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mercredi 20 juillet 2011

Anne Lauvergeon


Source : Liberation
C’est une très bonne nouvelle non seulement pour nous, mais plus largement pour le monde de la presse. Anne Lauvergeon, après avoir été une très proche conseillère de François Mitterrand, a dirigé pendant dix ans l’une des plus grosses entreprises du monde, Areva. Elle était d’ailleurs la seule femme occupant de telles responsabilités en France. Je constate qu’aucune des révolutions qui ont bouleversé nos métiers ces dix dernières années n'est venue du monde de la presse, mais d’autres secteurs. Pour reconstruire notre modèle économique, nous devrons à l’avenir faire preuve d’une grande inventivité et agréger des compétences industrielles venues d’autres horizons. Le but étant de pouvoir continuer à financer la production d’informations de qualité.
Les fonctions d’Anne Lauvergeon
C’est Edouard de Rothschild qui a fait la proposition initiale à Anne Lauvergeon. Les actionnaires majoritaires de « Libération », Edouard de Rothschild, Jacaranda Caracciolo et Bruno Ledoux « coopteront », selon le mot en usage, Anne Lauvergeon lors du prochain Conseil de surveillance, afin qu’elle puisse en prendre la présidence.

L’impact de l’arrivée d’Anne Lauvergeon sur la ligne éditoriale de « Libération »
Il n’y en aura aucun ! Le Conseil de surveillance, présidé jusque là par Edouard de Rothschild, qui rassemble tous nos actionnaires, est une instance de «reporting» sur les dimensions économiques de l’entreprise. Il n’y a aucun lien entre cette instance et la rédaction de «Libération». Aucun lien, donc, entre le Conseil et la ligne éditoriale du journal. En tant que directeur de la rédaction, je suis garant de la liberté absolue des journalistes de «Libération», sur tous les sujets sur lesquels ils travaillent et enquêtent. Y compris le nucléaire et les politiques énergétiques ! Un journal se fait à ciel ouvert et nos lecteurs sont des juges de paix : ils se rendent compte, par eux-mêmes, de la qualité de leur journal. Que ce soit sur le plan économique ou démocratique, la valeur d’une entreprise comme «Libération» ne tient qu’à une chose : la qualité des informations qu’elle produit. Cela a toujours été le cas et ça le restera.


Une "énergie nouvelle" à la tête de Libération : Anne Lauvergeon dite Atomic Anne

Source : Politis

par Claude-Marie Vadrot
Les responsables de la gestion de Libération ne savent vraiment plus à quels saints se vouer pour donner dans quelques jours la présidence de son conseil de surveillance à Anne Lauvergeon, connue aux Etats Unis sous le surnom d’Atomic Anne. Les journalistes de Libé ont intérêt à lire rapidement (probablement pas à relire) la « Troisième révolution énergétique », le livre qu’elle à commis il y a trois ans. Ils pourront même, plutôt que de se farcir l’ode aux nucléaires, puisqu’il en existe parait-il plusieurs, qui sont « appelé à jouer une rôle décisif dans la troisième révolution énergétique qui s’amorce », s’offrir une bonne tranche de rigolade en lisant simplement sur la quatrième de couverture que Anne Lauvergeon a écrit son livre « au nom d’une fibre écologique clairement revendiquée ». Bon, ça y est, c’est passé, ça va mieux ? Alors la suite...
Cette superbe affirmation qui fera plaisir à plusieurs de nos confrères de Libération a sans doute été inventée par le co-auteur Michel Hubert Jamard qui n’est autre que le directeur de la communication du nucléaire chez Areva. Pas impossible d’ailleurs qu’il ait écrit l’essentiel de ce remarquable objet d’esbroufe communicante qui était destiné à servir de parapluie contre le « méchant » responsable d’EDF et à impressionner Nicolas Sarkozy.
La com’, c’est la spécialité de l’ex-responsable d’Areva dont le (lointain) passé de danseuse, les études à Normale Sup en sciences physiques et le diplôme d’ingénieur des Mines en a fait une femme exceptionnelle à tous points de vue. Le classement annuel de la revue économico-financière Forbes la plaçait encore en 2010 au 24 éme rang des femmes « les plus puissantes du monde » et son arrivée risque de sonner le glas des efforts des journalistes de Libé passionnés par l’écologie. Car la dame ne va pas être nommée (on dit « élue » dans les gazettes) pour y tenir une rubrique de tricot.
L’ex conseillère de François Mitterrand a vu toute sa « belle » carrière cornaquée par l’entreprise de communication Image 7 et plus particulièrement pas sa responsable et amie Anne Méaux dont il faut redouter qu’elle s’occupe désormais de Libération alors que sa protégée a rêvé de diriger France Télévision. Cette spécialiste de la construction des réputations est née à Neuilly où elle a été au lycée. Ce qui lui a donné l’occasion, en 1968, de créer à 15 ans un Comité antigrève dans son établissement. Elle est ensuite passée par le GUD à la fac de droit d’Assas. Elle a, peu après, milité au Parti des Forces Nouvelles auprès duquel le Front National fait figure d’officine gauchiste. Elle a ensuite été la conseillère de Valéry Giscard d’Estaing à la Présidence de la République avant de remplir les mêmes fonctions auprès de la désormais défunte UDF puis de l’ultra-libéral Alain Madelin qui fut pendant deux ans ministre de l’Industrie. Il lui reste de cette époque un anti-communisme viscéral parce que personne ne lui a dit que le PC n’existe plus. Elle a ensuite créé sa boite de communication à la fin des années 80. Grâce à ses relations son entreprise s’est vue confier la gestion de l’image d’une partie des dirigeants du CAC 40. Ce qui ne l’a pas empêché de gérer aussi la communication de Pôle emploi, d’Eric Woerth ou encore du gouvernement Ben Ali. Ce qui explique peut-être que son salaire annuel se situe aux alentours d’un million et demi d’euros par an.
Voici donc quelle est la curieuse association chargée de l’avenir de Libération. On sent que l’élection présidentielle approche...

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