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jeudi 15 septembre 2011

De Claire Chazal au Point, les dessous du plan média de DSK


L'ancien directeur du FMI, conseillé par Anne Sinclair, peaufine son dispositif de reconstruction médiatique. En voici les détails. 

Par Renaud Revel

A peine rentré à Paris, Dominique Strauss-Kahn a rameuté ses troupes et organisé la riposte. Décidé à réhabiliter au plus vite son image décrépie auprès d'une opinion majoritairement critique à son égard, l'ancien patron du FMI - qui avait réuni le 10 septembre, en compagnie d'Anne Sinclair, son premier cercle, sur une péniche des bords de Seine - a longuement travaillé son "plan média".  
Et c'est entouré d'un quatuor de fidèles, composé des communicants de l'agence Euro-RSCG, Anne Hommel et Stéphane Fouks, du conseiller d'Arnaud Lagardère et autre sherpa historique, Ramzy Khiroun et du théoricien du clan, Gilles Finkelstein, que le couple Strauss-Kahn-Sinclair met la dernière main au dispositif médiatique supposé purger une bonne fois pour toute l'invraisemblable épisode du "Sofitel Gate". 
Pour cela, DSK et Anne Sinclair ont décidé de s'appuyer sur des relais fidèles, de faire appel à des journalistes qui n'auraient pas, à leurs yeux, participé à la traque ou pris ostensiblement leurs distances quand l'histoire basculait de l'autre côté de l'Atlantique. Si Anne Sinclair récuse le terme de "liste noire" - auquel elle dit préférer la liste de celles et ceux qui ne les ont jamais lâché durant ces semaines de cauchemar - elle a gardé en mémoire les écrits des uns et les propos des autres. Et ce n'est donc pas un hasard si DSK semble avoir décidé de réserver sa première intervention publique à Claire Chazal, dont il devrait être l'invité ce week-end.  
Cela fait des années que le couple entretient des relations plus que chaleureuses avec celle qui aura fait preuve d'une grande retenue durant toute l'affaire DSK. A l'image de TF1 qui n'a pas "couvert" cette affaire de la même manière que France 2, où le cas DSK a été examiné sous toutes ses coutures des semaines durant, au travers de très nombreux directs et d'enquêtes fouillées. Un traitement chirurgical que n'a pas souhaité TF1. L'autre explication tient à Anne Sinclair. L'ancienne journaliste de 7 sur 7 a toujours conservé de profonds liens d'amitié avec la présentatrice du 20 heures. L'épouse de Dominique Strauss-Kahn n'a jamais oublié l'attitude de cette dernière, quand évincé de la chaîne en 2001, après de violents désaccords avec son ancien PDG, Patrick Le Lay, elle reçut de celle-ci un soutien sans failles. Sommée de quitter ses bureaux dans l'heure, après un traitement rugueux, Anne Sinclair trouva chez Claire Chazal une épaule et une oreille attentive. Depuis cet épisode, les deux femmes ont toujours conservé des relations étroites, qui se sont manifestées par des échanges téléphoniques durant cet été noir.  
TF1, pour l'image et Le Point, pour l'écrit. C'est en effet l'hebdomadaire de Franz Olivier Giesbert qui devrait hériter du premier témoignage, en presse écrite, de DSK. Là aussi, tout n'est que connivences. Indépendamment du fait que ce magazine a sans doute moins lourdement traité cette affaire que nombre de ses confrères, il abrite en son sein quelques plumes qui entretiennent de longue date des relations ténues et anciennes avec l'ex locataire de la prison de Rikers Island. Qu'il s'agisse du rédacteur en chef du service société, Claude Askolovitch, un familier du Ryad du couple à Marrakech qui avait démarré avant que n'éclate l'affaire une biographie de DSK, ou encore du journaliste politique Hervé Gattegno, l'un des rares, avec Jean-Pierre Elkabbach, à avoir rencontré en tête à tête Dominique Strauss-Kahn à son domicile new-yorkais, quand il y était confiné.  
Ce n'est donc pas Paris-Match qui héritera des premiers commentaires de l'ancien directeur du FMI, comme on l'a pensé à un moment. L'hebdomadaire du groupe Lagardère, qui a toujours entretenu d'excellentes relations avec celui-ci, - notamment en raison du soutien d'Arnaud Lagardère, lui-même, et de l'influence de son conseiller, Ramzy Khiroun - pourrait néanmoins jouer un rôle dans la stratégie de reconstruction médiatique de DSK. Il n'est pas dit, en effet, que l'hebdomadaire ne dégoupille pas dans les semaines qui viennent un reportage photo ripoliné, montrant le couple sous le soleil de Marrakech ou les boiseries de leur appartement de la place des Vosges...L'autre feuilleton DSK, médiatique celui-ci, ne fait que démarrer.  

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