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lundi 6 juin 2011

Les relations de Sarkozy et du patron du NYPD

DSK : pourquoi le silence de la presse sur les relations de Sarkozy et du patron du NYPD ?

Curieux phénomène.

Source : nouvelobs.com

Aujourd'hui, toutes les chaines françaises de télévision ont consacré des "spéciales", puis vont consacrer dans les heures qui viennent des "spéciales de spéciales", voire des "spéciales de spéciales de spéciales" à un quasi-non-événement : la comparution de DSK devant le tribunal de New-York, la lecture des charges que tout le monde connaissait et sa décision de plaider non coupable, que tout le monde connaissait également.

Ainsi va aller le cours de ce qui est en train de devenir une série de télé-réalité pas cher pour les télévisions françaises, au mépris de tous les acteurs de ce drame.

Étonnant phénomène, qui consiste à traiter d'une information en montrant à l'envi des images qui n'ont qu'une faible valeur informative, alors même que ce week end, un journaliste américain spécialisé dans les affaires de police a lâché une bombe à info. Un fait important, qui pourrait expliquer certaines fuites françaises survenues depuis qu'a débuté l'affaire de New York et qui n'a quasiment été repris nulle part en France par les professionnels de la profession journalistique. Ce lundi matin, Google indiquait gentiment que la dite bombe à info n'avait été traitée par des professionnels que sur le site du Nouvel Observateur.

Les 30 et 31 mai dernier, le journaliste spécialiste du NYPD, Leonard Levitt, tant sur son blog que sur le Huffington Post, a publié des informations relatives aux relations entre Nicolas Sarkozy et le chef du NYPD qui chapeaute l'enquête sur l'affaire DSK. Que dit Levitt ? Ceci : « Kelly et son épouse Veronica sont francophiles. (...) Ray Kelly a voyagé en France plus que la plupart des gens ne le pensent ». Levitt précise que cela est dû au fait qu'Interpol, la police internationale, est basée à Lyon et que Kelly est impliqué dans la lutte anti-terroriste. Levitt nous apprend aussi qu'en 2006, Kelly a été décoré de la Légion d'honneur au consulat français de New York par un certain Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. Ce jour là, le président français avait déclaré honorer Kelly pour sa contribution à la lutte contre le terrorisme. « Au fil des ans, leur relation a apparemment prospéré » ajoute le journaliste américain.

Et ça n'est pas tout. Levitt en a encore sous la semelle. Il précise encore que l'été dernier, Nicolas Sarkozy a invité Kelly à Paris pour y assister à la remise de la Légion d'honneur à Alain Bauer, le célèbre criminologue français et expert en sécurité nationale. Pourquoi Bauer ? Parce que selon le NY Post, Bauer a permis à des détectives du NYPD d'être affectés en permanence à Paris dans le cadre de la lutte antiterroriste. Un petit monde que ce petit monde là...











Enfin, et c'est là sans doute où le papier de Levitt est instructif, le journaliste américain formule une remarque relative au comportement de Kelly concernant les fuites à charge contre DSK et qui ont exaspéré ses avocats, fuites qui proviendraient du NYPD et dont certaines ont fini par inonder la France via l'Atlantique.

Levitt s'étonne que s'agissant des fuites touchant à DSK, Kelly se soit montré mou du genou. « J'espère que ça n'est pas le cas » a en effet sobrement commenté le chef du NYPD lorsque l'on a fait état de ces fuites devant lui. Or, Levitt rappelle (tout en précisant qu'il ne dit pas que Kelly ait pu se livrer à des actes répréhensibles en l'espèce) que dans une affaire de mœurs du même acabit, le même Kelly, confronté à des fuites, avait tout mis en œuvre pour en identifier les auteurs. Employant même le terme de « Chasse aux sorcières », Levitt décrit les méthodes musclées de Kelly utilisées alors pour démasquer les « fuiteurs », entre épluchage des relevés de factures téléphoniques et interrogatoires de tous les responsables concernés. Et Levitt de conclure que la différence de comportement du Kelly entre les deux affaires, pourtant similaires, est : « curieuse ».

De même, on ne pourra s'empêcher de juger tout aussi « curieux » le manque d'empressement des médias français à s’intéresser à ces informations là, certes « curieuses », mais aussi susceptibles d'éclairer d'autres événements, en marge de l'affaire DSK...

Auteur parrainé par Benoît Raphaël

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