, tellement habitués au double langage –qui amuse le microcosme depuis des lustres- qu’il a démonétisé la parole politique.

On connaît la terrible formule: «Les promesses n’engagent que ceux qui y croient». Cet éloge de l’abus de confiance illustre jusqu’à l’absurde la propension de nos élus à oublier les mandats reçus des électeurs et à faire de la politique comme un jeu.

Les politiques parlent aux français. Quand ils le font, ils doivent être écoutés, entendus, crus, suivis.

Parce que la mise en œuvre de réformes courageuses n’empêche pas les succès électoraux.

Jean-Claude Juncker, Premier Ministre du Luxembourg, a théorisé la trouble politique des dirigeants européens (et français) en disant: «Nous savons tous ce qu’il faut faire. Ce que nous ne savons pas, c’est comment être réélus si nous le faisons».

Il a tort. L’idée que les réformes ont un coût électoral inévitable est démentie par l’histoire récente. Deux économistes, Alexandra Bonfiglioli et Gino Gancia, ont examiné les réformes et les votes dans 20 pays de l’OCDE entre 1975 et 2000, pour conclure qu’elles n’avaient pas d’incidence sur le résultat électoral. Les auteurs montrent que les électeurs ne sont pas des idiots qui se font berner par les atermoiements des gouvernements. L’esquive, la ruse, la fausse réforme ne passent pas inaperçues et ne donnent aucune prime à leurs auteurs. La réforme est, ou pas, sanctionnée mais l’absence de réforme l’est tout autant. Par conséquent, une réforme courageuse n’est pas un facteur discriminant conduisant inéluctablement à la défaite électorale.

Parce que la vérité est la seule vraie alternative au populisme

Quand Marine Le Pen à l’extrême droite et Jean-Luc Mélenchon à l’extrême gauche s’expriment, beaucoup de français les écoutent. Ils ont l’impression qu’enfin on leur parle vrai.

Est-il concevable de laisser aux démagogues, aux populistes, aux extrémistes, le monopole d’un discours qui sonne juste aux oreilles des français? Non, bien sûr.

Mais prenons garde. De même que ce n’est pas en empruntant leurs idées aux partis extrêmes que les partis modérés reconquerront la confiance des français ; ce n’est pas non plus en tenant un discours habile, rusé, malin, mais creux. Les français en ont assez des renards, ils attendent des lions.

Dix exemples d’un discours de vérité

Voici dix exemples d’un discours de vérité qui pourrait, qui devrait être tenu par des responsables de gauche comme de droite.

La situation des finances publiques française est grave.

Quand ils parlent du déficit des finances publiques françaises, les responsables politiques, de droite comme de gauche, rapportent ce déficit au Produit Intérieur Brut (le PIB) du pays.

Ce discours est, à lui tout seul, un mensonge. Les finances publiques, ce sont les finances de l’État. Le PIB, c’est l’économie de l’ensemble du pays (État inclus).

La présentation honnête est donc celle qui rapporte le déficit des finances publiques aux recettes de l’État. On voit alors apparaître un abime. Le déficit représentait en 2009, 15.6% des recettes publiques! Quelle entreprise, quelle famille survivrait à une telle débauche ? Il est vrai que cette année était marquée par un effort exceptionnel de lutte contre une crise elle-même historique. Mais, avant ou après le déficit «structurel» des finances publiques françaises peut être estimé à 10% des recettes, ce qui est gigantesque.

Dominique Strauss-Kahn écrivait, en 2002, dans son livre programmatique, La Flamme et les Cendres: «Il s’agit de rompre avec le tax’n spend (taxes et dépenses) qui a longtemps marqué, si ce n’est la pensée, du moins l’image socialiste». A l’époque, il jugeait notre dette publique «insupportable». Elle atteignait alors 59% du PIB. Huit ans plus tard, elle a explosé à 81.5 %!

Les français doivent savoir que la situation de leurs finances publiques est grave.

La France a besoin des entrepreneurs

«Vous ne pouvez pas créer la prospérité en décourageant l’épargne. Vous ne pouvez pas donner la force au faible en affaiblissant le fort. Vous ne pouvez pas favoriser la fraternité humaine en encourageant la lutte des classes. Vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche. Vous ne pouvez pas forcer le caractère et le courage en décourageant l’initiative et l’indépendance. Vous ne pouvez pas aider les hommes continuellement en faisant pour eux ce qu’ils pourraient et devraient faire eux-mêmes.»

Abraham Lincoln

Seizième Président des Etats-Unis

La mondialisation ne doit pas être combattue, elle doit être utilisée

François Hollande a raison de fustiger le populisme de ceux qui «instrumentalisent la mondialisation pour briser le pacte national».

Il est vrai que près d’un jeune français sur deux (47 %) juge que la mondialisation est une menace. Celle-ci représente au contraire une chance pour 91% des jeunes Chinois, 87% des jeunes Indiens et 81% des jeunes Brésiliens d’après une récente étude de la Fondapol.

La mondialisation est inscrite dans la réalité. La France n’a ni le moyen de l’arrêter ni intérêt à s’en écarter. Car en sortir, c’est à dire choisir le protectionnisme, serait faire le choix de la démagogie, de la décroissance et de l’appauvrissement des français.

Encore faut-il en convaincre les français. Ils sont nombreux ceux qui pensent, avec sincérité, que si le monde nous tourne le dos, c’est lui qui a tort, et nous qui avons raison.

