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vendredi 26 août 2011

L'appel de très riches Français : "Taxez-nous !"

"Nous, présidents ou dirigeants d’entreprises, hommes ou femmes d’affaires, financiers, professionnels ou citoyens fortunés, souhaitons l’instauration d’une "contribution exceptionnelle" qui toucherait les contribuables français les plus favorisés. Cette contribution serait calculée dans des proportions raisonnables, dans le souci d’éviter les effets économiques indésirables tels que la fuite des capitaux ou l’accroissement de l’évasion fiscale.

Nous sommes conscients d’avoir pleinement bénéficié d’un modèle français et d’un environnement européen auxquels nous sommes attachés et que nous souhaitons contribuer à préserver. Cette contribution n’est pas une solution en soi : elle doit s’inscrire dans un effort plus global de réforme, tant sur les dépenses que sur les recettes.

Au moment où le déficit des finances publiques et les perspectives d’aggravation de la dette de l’Etat menacent l’avenir de la France et de l’Europe, au moment où le gouvernement demande à tous un effort de solidarité, il nous semble nécessaire d’y contribuer."

Perdriel juge « ridicule » le montant de la taxe sur les hauts revenus

Claude Perdriel devant le siège du "Monde" à Paris (AFP/THOMAS SAMSON)

Claude Perdriel, une des seize fortunes françaises à avoir demandé une contribution exceptionnelle des plus riches à la réduction du déficit, dans un appel publié mardi par le Nouvel Obs, estime que le montant de la taxe de 3 % sur les très hauts revenus annoncée par le gouvernement est tout simplement "ridicule".

"Au moment où le déficit des finances publiques et les perspectives d’aggravation de la dette de l’Etat menacent l’avenir de la France et de l’Europe, au moment où le gouvernement demande à tous un effort de solidarité, il nous semble nécessaire d’y contribuer", pouvait-on lire dans cet appel.

Interrogé sur RTL pour savoir si le premier ministre avait répondu à cet appel en annonçant la création d'une taxe exceptionnelle de 3 % sur les revenus du travail et du capital dépassant 500 000 euros par an, le fondateur du Nouvel Observateur répond sans détour : "non".

La réponse du gouvernement est "sympathique, c'est mieux que rien", a-t-il estimé, précisant qu'il fallait "toujours saluer les pas en avant". "En même temps, ça casse le tabou idiot de ne pas augmenter les impôts et donc on peut espérer que ça ira plus loin. Mais pour le moment c'est ridicule", ajoute-t-il.

Selon le gouvernement, cette mesure doit permettre de rapporter 200 millions d'euros. "Si on augmentait de 5 % les impôts sur ce que touchent réellement les 1 % les plus riches, cela représenterait 5 milliards d'euros et je ne crois pas que ça diminuerait d'un iota ni la croissance ni la consommation", explique M. Perdriel.

Les signataires de l'appel:

Jean-Paul Agon, PDG de L’Oréal ; Liliane Bettencourt, actionnaire de L’Oréal ; Antoine Frérot, PDG de Veolia Environnement ; Denis Hennequin, PDG d’Accor ; Marc Ladreit de Lacharrière, président de Fimalac ; Maurice Lévy, PDG de Publicis ; Christophe de Margerie, PDG de Total ; Frédéric Oudéa, PDG de la Société générale ; Claude Perdriel, président du conseil de surveillance du Nouvel Observateur ; Jean Peyrelevade, président de Leonardo & Co France ; Franck Riboud, PDG de Danone ; Stéphane Richard, PDG d’Orange ; Louis Schweitzer, président de Volvo et d’AstraZeneca ; Marc Simoncini, président de Meetic, fondateur de Jaïna Capital ; Jean-Cyril Spinetta, président d’Air France-KLM, président du conseil de surveillance d’Areva ; Philippe Varin, président du directoire de PSA Peugeot Citroën.

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