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lundi 25 juillet 2011

Greenpeace souligne les failles de l'EPR en cas de panne électrique

Le site de Flamanville, en France, où un réacteur nucléaire de troisième génération est en cours de construction.

Le site de Flamanville, en France, où un réacteur nucléaire de troisième génération est en cours de construction. AFP/JEAN-PAUL BARBIER

L'organisation écologiste Greenpeace a pointé des failles, lundi 25 juillet, dans la sûreté du futur réacteur nucléaire de troisième génération, l'EPR, en cas de coupure prolongée de l'alimentation électrique. Une situation qui s'était notamment produite à la centrale de Fukushima, à la suite du séisme et du tsunami du 11 mars.

"Les mesures de sécurité reposent sur l'hypothèse que soit l'électricité fournie par le réseau électrique soit les groupes électrogènes de secours primaires peuvent être rétablis dans un délai de vingt-quatre heures", souligne Greenpeace, qui rappelle qu'"à Fukushima, la panne totale d'électricité a duré onze jours". L'association écologiste s'appuie sur un rapport commandé à Helmut Hirsch, expert autrichien du nucléaire auprès des gouvernements allemand et autrichien, et membre du groupe d'experts de l'Agence de l'énergie nucléaire de l'OCDE.

"AREVA SOUS-ESTIME LE RISQUE"

Selon ce rapport, "la principale leçon de Fukushima, c'est que les réacteurs sont vulnérables en cas de coupure de l'alimentation électrique des systèmes de secours fondamentaux". Or, selon cet expert, une situation similaire à celle connue au Japon sur un EPR ne permettrait notamment pas de "refroidir l'eau du réacteur en-dessous de 100 °C et de parvenir à un arrêt froid (arrêt stable et sûr) du réacteur".

"Areva sous-estime le risque de coupure d'électricité (...) au point d'avoir amoindri les mesures de précaution entourant l'EPR" par rapport aux centrales existantes, assure même Greenpeace. Selon l'organisation, "le nombre de groupes électrogènes de secours a été réduit" et ils doivent être "activés manuellement, ce qui augmente le risque d'erreur de la part d'un opérateur".

"L'EPR SERA LE RÉACTEUR LE PLUS SÛR AU MONDE."

Le 16 mars, cinq jours après le séisme et le tsunami qui avaient touché le Japon, Anne Lauvergeon, alors présidente du groupe nucléaire Areva, avait estimé que l'EPR aurait évité les fuites radioactives à Fukushima. "S'il y avait des EPR à Fukushima, il n'y aurait pas de fuites possibles dans l'environnement, quelle que soit la situation", avait-elle déclaré à la presse après une audition à l'Assemblée par les parlementaires.



Invité ce matin de la matinale de France Inter, le ministre de l'industrie, Eric Besson, a réagi à ce rapport. Il a notamment remis en cause l'expertise du chercheur autrichien Helmut Hirsch, et le sérieux de l'association écologiste. Il a ainsi estimé que "Greenpeace a dit tellement de bêtises sur ce sujet depuis tellement longtemps, je ne connais pas le rapport en question, simplement, je vois ce que disent les meilleurs experts internationaux, pas français, ils considèrent que, en l'état actuel des connaissances, l'EPR sera le réacteur le plus sur au monde".

La mise en service de l'EPR de Flamanville (Manche), le premier réacteur de troisième génération, n'est plus attendue que pour 2016, avec deux ans de retard sur la date initiale, a annoncé mercredi dernier EDF.

Eric Besson confirme la signature de trois accords entre EDF et Areva

Areva et EDF signeront lundi 25 juillet trois accords techniques et commerciaux, préalable à un partenariat plus ambitieux à la rentrée, a confirmé le ministre de l'industrie, Eric Besson, au micro de France Inter. Cette signature, qui portera sur le cycle du combustible, la maintenance des réacteurs nucléaires et le réacteur de troisième génération EPR, interviendra à l'occasion d'une réunion à Chalon-sur-Sâone sur l'avenir de la filière nucléaire française avec le PDG d'EDF, Henri Proglio, et le nouveau patron d'Areva, Luc Oursel.

Un quatrième accord portant sur la construction d'un réacteur de moyenne puissance Atmea devrait intervenir plus tard, ce qui permettra de boucler le partenariat stratégique demandé par le président Nicolas Sarkozy en juillet 2010. "Nous allons mettre en cohérence l'ensemble de la filière nucléaire", a avancé, enthousiaste, le ministre de l'industrie. Eric Besson a toutefois déclaré ne pas "sentir" chez Henri Proglio une volonté "particulière" d'entrer dans le capital d'Areva. "Je sens de la part d'Henri Proglio une volonté de coopérer davantage avec Areva, ce que nous allons acter aujourd'hui par des accords très importants, mais je ne sens pas chez lui une pression particulière pour entrer au capital d'Areva", a déclaré M. Besson.

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