Aux responsables politiques de faire leur travail de pédagogues. Bâtir un discours positif sur la mondialisation, ses exigences, et ses bénéfices.

La croissance est nécessaire

En 1972, le Club de Rome vantait les mérites de la décroissance. Une musique semblable se développe aujourd’hui, inspirée des soucis de respect de l’environnement, d’économie de matières premières, de pénurie alimentaire.

Prenons garde! La France et les Français ont besoin de croissance. Elle est le lubrifiant qui soutient le pouvoir d’achat, permet le progrès social, finance la modernisation. Pas n’importe quelle croissance, bien sûr, une croissance économe, une croissance respectueuse, mais la croissance quand même.

Il faut arrêter de mentir sur le potentiel de croissance de la France

Il y a des mensonges de droite et il y a des mensonges de gauche. Et il y a les gros mensonges et les mensonges partagés.

Toujours promptes à se disputer, gauche et droite sont d’accord sur un point: la croissance atteindra 2.5 % dans les années à venir.

Au PS comme à l’UMP, on sait que ce chiffre de 2.5 % est un gros mensonge. Au cours de la décennie écoulée, la croissance française a été de 1.2% par an. La moitié donc.

Pourquoi mentir ainsi? Parce que c’est commode. A 2.5 % de croissance, il devient plus facile d’équilibrer le budget de l’État et les comptes sociaux. Les choix deviennent moins cornéliens.

Cet optimisme est un vieux défaut français. Il fausse les débats politiques, permet d’éviter les décisions les plus difficiles et fait croire possible ce qui ne l’est pas. Il faut y mettre fin.

Améliorer la situation de l’emploi est possible

On se souvient de la déclaration fataliste de François Mitterand: «Sur l’emploi, on a tout essayé».

Non, tout n’a pas été essayé. D’excellentes propositions ont été faites, par exemple, dans le rapport de la commission présidée en 2004 par Michel Camdessus. En augmentant à la fois la flexibilité des contrats de travail et la sécurité des salariés, il serait possible d’accroitre le nombre d’emplois en France. Mais cela suppose de remettre à plat les pratiques actuelles et certains avantages acquis. En France, ceux qui ont un emploi sont plus nombreux et plus puissants que ceux qui en sont dépourvus. Les réformes nécessaires sont identifiées. Quels gouvernants auront le courage de les décider et de les mettre en œuvre?

Les entreprises française ne sont pas assez profitables

Avec les énormes résultats du CAC 40 sous nos yeux, les hommes politiques et l’opinion pensent que les entreprises françaises gagnent trop d’argent en France et que tel est le problème. La vérité est inverse.

Les marges des entreprises n’ont cessé de reculer, de 9% du PIB il y a dix ans à 6% aujourd’hui, alors qu’elles ont fait le chemin inverse en Allemagne. Les 85 milliards de profit du CAC 40 (+40%) faussent les statistiques nationales.

En outre, les groupes du CAC 40 font la plus grande partie de leurs profits hors de France. Les français doivent le savoir.

Les français devront choisir entre la lutte contre le réchauffement climatique et leur pouvoir d’achat

L’Europe, qui se veut à l’avant-garde de la lutte contre le réchauffement climatique, a choisi de réduire, d’ici 2020, ses émissions de gaz à effet de serre de 20% (par rapport au niveau de 1990) et de relever à 20% la part des énergies renouvelables dans sa consommation.

Tenir cet engagement nécessitera des investissements colossaux. Et si la France décide de faire encore plus, elle devra investir encore «plus que plus».

Les consommateurs français devront payer ces investissements: les entreprises et les individus.

Combien faudra-t-il payer? Cela dépendra de l’ampleur des ambitions climatiques de la France. Mais les français doivent savoir que, si la lutte contre le réchauffement climatique est un respectable et nécessaire choix de société, il y un coût qu’ils devront payer et qui amputera leur pouvoir d’achat.

Il ne faut pas réglementer les loyers

Pour redonner du pouvoir d’achat aux ménages, il est tentant d’encadrer les loyers. Cette proposition forte «parle aux français ».

L’adopter serait contraire à l’intérêt des français et notamment des plus modestes d’entre eux. En effet, si la rémunération de leur capital immobilier est réduite (ou si leurs possibilités de récupérer leurs biens lorsqu’ils le désirent sont strictement limitées), les propriétaires cesseront de louer, d’investir dans leurs logements et de construire de nouveaux logements. Il s’ensuivra une pénurie de logements, qui profitera aux propriétaires et pénalisera les locataires.

En guise de conclusion: il faut s’indigner, mais aussi se réjouir.

«Nous sommes parmi les peuples mieux lotis de la planète, mais aussi parmi les plus plaintifs. Pour le meilleur et pour le pire, nous sommes depuis toujours des révoltés : depuis deux siècles, le monde nous regarde avec admiration ou amusement nous indigner, faire des révolutions, défiler, nous mettre en grève. J’en suis fier : nous ne sommes pas, ou pas complètement, ou pas encore un peuple passif. Mais où est l’autre versant ? Où est la capacité à nous réjouir de nos libertés, de son acquis, de nos chances ? Et à agir chaque jour calmement pour qu’elles perdurent, et non pas seulement dans le tapage passager de nos indignations ? Appliquons donc le programme dans son entier : s’indigner mais aussi se réjouir, puis réfléchir, puis agir».

Christophe André, Psychiatre

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